Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 10 septembre 2018
CrossBorder Blues
(Naïve
– 2018)
Durée
42’23 – 12 Titres
http://your-european-stage.com/fr/crossborder.blues-60-12.php
Quand trois très grands artistes se réunissent
pour mettre à l’honneur à leur
manière à une musique qui a donné
naissance à la plupart des genres actuels, cela ne peut
qu’engendrer un monument à la hauteur de leurs
talents qui, au lieu de s’ajouter les uns aux autres,
deviennent littéralement exponentiels. Harrison Kennedy au
chant, aux guitares et aux cuillères, Jean-Jacques Milteau
aux harmonicas et Vincent Segal au violoncelle ont chacun de leur
côté une carrière des plus
conséquentes et ont joué sur les plus belles
scènes du monde et si le simple fait de les retrouver
associés sur un même ouvrage est une aubaine, les
découvrir sur un effort acoustique dans lequel ils se
mettent au service d’un blues au sens large du terme devient
rapidement un régal. Porteur de la
légitimité du projet en raison de ses racines
venues d’une plantation du Sud où ses
aînés étaient esclaves, Harrison
Kennedy a su créer une osmose dans laquelle ses complices
ont une place de choix pour tisser une toile autour du blues, une toile
où l’on découvre des pièces
originales bien entendu, mais aussi des reprises de classiques du
blues, de la soul ou même du rock. La voix chaude et la
guitare charmeuse, Harrison Kennedy trace spontanément une
voie royale pour ce « CrossBorder Blues » et
c’est en s’attachant à sortir autant que
faire se peut des sentiers trop bien balisés que le souffle
de Jean-Jacques Milteau et les frottements de Vincent Segal vont
réussir à magnifier le tout, apportant une
incroyable aura à des standards comme «
What’s Going On », « Georgia On My Mind
», « Imagine » ou encore « The
Thrill Is Gone » et présentant des
créations d’une incroyable
élégance comme « Here Comes Sunday
Morning », « Blues Solution »,
« Black Alley Moan » et « Prisoners In
The Open Air ». Producteur de l’album, Sebastian
Danchin qui collabore depuis longtemps avec Harrison Kennedy et
Jean-Jacques Milteau a réussi à trouver la place
la plus juste à Vincent Segal pour que
l’association de ces trois génies soit parfaite et
pour que le résultat de leurs efforts soit non seulement
original puisqu’il est hors du cadre traditionnel du blues,
et en même temps tellement naturel qu’il force le
respect. Le plus bel atout de « CrossBorder Blues
», c’est avant tout le fait de ne pas avoir voulu
s’approprier le genre pour se contenter d’une faire
un prolongement toute en lui rendant hommage. A découvrir
dans les bacs le 14 septembre et sur la scène du
Café de la Danse le 8 octobre !
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