Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 09 juin 2018
Barricade(s)
(Autoproduction
– 2018)
Durée
46’06 – 12 Titres
https://www.facebook.com/Dustn-Shoes-1114909781888638/
Réussir à provoquer la rencontre entre le rock
américain et le rock anglais et surtout réussir
à en tirer quelque chose qui tienne la route,
c’est le défi que se sont lancé deux
drôles d’énergumènes, tous
deux guitaristes et chanteurs, Rémy Bourdin d’une
part et Fred Woody Mingas que nous avions déjà
rencontré dans Anyone Cares de l’autre. Rejoints
par Sébastien Petit à la guitare, Serge Bourdin
à la basse, Christophe Manin à la batterie mais
aussi à l’occasion par Cécile Deslande
au chant féminin, les deux complices créeront
Dust’n Shoes en 2016 et proposeront rapidement un premier
album qu’ils roderont sur scène avec un
réel succès. Confiant après un tel
début, le groupe du Rhône revient cette fois avec
« Barricade(s) », une nouvelle galette qui sent le
soufre et qui fait preuve d’un véritable
aboutissement non seulement au niveau de la composition mais aussi de
l’interprétation et de la complicité
qui existe entre les musiciens. Quelque part entre le rock de Camden et
celui de Detroit ou encore de New York, Dust’n Shoes ne se
laisse pas perturber par les détails et trace sa route un
peu comme elle vient, n’hésitant pas à
proposer des choses brutes, un peu punk parfois, et d’autres
plus structurées, plus fouillées pourrait-on
pratiquement dire. De l’urgence jusqu’à
l’aboutissement, « Barricade(s) » est un
album qui s’efforce de vous prendre par surprise, que ce soit
par son énergie de tous les instants ou encore par un son
volontairement brut qui scotche irrémédiablement
l’auditeur, que le ton soit musclé ou au contraire
plus tempéré. Un demi-siècle
après les événements de 68,
Dust’n Shoes installe des murs de guitares et se fend de
quelques titres épatants comme « Howard $ Rice
», « The Buzzard Of Hampton Street »,
« Following The Sun » ou encore « Last
Heavy Blow » mais aussi l’exception francophone de
l’album, « Gare des
éphémères », et enfin cette
brève piste cachée pleine de tendresse
à la toute fin de l’album. Avec des albums comme
celui-là, on est en droit de se dire que le rock
français n’a pas fini de nous réjouir
!
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