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Accueil ROCK & GIROLLES à LENOUVÔ COSMOS (75)
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ROCK & GIROLLES à LENOUVÔ COSMOS (75)
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 25 juin 2018
ROCK
& GIROLLES
LENOUVÔ COSMOS
– PARIS (75)
Le 23 juin 2018
https://www.facebook.com/rockandgirolles/
https://www.facebook.com/lenouvocosmos75013/
Choisir une bonne soirée musicale en France est un challenge
de plus en plus compliqué, surtout quand on sait que le
même samedi soir on peut aller faire un tour à
Solidays applaudir Shaka Ponk, David Guetta, Bigflo & Oli ou
Mademoiselle K, partir pour le Hellfest et acclamer Pleymo, Black Bomb
A, Limp Bizkit et les Deftones ou encore aller faire un tour sur la
dalles des Olympiades, fer de lance du projet urbain Italie 13 du
début des années 70 qui a vu la construction
d’une ville nouvelle sur le toit de la Gare des Gobelins,
pour y assister à
l’événement du moment, le concert des
désormais fameux Rock & Girolles qui
fêtent qui plus est ce soir le cinquantième
anniversaire de Behgam, leur chanteur et guitariste.

C’est donc en présentant nos plus
sincères excuses à Ben Barbaud et à
Luc Barruet et en croisant les doigts pour que Chino Moreno, Frah et
surtout Goz ne remarquent pas notre absence que nous partirons vers
Lenouvô Cosmos, un petit ilot débarqué
du Maghreb pour atterrir en plein milieu d’une jungle
asiatique bien fournie où l’on ne compte ni les
restaurants vietnamiens, ni les sushi-bars, ni même les
Coréens et autres Chinois qui n’ont pas encore
cédé à la mutation commerciale
nécessaire voire indispensable pour survivre dans notre
ère étrange où les modes alimentaires
changent aussi rapidement que le couleur de
référence d’une paire de Nike et
où l’humain carnivore peut du jour au lendemain
devenir végétarien,
végétalien ou carrément vegan.
Ajoutez-y le sans gluten, le zéro déchet et le
doggy bag en passe de devenir obligatoire dans l’hexagone et
vous admettrez qu’ils ont du mérite nos petits
restaurateurs !

Mais revenons à nos Girolles ! Première bonne
surprise, Mourad Fenniche, le patron des lieux, est originaire
d’Aït Issad, en Kabylie, et c’est lui qui
nous accueille en personne pendant que les musiciens sont en train de
faire leur balance … La Kabylie, c’est tout un art
de vivre, un joyau culinaire, un havre de
générosité, un monde à part
où les gens sont fiers et dignes et c’est
dignement que nous dégusterons le punch bien
serré et généreusement servi de Mourad
qui fait office d’apéritif pendant que Behgam mais
aussi Julien à la Les Paul, Ran à la basse et
Antoine à la batterie s’installeront pour un
premier set qui ne souffrira que d’une seule reprise, le
reste de la petite heure de musique proposée par Rock
& Girolles étant exclusivement
dédié aux compositions du quartet.

Le temps d’un délicieux couscous, à la
Kabyle bien entendu, et d’une petite pause détente
pour aider à digérer, il sera bientôt
l’heure pour nos amis musiciens de revenir sur les planches
avec un second set qui commencera avec l’accueil successif de
trois guests. On commencera avec David, l’ami
d’enfance de Behgam qui aura un peu de mal à
ajuster sa guitarlélé, une mini-guitare
électrique cousine du ukulélé, pour
continuer avec un monstre sacré des nuits parisiennes mais
pas que puisqu’il a brillé dans
différents clubs de Clarksdale et de Vicksburg, Mississippi,
et même de Magnolia, Louisiane. C’est donc Jerry T
qui se colle à la Les Paul pour un superbe «
Thrill Is Gone » qui donnera lieu à quelques beaux
échanges avec Behgam, les deux guitaristes se
répondant sur des phrasés dont le vibrato est
très inspiré de celui de B.B. King, guitariste de
légende sur la tombe duquel ils
s’étaient recueillis ensemble en janvier dernier.

Un troisième invité, Nicolas, qui a
été un temps le bassiste des Girolles avant de
devenir régisseur du festival Blues-sur-Suresnes, rejoindra
enfin nos hôtes entre la poire et le dessert, et
c’est finalement par quelques titres de plus que le groupe
nous emmènera vers le milieu d’une nuit
où la lune est blanche et bien lumineuse, ce qui ne suffira
pas à nous consoler du fait que les Parisiens,
c’est écrit sur leurs plaques, conduisent toujours
aussi mal avec (entre autres) l’andouille qui zigzague
à 20 km/h sur la route en cherchant son chemin, le
bachibouzouk qui attend que le feu passe au vert pour commencer
à régler son GPS ou encore le crétin
à scooter, sans doute un livreur de pizzas au repos,
potentiel donneur d’organes, qui grille les feux
l’un après l’autre sans même
daigner adresser un regard à l’automobiliste qui,
un jour ou l’autre, le fera forcément grimper sur
son capot … Vous ajoutez une difficulté chronique
à trouver un stationnement dans le 13ème
arrondissement, sauf à 2 heures du matin où 75%
des places sont libres entre l’Avenue d’Ivry et la
Rue de Tolbiac, et tout compte fait vous aurez quand même
passé une superbe soirée en bonne compagnie !
C’est aussi ça la magie du rock et du blues
…
Fred Delforge
– juin 2018
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