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MISTER JOHN ET LE COMITE CENTRAL DU BLUES pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 15 août 2018
 

L’orage
(AJG Musiccompany – 2018)  
Durée 36’51 – 10 Titres

https://www.facebook.com/misterjohnccb/
       
 
Il n’est pas né à Chicago, ni même dans le Mississippi, ses parents ne travaillaient pas dans les champs de coton et encore moins le long des voies ferrées en construction, quelle mouche a donc bien pu piquer Mister John et faire de lui un bluesman, un pur et dur, un vrai de vrai ? Blanc de peau et riche d’un accent anglais à couper à la hache, on n’aurait jamais imaginé que cet esthète improbable puisse assouvir ses envies de blues les plus folles, et pourtant, c’est en créant le Comité Central du Blues qu’il est parvenu à ses fins et que, subterfuge pourtant évident, Mister John est devenu un bluesman à part entière, mais un de ceux qui chantent en Français, dans la veine des Bill Deraime, Benoit Blue Boy et autres Paul Personne. Accompagné de Fabrice Alombert à la guitare, Benoit Grisoni à la basse et Catherine Lambert à la batterie, occasionnellement rejoint par Jean-Paul Resimont aux claviers et Philippe Dandelot aux harmonicas, le chanteur et guitariste nous présente ainsi un album de blues pour le moins original et séduisant puisque si les mélodies y sont riches, construites et globalement dignes des meilleurs blues d’Outre-Atlantique, les paroles ne sont pas en reste non seulement au niveau de l’élégance de leur écriture mais aussi au niveau d’un chant qui flirte de temps en temps avec le slam et les spoken words, un comble pour un chanteur francophone. Un groove impeccable, des textes qui interpellent en parlant de choses simples voire même parfois banales ou qui caressent un peu aux entournures en faisant quelques allusions à l’amour et à ses choses, on a beau retourner la galette dans tous les sens, la différence avec le blues anglophone n’est vraiment pas évidente, d’autant plus que les notes sont ingénieuses et que les rimes sonnent parfaitement. De « Mes chaussures rouges » à « Victime de ton blue jean » en passant par « L’insomnie », « Bleu Blues », « Black Boogie » et « Le diable est noctamblues », bien malin celui qui trouvera un seul argument pour expliquer que ce blues-là n’en est pas vraiment, et plus encore celui osera affirmer après ça que la langue de Brassens n’est pas faite pour chanter les douze mesures. Avec « L’orage », Mister John et le Comité Central du Blues démontrent par l’exemple que si l’on n’a pas tous le même langage, on peut tous être touchés pas le même blues !