I’M NOT HERE TO HUNT RABBITS
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Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 05 mai 2018
I’m not here to
hunt rabbits
(Piranha Records
& The Vital Record – Differ-Ant – 2018)
Durée
43’00 – 11 Titres
http://www.piranha.de/piranha/various_artists/i_m_not_here_to_hunt
C’est presque par hasard qu’est né ce
florilège réunissant des artistes originaires du
Botswana, parce qu’un jour le directeur du label The Vital
Record a reçu un mail étrange avec un lien
YouTube et qu’au lieu de le détruire purement et
simplement, il a suivi le lien et fait une des plus belles
découvertes de son existence, Botswana Music Guitar, des
artistes de tous genres jouant d’une manière peu
courante et peu académique sur du matériel
souvent bricolé mais avec un son tellement particulier et
surtout tellement sincère et juste que l’on ne
peut qu’y succomber immédiatement. Entre folk,
world et blues, cette musique venue des banlieues
poussiéreuses du désert du Kalahari ne
s’embarrasse ni de conventions
d’écriture, ni d’accordages
particuliers, mais s’efforce de sonner un peu à la
manière du blues des ancêtres africains, avec une
grosse part d’âme et au moins autant de
spontanéité. Proposé au format vinyle
180 grammes et accompagné d’un livret de 36 pages
en couleurs, l’ouvrage réunit des musiciens comme
Ronald ‘Ronnie’ Moipolai, Molefe
‘Western’ Lekgetho, Sibongile Kgaila, Annafiki
‘Anna’ Ditau, Oteng Piet, Solly Sebotso, Batlaadira
Radipitse et enfin Motlogelwa ‘Babsi’ Barolong,
tous artistes professionnels hormis le dernier qui outre la musique
exerce divers métiers pour subsister. On remarquera tout au
long des onze pistes qui composent cet ouvrage au nom
étrange, « I’m Not Here To Hunt Rabbits
», des voix parfois improbables et des guitares qui sonnent
de manière pour le moins étrange, un peu
à la manière d’un Ry Cooder ou encore
de ces artistes perdus au fin fond des campagnes de l’Alabama
ou du Tennessee qui jouent comme ils l’entendent,
remplaçant parfois les cordes par des objets de
récupération mais parvenant à chaque
fois à en tirer le son juste, l’essence
même de ce que l’on appelle communément
le blues. Un peu à la manière de Robert Johnson,
ces musiciens botswanais ont vendu leur âme au diable
à un carrefour un soir de pleine lune, mais leur carrefour
à eux était quelque part au Sud de
l’Afrique, entre le Zimbabwe et la Namibie …
Attention, vous ne regarderez sans doute plus jamais le blues comme
avant après avoir découvert cette compilation
!
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