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Ecrit par Yann Charles |
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samedi, 08 septembre 2018
SHAGGY
DOGS
http://www.shaggy-dogs.com/
Pour cette rentrée, une rencontre avec un groupe qu'on
connaît bien chez Zicazic, les Shaggy Dogs. La troupe au
complet était là pour nous accueillir et nous
parler de leurs vingt ans de carrière, et de « All
Inclusive », son dernier album.
Salut les Shaggy Dogs. Si je
compte bien, cela devrait faire pas loin d'une vingtaine
d'année que l'on vous connait ?
Red : Salut. Oui, nous allons fêter nos 20 ans en
novembre 2018. Nous avons sept albums au compteur. Quelques compils en
Espagne, au Japon, en France. Plus de huit cents concerts un peu
partout. Des tournées en Europe et un peu hors
d’Europe comme le Canada ou le Japon. Et c'est surtout
beaucoup de fun, de partage. Fiesta Blues N Roll qui est notre devise.
Vous l’avez eue
dès le départ cette devise, Fiesta Blues N Roll ?
Red : Non. C'est arrivé par la suite, il y a cinq ou six
ans. Au départ on était estampillé
plutôt Pub Rock. Et on a élargi à
Fiesta Blues N Roll pour justement faire la fête. Un
mélange de Blues et de Rock N Roll, mais c'est une grosse
marmite donc tu peux ajouter pleins de musique dedans. Mais c'est avant
tout du plaisir. Comme le dit l'ami Xav Alberghini, "Les Shaggy c'est
avant tout une récré". Ca résume bien.
Vingt ans de concerts
vous avez compté le nombre de kilomètres
parcourus ?
Red : Entre le van, le train, le bateau et l'avion, nous culminons
à près de 150.000 kms au compteur et on n'est pas
prêts de s’arrêter ! La prochaine
étape est de prendre la fusée pour Mars ou
Saturne !
Vingt ans, ça
doit faire pas mal d'anecdotes. Quelques unes à nous
raconter ?
Red : Lors d'un concert en première partie d'un guitariste
légendaire du Pub Rock, nous sommes allés le
rencontrer dans sa loge pour lui remettre notre album. Il l'a pris, a
commencé à le déballer, puis a pris un
marqueur car il était prêt à
le dédicacer ... Il pensait avoir entre les mains son album
... Il était tellement "fumé" qu'il ne
s'était rendu compte de rien. C'est son bassiste hilare qui
l'a arrêté et chambré. Grosse crise de
fou rire dans les loges.
Lorsque nous sommes partis au Japon, nous avons fait notre premier gig
36 heures après avoir quitté la France, sans
avoir dormi une seule minute, excités que nous
étions dans l'avion puis arrivés sur place
à vouloir tout découvrir. On a fait le concert
à l'énergie mais on était
rincés avant même le premier accord.
En Norvège, toujours une histoire de 36 heures, mais ce
coup-ci sans voir la nuit ... Guillermo et moi étions
déphasés et nous nous sommes quasi perdus dans
Alta à 5 heures du mat en pensant qu'il était
encore 22 heures ! On a trouvé que cet after
était bien long.
Des anecdotes il y en a plein d'autres, mais comme dit le
célèbre adage : ce qui se passe sur la route
appartient à la route !
Vingt ans sur tous les
albums ou sur vos titres, il y en a que vous aimeriez
réécrire ou du moins jouer
différemment ?
Red : Chaque album correspond à un instantané, il
ne faut rien changer sinon ça perd de son charme ... Les
morceaux évoluent au fil des concerts. Et
l'arrivée de Ben aux claviers nous a conduits à
revoir les arrangements de plein de vieux morceaux afin que chacun y
trouve sa place ... Mais ce n'est pas pour autant que l'on veut les
réenregistrer. C'est bien plus excitant d'écrire
de nouvelles chansons.
En vingt ans vous avez
dû croiser bon nombre d'artistes, est ce qu'il y en a qui
vous ont plus marqués que d'autres ?
Red : Oh la liste est longue mais on pourrait citer par exemple les
Bellrays, Jim Jones Revue, Eddie and The Hot Rods car on a
passé du bon temps avec eux avant, pendant et
après nos concerts respectifs. Ils sont restés
simples, chaleureux …
Au bout de vingt ans,
qu'est ce qui vous donne envie de continuer, sachant que c'est de plus
en plus difficile pour les groupes d'exister, de tourner …
Toma : Difficile ? Non, je ne pense pas. Au début tu n'as
pas de contacts, de réseaux. Mais avec le temps tu connais
plus de monde, tu passes des bons moments avec les gens, et au final
ça te permet de pouvoir faire des concerts, des
tournées, et ça c'est bien. Je ne me rends pas
compte si effectivement c'est plus difficile maintenant. Nous,
ça va, on ne se plaint pas.
Red : Ca, c'est le mec qui ne cherche pas les concerts qui parle !! (Rires)
« All Inclusive
», c'est le nom de votre septième album
…
Toma : Le dernier date d'il y a deux ans. En fait on l'avait
enregistré il y a trois ans, mais il y a eu beaucoup de
temps entre la fin de l'enregistrement et la sortie officielle de
l'album.
Red : Deux bébés en fait …
Toma : Oui, car voyez vous, il y a eu procréation dans le
groupe, donc il a fallu s'occuper des enfants !! Donc cela a
fait moins de concerts, mais en fait nous sommes sur un rythme qui nous
convient, c'est le plus important.
Et sur le plan des
compositions, de la création, il n'y a pas un peu de
lassitude ?
Jaker : Non. Tu sais, y en a un qui part sur un truc, et hop, tout le
monde se greffe dessus. Un peu comme des morpions. (Rires)
Red : Traditionnellement, dans les groupes, il y a un ou deux leaders
qui amènent des titres qui sont composés de A
à Z. Pas chez nous. Chacun apporte sa pierre à
l'édifice. Chacun écoute l'autre. C'est la
démocratie dans la composition. C'est un peu l'auberge
espagnole tu vois. C'est notre force. C'est ce qui fait que l'on part
chaque fois avec un thème, un riff, une idée, un
concept. Sur cet album, il y a l'apport d'un cinquième
membre, Ben aux claviers, qui lui aussi nous a apporté des
idées, qui a changé un peu l'écriture.
Pourquoi toujours cette foi dans l'écriture et dans la
composition ? Quand on voit la mine réjouie des gens qu'on
croise en concert c'est ça qui nous donne envie de
continuer. Tout simplement. Quand on prend du plaisir, on a envie
d'avancer, de partir sur la route. Et c'est à chaque fois
une bonne éclate. Nouvelles personnes, nouvelles
contrées, nouvelles bouffes, nouveaux alcools, nouveaux
visages, nouvelles musiques rencontrées sur notre chemin. Et
tant qu'on aura ça, on existera toujours. Même si
il peut y avoir, comme dans chaque groupe, des moments difficiles, les
concerts nous ressoudent à chaque fois.
Ce nouvel album, c'est du
Shaggy Dogs, mais avec quelque chose d'un peu différent. On
ne va plus parler de maturité maintenant (Rires), mais qu'est ce que vous avez
changé ou rajouté comme ingrédients ?
Jaker : Le clavier. Il n'y avait pas de clavier avant. Il
était ajouté après. Tandis que
là, le clavier est arrivé dès le
départ de l'album. Cela donne un équilibre
différent entre les instruments. Avant le clavier
était plutôt obligé de "trouver des
trous" pour pouvoir s'immiscer dans une composition.
Toma : Avant, on avait déjà l'idée des
parties de cuivres ou du clavier, et le ou les gars faisaient leur
affaire dans le studio. Là, ce qui est différent,
c'est que l'on a écrit des morceaux pour guitares et pour
claviers.
Le clavier a une place
plus importante dans ce nouvel opus. On a vraiment l'impression que
c'est plus tourné autour du piano sur certains morceaux
plutôt que de la guitare comme cela pouvait l'être
avant ?
Jaker : Oui, c'est ce qu'on a voulu. C'est un choix de mixage.
On peut parler
d'ouverture sur d'autres styles musicaux pour cet album ?
Red : Je ne sais pas. C'est ce qu'on avait envie de faire à
se moment là. On ne s'est pas posé la question.
C'est comme ça que les morceaux ont
évolué. C'est sûrement l'influence de
ce que l'on écoute les uns et les autres. La chance qu'on a
avec Shaggy Dogs, c'est que l'on peut tenter tout ce qu'on a
envie de tenter. On s'en fout, on n'a pas de pression dans le sens
où l'on ne doit pas vivre avec ce groupe là. Si
on devait vivre de ce groupe là, peut être qu'on
raisonnerait autrement. Mais là, on ne fait que ce que l'on
a envie de faire. A partir du moment où cela plaît
aux cinq, on y va. On n'a pas de stratégie par rapport
à ça.
Toma : Ce qu'on veut, c'est qu'on se marre bien et que cela reste
simple.
D'où le titre
« All inclusive » ?
Red : Voilà, un peu comme les croisières pour le
troisième âge. Tu montes sur le bateau
"spécial années 80" où tout est
compris. Il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Vous trouverez tout
ce que vous avez envie de trouver dedans. Shaggy Dogs est un des
groupes français, y en a d'autres comme ça,
où on ne reste pas enfermés dans un style
précis. Ca nous fait chier les cases tu vois. On est un pays
de cases qui a besoin de références, et
ça nous on n'aime pas. On fait ce qu'on a envie de faire au
moment où nous on en a envie. Après les gens le
prennent ou ne le prennent pas, une fois qu'on a posé sur
les bandes, on n'a plus rien à dire.
Il y a des
thèmes particuliers que vous abordez dans cet album ?
Red : Dans les textes?
Oui
Red : Il y a des choses qui restent classiques autour du plaisir
partagé. Et il y a des choses à connotation peut
être plus profonde. Comme « No second Round
» qui parle des migrants qui prennent le bateau pour venir en
Europe et qui n'auront pas de deuxième chance. «
Facebook Fury » qui parle de l'impudeur affichée
des gens sur Facebook. Beaucoup choses que l'on découvre sur
les réseaux sociaux, alors que ce sont des choses que l'on
gardait plus pour soi avant. Toujours curieux d'apprendre des
séparations, des problèmes
étalés comme ça aux yeux de tout le
monde. Et il y a un texte qui, moi, me fait marrer, c'est «
Get Along ». C'est une prouesse artistique à
laquelle a voulu se prêter Laurent Bourdier du Buis Blues
Festival où il cite je ne sais pas combien de titres d'AC/DC
dedans. C'est un titre en hommage au groupe bien sûr. Et pour
les auditeurs ou les lecteurs des paroles, il faudra qu'ils retrouvent
entre vingt et trente titres d'ACDC qui sont cités
à l'intérieur.
Vous vous produisez tout
seul. Vous sortez vos disques sur votre propre label, vous cherchez vos
concerts tout seul. Vous êtes autonomes quasiment sur tout,
vous êtes des artisans du Rock ?
Red : Oui. On est un peu comme des Punks. Les Punks avaient leur "Do it
yourself". Et effectivement, on n'est jamais mieux servi que par nous
mêmes.
Vous avez
essayé de passer par d'autres voies ? Genre labels,
tourneurs, managers, etc. ?
Red : On a essayé un petit peu. Mais aujourd'hui, solliciter
un label, cela entraîne signer une licence avec ce label.
Alors certes, tu vas avoir sûrement un peu plus de promo que
ce que l'on a aujourd'hui, en tous cas des espaces publicitaires qui
vont être achetés à certains magazines,
mais il faudrait racheter tes propres disques. Alors on s'est dit
qu’économiquement, c'est mieux de tout faire nous
même. On est maître de nos dépenses et
de nos recettes. Et c'est plus simple pour nous de fonctionner ainsi.
On prend nos décisions collectivement. On choisit de
travailler avec qui on veut, au rythme que l'on veut. On sait que l'on
ne sera jamais de gros vendeurs. Donc à partir de
là, il vaut mieux maîtriser toi même
toutes les dépenses plutôt que d'être
tributaire d'un label avec qui tu as signé pour X temps,
avec lequel tu n'es pas sûr de pouvoir avancer.
Ca vous bloquerait pour
produire ce que vous voulez ?
Red : Non, peut être pas, sauf en cas de signature avec une
major. Et puis, tu sais, si par miracle il y avait un gros
succès pour les Shaggy Dogs, on ne saurait pas le
gérer. On a tous une vie organisée en dehors du
groupe avec des boulots, des vies de famille et concrètement
si on nous demandait d'être sur la route deux semaines, on en
serait incapables. Et tout quitter pour ne faire que ça, ce
n'est absolument pas ce que l'on souhaite faire. On a tous des vies qui
sont articulées autour d'autres choses que la musique. C'est
important pour nous. Il faut que les Shaggy Dogs ne restent que du
plaisir.
Pourquoi ce choix de Gary
Bromham pour vous produire ?
Red : Parce que c'est un mec super, qui aime faire la fête et
qui aime le camembert !! (Rires)
Non, plus sérieusement, on avait fait trois albums avec Al
Scott, qui ont été supers, mais on avait envie de
vivre autre chose avec une nouvelle personne. Evoluer autrement. On a
donc retourné nos disques à la maison. On a
regardé qui a produit ça ou ça. On a
approché différentes personnes, et c'est avec
Gary que l'on s'est le mieux entendus en termes de projet, de
méthode de travail, évidemment de budget et de
délai aussi. Et je pense qu'on ne s'est pas
trompés. Tu l'as dit tout à l'heure, c'est une
autre couleur musicale, c'est une autre production.
On le sent dès
la première écoute. C'est du Shaggy Dogs, mais
effectivement avec une couleur, une chaleur
légèrement différente.
Red : Et indépendamment de l'arrivée de
Ben aux claviers, si on avait signé un nouvel album avec Al
Scott, on aurait gardé ce style Al Scott. Il
était temps pour nous de passer à autre chose.
Comment vous faites pour
trouver ces gars, ces pointures ? Vous passez des petites annonces ?
Red : (Rires)
Non. On serait en 1980, je te dirais que ce serait
compliqué. Mais, là, en 2018, à
l'ère de l'internet, tu tapes n'importe quel nom sur le net
et tu trouves un contact. Après, il y a la crise du disque
fait que des pointures comme Gary Bromham qui a travaillé
avec U2 ou Georges Michael sont aujourd'hui capables de s'aligner avec
un groupe comme Shaggy Dogs dans ses tarifs, car tout le monde a besoin
de manger et de vivre.
Jaker : Il le fait aussi par plaisir et envie.
Il faut quand
même arriver avec un projet susceptible de les
intéresser.
Red : C'est sûr, mais après, j'invite les groupes
à ne pas hésiter à retourner les
pochettes de leurs disques et à entrer en contact avec les
gars. On est dans une période où beaucoup seront
libres et contents de travailler avec des groupes français.
Et c'est pas plus cher que de travailler avec un super studio en France.
Vous avez aussi
travaillé avec Fred Mateu. Vous aviez
déjà travaillé avec lui sur l'album
précédent ?
Toma : Oui. On avait travaillé avec lui et
c'était vraiment super.
La Boîte
à Meuh ?
Red : Oui, c'est ça, la Boite à Meuh. C'est un
studio en province, éloigné de la maison. Comme
ça on reste concentré le nombre de jours qu'il
faut pour enregistrer.
Ca se passe comment dans
ces cas là. Vous restez enfermés comme dans un
monastère ?
Red : Monastère, oui c'est ça. Autarcie
complète. On ne pense qu'à ça.
Guillermo : Le gîte est à dix minutes du studio
donc tu es sur place, tout est très compact.
Toma : Puis avec nous on a un atout : Le Titi ! (Rires) Alors Titi,
c'est un pote qui nous met sur plein de coups. Le clip d'avant a
été tourné dans son jardin avec 60
personnes qui dansaient. Et maintenant il vient avec nous, il partage
tout avec nous, et on se fait de belles barres de rire et c'est une
belle source de motivation. Quand t'as bien fait la fête le
soir, tu repars avec plein de vitalité pour enregistrer le
lendemain matin.
Red : Il détend les tensions qu'il peut y avoir quand tu
enregistres et que tu travailles dans des endroits un peu
fermés comme ça. Il met de l'huile dans
l'engrenage si tu veux. C'est le Monsieur Loyal des Shaggy Dogs.
Vous avez
lancé une campagne de crowdfunding qui a bien
marché. C'est une obligation de passer par ces moyens pour
pouvoir sortir un album ?
Toma : Non, c'est n'est pas une obligation. Les six albums qu'on a
faits avant, on n'a pas fait de crowdfunding. Après, au mois
de janvier, on a regardé les comptes et on s'est dit que le
disque est fait et emballé, mais il n'y a plus rien dans les
caisses pour assurer la promotion. Et l'idée est partie de
là : faire un crowdfunding pour la promo de l'album. Et on
est très contents car il y a quasiment deux cents personnes
qui ont répondu à l'appel, et on a même
dépassé l'objectif. Donc du coup on a pu faire la
promo, les produits dérivés, et surtout un
vinyle. Pour nous c'est la première fois qu'on sort un album
en vinyle. Mais l'essentiel c'est de voir qu'on a des gens qui nous
suivent et qui nous permettent de continuer.
Red : C'est une grosse aventure. C'est un travail de tous les soirs.
Convaincre les gens d'adhérer à ton projet.
Vous aviez l'angoisse que
ça n'aboutisse pas ?
Jaker : Oui bien sûr.
Red : Il n'y a que Thomas qui était sûr que
ça marcherait. Il était sûr de son
coup. Il nous disait de pas nous inquiéter, mais moi qui
suis un anxieux … Et lui nous répétait
de ne pas s'inquiéter. Et en fait tout se passe le week-end.
La semaine les gens ont leur boulot, leur vie. Mais le week-end, les
gens prennent plus le temps. Et c'est là qu'on a eu de
belles envolées.
Vous avez eu pas mal de
dates, dont de belles scènes en Espagne par exemple, comment
on se retrouve sur ces dates ?
Red : Peut être que je vais chercher là
où d'autres ne vont pas. Je n'ai pas peur de solliciter des
grosses dates ou de gros festivals. De toute façon, tu n'as
rien à perdre. Et puis on a noué des liens avec
d'autres personnes en Espagne qui ont été de bons
relais
Toma : Des vrais Rockers.
Red : Oui voilà. Et on a eu de bons retours des dates que
l'on avait déjà faites en Espagne. Ce retour a
circulé et on s'est retrouvés sur l'affiche de ce
beau festival Motor Beach.
On en avait
parlé déjà lors d'une
précédente interview. Vous avez toujours votre
public au Benelux, maintenant l'Espagne. Mais en France ?
Toma : Non, cette année c'est pas mal. On va faire autant
voire un peu plus de concerts que l'an dernier.
Vous avez toujours
beaucoup de succès en Hollande ?
Red : C'est un pays qui est plus petit que la France mais où
il y a six ou sept fois plus de clubs ou de festivals qu'en France.
Donc, du coup, tu as des opportunités plus importantes. Et
puis on surfe sur le côté exotique du groupe
français qui va jouer à l'étranger. Et
des fois ça ajoute un petit plus. C'est un pays qui a
beaucoup de groupes. La scène Blues est
apparentée à la scène Rock, et il n'y
a pas beaucoup de groupes qui évoluent dans notre registre.
Donc sûrement un peu moins de concurrence. Aujourd'hui, si on
avait plus de temps disponible, on pourrait jouer plus. Il y a trois
ans on faisait plus de cinquante dates par an, avec des gens qui ont
des boulots à côté, c'était
pas mal.
Avec votre discographie,
sur scène, c'est pas trop dur de faire une set list ?
Jaker : Ah, la set list … Fût un temps, elle
était composée sur un fichier Excel avec des
annotations sur chaque morceau. Après, ça a
été autour de la table avant le concert, au
Stabilo, sur la nappe. Et maintenant, je ne sais pas, je m'en fous, moi
j'arrive sur scène et je joue ! (Rires)
Red : Avant, on faisait un peu comme Deep Purple. C'est à
dire que sur un set complet, si tu avais un ou deux morceaux de leur
dernier album c'était pas mal. Donc faisait un peu
ça. Maintenant, on joue principalement les titres de notre
dernier album, sept ou huit morceaux, le tout entouré
d'anciens morceaux que le public nous réclame.
Jaker : Et puis là, c'est une nouvelle formation, donc on
est plus sur nos nouvelles compositions travaillées et
faites ensemble.
Vous composez en pensant
à la scène ?
Jaker : Non. Les morceaux sont composés pour être
des chansons. Tout doit être efficace pour que la chanson
soit bien. Et effectivement, il faut que ce soit jouable sur
scène. Et par tous surtout. Tu n'écris pas que
pour toi, que pour la guitare ou que pour le piano. On cherche une
simplicité dans les compos et donc oui, ça
correspond à la scène.
Red : Au début, on cherchait les compos qui tuent, le truc
pour qu'on se mette bien nous, mais en fait il n'y avait pas vraiment
de réaction en face. Et c'est Thomas, notre garde fou, qui
nous a dit qu'il fallait qu'on reste simples. Alors non, pas de
morceaux composés spécialement pour qu'ils soient
efficaces sur scène, mais on se rend vite compte quand on
l'écrit et qu'on commence à le jouer
s’il plaira au public ou pas. Et avec le temps, tu
t'aperçois que plus c'est simple, plus ça devient
évident et plus ça fonctionne.
Une description du groupe
en deux ou trois mots ?
Red : Fiesta Blues N Roll. Ca fait quatre mais c'est l'esprit.
On souhaite quoi aux
Chiens Hirsutes ?
Toma : Une longue vie.
Red : Une tournée dans les maisons de retraite (Rires). Ca nous
pend au nez ça !! Sinon, on vous donne rendez-vous
début 2019 pour une grosse fiesta à Paris pour
fêter nos 20 ans. Des infos sous peu.
Propos recueillis par
Yann Charles
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