Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 14 juin 2018
Cold November
(Zeb Productions
– 2018)
Durée
45’56 – 10 Titres
http://www.spencermackenzie.ca
Ne vous arrêtez pas à son jeune âge,
Spencer MacKenzie a déjà tout des grands artistes
puisqu’à seulement 18 ans, il était
déjà récompensé par le
Maple Blues Award de l’artiste émergeant de
l’année, se retrouvant primé dans la
foulée à l’International Songwriting
Competition puis appelé à représenter
la Toronto Blues Society à l’International Blues
Challenge à Memphis. Fort de l’énorme
succès de son premier album sorti en 2016, «
Infected With The Blues », le jeune chanteur et guitariste
persiste et signe dans la direction d’un blues roots avec un
nouvel effort sur lequel il pose dix titres, dont huit originaux.
Accompagné de Miles Evans aux claviers, Al Duffy
à la basse, Sean O’Grady à la batterie,
Brant Parker aux guitares, Dave Dunlop à la trompette, Peter
Hysen au trombone, Jay Davidson au sax et Sharon Riley, Rochelle et
Camille Harrison aux chœurs, MacKenzie nous
délivre un concentré de blues et de guitare
à faire frémir les plus endurcis, adoptant un
style qui rappelle tour à tour B.B. King, Jonny Lang, Joe
Bonamassa ou encore Buddy Guy. Prolixe sans jamais devenir trop
démonstratif, le jeune virtuose met son instrument au
service de sa musique et non le contraire, décochant de
temps à autres de petites grappes de notes très
inspirées mais gardant à chaque instant
à l’esprit l’idée
qu’un morceau doit être riche et
équilibré pour convaincre. On retrouvera ainsi
sur « Cold November » de véritables
pépites personnelles comme « Move On Down The
Track », « Shut The Door (Baby Don’t Look
Back) », « Haunt Me » ou « She
Don’t Care » auxquelles viendront se greffer en fin
d’ouvrage le « You Move Me » de Robert
Cray et le « Next Door Neighbor Blues » de Gary
Clark Jr. Tout en nuances et en élégance, Spencer
MacKenzie place la barre très haute avec un album
d’une maturité épatante, un de ces
ouvrages que l’on jurerait sorti de la discographie
d’un vieux briscard qui a bourlingué des
années entières sur le chitlin’ circuit
pour en arriver à autant de maitrise. Bien heureux le public
qui pourra le retrouver sur les plus beaux festivals canadiens de
l’été … en attendant
qu’il ne s’exporte jusqu’en Europe !
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