Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 25 juin 2018
The blues is alive and
well
(Silvertone –
RCA Records – Sony Music – 2018)
Durée
64’57 – 15 Titres
https://www.buddyguy.net
A plus de 80 ans, Buddy Guy est indiscutablement le dernier grand
bluesman encore en vie et s’il n’a pas encore
décidé de prendre sa retraite, c’est
sans doute parce qu’il a encore des choses à dire
et des enseignements à prodiguer pour assurer la
pérennité d’un genre auquel il doit
tout, la fortune, la gloire et l’aboutissement de soi.
Après avoir reçu le Grammy Award du meilleur
album de blues en 2016 avec « Born To Play Guitar
», le chanteur et guitariste qui a reçu en tout et
pour tout cette récompense à sept reprises mais
aussi pas moins de trente-sept Blues Music Awards revient en grande
forme avec un dix-huitième effort plus abouti que jamais,
pas forcément le meilleur de sa carrière
personnelle car la concurrence est rude dans son back catalogue, mais
incontestablement un album qui colle non seulement au personnage mais
aussi à l’époque. Brillant en terme de
songwriting, « The Blues Is Alive And Well » est un
album de nature à réjouir les fans de Buddy Guy
par la qualité générale de
l’ouvrage, mais c’est également un
effort quelque peu inquiétant tant on sent dans les textes
que l’artiste est en train de passer le flambeau avant de
raccrocher et surtout avant de donner les concerts de trop comme
d’autres l’ont fait avant lui. C’est donc
un Buddy Guy flamboyant et pas encore blasé que
l’on retrouve sur une quinzaine de titres pour lesquels il a
mis les petits plats dans les grands, nous sortant des riffs
incroyables de vigueur et se laissant aller à proposer des
solos tout bonnement ahurissants de virtuosité et de classe.
Quand on s’appelle Buddy Guy et que l’on a fait les
quatre cents coups avec le gratin de la scène blues et rock
internationale, il n’est pas bien difficile d’avoir
quelques guests sur un album et c’est ainsi que le guitariste
se paie le luxe d’inviter non pas un Rolling Stones mais bien
deux, et non des moindres puisque Mick Jagger fait une apparition
remarquée sur « You Did The Crime »
tandis que son complice Keith Richards rejoint un autre monument, Jeff
Beck, pour un « Cognac » à faire vibrer
jusqu’aux plus blasés. On notera
également l’impressionnante prestation de James
Bay sur « Blues No More » et enfin quelques
morceaux de bravoure dans le genre de cette reprise du « Nine
Below Zero » de Sonny Boy Williamson ou encore «
Guilty As Charged », « Whiskey For Sale
», « When My Day Comes », «
Somebody Up There » ou encore « End Of The line
» ... Un album de cette trempe, c’est encore un bon
prétexte pour se lancer dans une tournée marathon
qui passera par l’Europe à partir du mois de
novembre avec une date parisienne à Pleyel le 6 novembre !
Il y a ceux qui y seront, et les autres …
|