Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 18 août 2018
Fragile
(Les Productions du Lynx
– PIAS – 2018)
Durée
44’34 – 12 Titres
http://www.jostyck.sitew.fr/
Si son nom ne vous parle pas forcément, il est pourtant fort
probable que vous ayez déjà entendu Jo Ruffier
Des Aimes lorsqu’il jouait au sein des Négresses
Vertes ou encore du collectif Tarace Boulba, deux formations
où, sous le nom de Jo Roz, il a enflammé la
plupart des scènes de l’hexagone. Voyageur au long
cours, Jo a largement dépassé les
frontières de l’Europe et c’est
aujourd’hui avec un deuxième album personnel
qu’il nous revient, un album métissé
construit autour de l’instrument de prédilection
du musicien, le stick Chapman, qui permet de proposer un tapping
à deux mains. Tenant également la plupart des
instruments sur l’opus, Jo Ruffier Des Aimes est
occasionnellement accompagné d’Yves Fredj
Aouizerate aux programmations, Laurent Courtot aux guitares,
Stéphane Delattre au dobro et Marius Welker à la
trompette et c’est dans une sorte de folie musicale pleine de
convivialité et de sensualité qu’il
nous délivre une douzaine de pièces
partagées entre chanson et groove, des compositions qui
donnent des fourmis dans les jambes ou qui parlent au cœur,
à moins qu’elles ne fassent carrément
les deux en même temps ! Interpellé par
« Gorée » et « Climatoc
», on baisse quelque peu la garde pour mieux profiter de
pièces originales comme « Les Zozos »,
« Rouge », « Organique » ou
encore « Qui a tué » ou encore
d’une adaptation de Bob Marley, « Natural Mystic
», autant de bonnes choses qui ne manqueront pas de donner la
banane aux plus exigeants grâce à un habile
mélange de jeu, d’attitude et de talent comme on
n’en voit plus assez souvent à notre
époque. La fougue des Négresses, la gouaille
d’un Thiéfaine ou d’un Bashung, plus on
nous dit que le nouvel album de Jo Ruffier Des Anges est «
Fragile » et moins on est tenté de le croire. Par
contre il est incontestablement époustouflant et en
même temps très réussi. Qu’on
se le dise !
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