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NINA ATTAL TRIO au JAZZ CAFE MONTPARNASSE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mercredi, 02 mai 2018
 

NINA ATTAL TRIO WITH HONNET BROTHERS
JAZZ CAFE MONTPARNASSE – PARIS (75)
Le 29 mars 2018

https://www.ninaattal.com/

Remerciements à Aurore Voilqué et Jazz Café Montparnasse

On ne présente plus Nina Attal, surtout chez Zicazic, où nous en sommes déjà au douzième live-report depuis les premières apparitions sur scène de la chanteuse en 2010. C'est peu dire que nous suivons régulièrement les artistes auxquels nous sommes attachés et d'apprécier tous leur talents en voyant évoluer leur carrière. Pour les derniers arrivés, les curieux mais aussi les amnésiques et ceux qui se réveillent d'un coma prolongé, Nina Attal arrive dans le milieu du blues à peine âgée de 17 ans et remporte haut la main le prix du Festival au Tremplin Blues sur Seine 2010, ce qui la propulse véritablement.

Adolescente, alors que la plupart des gens de son âge n’écoutent que de la pop issue des émissions de télé-réalité, Nina Attal, elle, se nourrit au lait du blues, de la soul et du funk ; ses idoles sont d’abord les pères fondateurs BB King, Albert Collins, Albert King, Etta James, mais très vite, elle découvre aussi Sharon Jones, Prince, Larry Graham et Lenny Kravitz pour ne citer qu’eux. Nina a écrit sa première chanson à l’âge de 8 ans, joue de la guitare depuis qu’elle a 12 ans et s’est produite sur scène dès ses 14 ans. Elle décide de faire de la musique son métier et, en seulement deux ans, la jeune auteure et compositrice aura su séduire un public en parcourant les scènes françaises et internationales.

Huit ans et trois albums plus tard (le tout nouveau « Jump » arrivera début juin dans les bacs), et plus de 400 concerts à son actif, force est de constater que la demoiselle a bien su évoluer, de la frêle jeune fille timide à la diva soul funk gorgée d'assurance et taillée pour la scène que l'on découvre désormais. On la retrouve donc en concert sur une scène atypique, celle du Jazz Café Montparnasse (Ex-Petit Journal) avec un line up des plus intéressants puisqu' accompagnée des deux frères Honnet, Davy et Anthony, respectivement à la batterie et au moog et piano.

Un show plus intimiste mais qui n'en demeurera pas moins énergique en alternant titres issus de ses précédents albums mais aussi du prochain en avant-première dont l'impeccable « Take It Easy », titre beaucoup plus rock qu'à l'accoutumée mais qui prouve que la palette sonore de Nina s'est élargie, et ce n'est pas pour nous déplaire. Bien sûr des morceaux phares sur cette set list comme la longue ballade blues « Like A Bird » et sa belle démonstration guitaristique, le funky « Give It Up » façon Nile Rodgers, le très soul « Second Chance », un groove emprunté aussi bien à Stevie Wonder qu'à George Benson, ou encore le mid tempo « Carry Me » au son jazzy très californien que ne renierait pas un Ritenour ou un Sanborn. Quelques soli lumineux, du rythme et des déhanchés sexy, une voix chaude et langoureuse qu'on croirait sortie de la gorge d'une black plantureuse et non pas de ce petit bout de femme, et surtout une communion rare avec un public qui même attablé est tout attentionné.

Seule sur scène, ses acolytes se restaurant au bar, Nina Attal reprendra le « Freedom » d'Anthony Hamilton qu'on retrouve sur la bande originale de « Django Unchained ». Puis ce sera Bill Withers avec « Dreams », issu de l'album « Naked And Warm » de 1976.

Et tout ce petit monde reviendra en trio et nous gratifiera encore de quelques pépites comme l'énorme « Indélébile », rare titre en Français, et « Heat Don't Bother Me », deux tubes en puissance qu'on retrouvera bientôt sur « Jump », morceaux très rock flirtant presque avec le heavy.

Les atouts de la chanteuse ne sauraient être remis en cause : puissance et élégance, phrasé clair et onctueux (ténor et alto), sauts d’octave, et les qualités instrumentales sont indéniables, Nina Attal est une guitariste douée. Nina Attal livre pourtant une thématique blues & soul fort simple (en apparence) mais trouve ensuite des idées qui font toujours sortir les thèmes de leur cocon initial.

Et ces thèmes s’envolent alors doucement mais sûrement, grâce à la complicité des deux frères qui comprennent bien l’état d’esprit de la chanteuse pour d'ailleurs l'avoir suivi depuis de nombreuses années. Un concert donc généreux et ne l'oublions pas, quand même, plein de charme !

Fred Hamelin – avril 2018