Ecrit par Fred Delforge |
|
|
mardi, 29 mai 2018
Monsoon
(PIAS – 2018)
Durée
40’39 – 8 Titres
https://www.facebook.com/Indian-Ghost-142831442438746/
Construit en 1993 sur les cendres de deux formations toulousaines, le
Prehistoric Pop et les Boy-Scouts, Indian Ghost est un quartet pour le
moins inclassable qui n’a pas sorti
énormément d’albums durant le dernier
quart de siècle puisque sa discographie se limite
à six lignes, ce dernier opus en date inclus, mais qui
n’a eu de cesse d’évoluer au fil des ans
et de ses sorties. Composé de Don Joe au chant, aux guitares
et à l’orgue, de Fleck aux guitares, de Pascal
Jacquet à la basse et de David Jeannou à la
batterie, ce fantôme indien a usé et
abusé de la fibre psychédélique au
siècle dernier avec deux opus fortement
influencés par les Byrds, avant
d’opérer un virage vers le rock
américain du Velvet Underground et de Neil Young mais aussi
vers celui des Beatles et des Stones pour les trois albums suivants,
revenant aujourd’hui avec une sixième tartine en
forme de trait d’union entre ses différentes
passions puisque « Monsoon », enregistré
en Inde, est cette fois une sorte de mélange des influences
de George Harrison et de Ravi Shankar, ni plus, ni moins. Ni tribute,
ni démonstration, l’album nous emmène
en voyage dans un univers où l’on croise
à l’occasion des tablas, un sitar ou encore un
harmonium mais où l’on se délecte
surtout de superbes chansons bien pensées dans lesquelles
rien ne manque, ni les riffs tracés avec un soin tout
particulier, ni les harmonies vocales toujours très
à propos, ni même des arrangements
fouillés avec tellement d’inspiration
qu’ils en deviennent irrésistibles. Une
quarantaine de minutes pour aller de « Burning Ghat
» jusqu’à « The City Of Love
» en passant par « Evening Train To Jodhpur
», « The Girl From Lucknow » et
« The Streets Of Benaras » avant de finir sur un
épique « Monsoon » de plus de sept
minutes, voilà un dépaysement total
proposé par un groupe qui n’a pas fini de nous
surprendre. A consommer sans modération
!
|