Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 14 septembre 2018
British Blues Explosion
Live
(Provogue –
Mascot Label Group – 2018)
Durée
48’28 + 48’25 – 8 + 6 Titres
http://www.jbonamassa.com
Guitariste prolixe pour ne pas dire diarrhéique, Joe
Bonamassa s’est lancé il y a quelques
années dans la course au plus grand nombre
d’albums publiés en moins de douze mois et force
est de constater que ce fringant quadra réussit
plutôt bien son pari en accumulant les efforts en live et
autres enregistrements en studio, portant déjà
son score de la cuvée 2018 à deux ouvrages en
attendant le prochain annoncé pour la fin du mois de
septembre. Adulé par les uns, décrié
par les autres, Bonamassa est sans doute aussi habile pour tout ce qui
concerne le business que pour la technique guitaristique, un art
qu’il maitrise depuis l’âge de quatre
ans, son père qui tenait un magasin de musique dans
l’état de New York l’ayant
très vite mis au contact de l’instrument.
Rapidement remarqué par les plus grands musiciens, Joe
ouvrira pour Buddy Guy, Gary Moore, Robert Cray ou encore BB King, mais
l’artiste verra réellement sa carrière
décoller en 2005, après avoir
rencontré le producteur Kevin Shirley qui lui inventera un
véritable business plan et qui lui fera ajouter beaucoup de
blues et au moins autant d’arrangements subtils à
sa musique qui était jusqu’alors plutôt
rock et jouée en power trio. Pour ce nouvel album, Joe
Bonamassa a choisi de se mesurer au répertoire des grands
noms du british blues, les Jeff Beck, Led Zeppelin, Eric Clapton, John
Mayall et autres Cream, une tache pas si compliquée que
ça si l’on tient compte de ses
capacités de technicien et pourtant pas si aisée
si l’on considère que s’attaquer
à de tels monuments n’est pas donné
à tout le monde. Parce que soyons clair, on a beau
s’appeler Joe Bonamassa, il n’est pas
évident de se glisser dans la peau de tels artistes et
surtout de réussir à trouver leur feeling, leur
toucher si particulier … S’il est donc
évident que ce « British Blues Explosion Live
» aura une nouvelle fois le mérite de permettre
d’ouvrir les yeux aux néophytes adeptes des guitar
heroes et de leur faire découvrir des titres comme
« Beck’s Bolero », « Double
Crossing Time », « Motherless Children »,
« SWLABR », « I Can’t Quit You
Baby » ou encore « How Many More Times »,
il n’en reste pas moins évident que ceux qui
connaissent les originaux et ont vu leurs auteurs sur scène
resteront un peu sur leur faim, mais comment pourrait-il en
être autrement compte tenu du niveau himalayen auquel le
guitariste s’attaque ? En conclusion, il reste que
l’on n’a pas encore inventé mieux que
Joe Bonamassa pour faire que le jeune public
s’intéresse au blues sous toutes ses formes et
rien que pour ça, l’homme à la Les Paul
1959 mérite le respect. A bon entendeur
!
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