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FURIAPOLIS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 20 avril 2018
 

FURIAPOLIS

http://furiapolis.com

Furiapolis est un groupe de rock alternatif venu de Marseille. Il fait partie des rares groupes de la région PACA qui arrive à sortir le rock de sa torpeur méditerranéenne et surtout des fameux clichés sur Marseille. Une rencontre avec Simon et Robin qui nous en apprennent un peu plus sur eux, sur leur style bien particulier, et sur leur album « Déesse », chroniqué sur Zicazic.

Salut les gars, pouvez-vous présenter le groupe Furiapolis ? Son histoire, et pourquoi ce nom ?
- Alors Furiapolis date de 2009, donc on va bientôt fêter nos 10 ans. A la base la formation était composée de Simon, Brice et moi. Nico nous a rejoints après. Le nom Furiapolis vient du fait que nous venons de la cité phocéenne, Marseille, et dans le nom il y a Furia et Polis. Polis n'ayant rien à voir avec les Agents de la Paix mais plutôt pour le côté cité, et donc Furia pour fureur. Furiapolis c'est donc la Cité de la Fureur.
- Et c'est aussi une référence à Persépolis le film d'art et d'essai.
- Et puis pour parler marketing, il n'y a pas de Furiapolis sur le net dans les recherches, si ce n'est nous. Il existe un Furiopolis qui est un groupe de jazz, mais c'est tout.
- Et finalement ce nom colle bien avec la ville qui a une image, surtout pour vous camarades parisiens, plutôt ghettoïsée, compliquée, avec une réputation sulfureuse. Ce qui n'est pas forcément l'image que nous, groupe de musique, on essaie de défendre. Marseille est une ville qui reste agréable à vivre et ce que l'on voit aux infos n'est pas forcément ce que nous vivons au quotidien. Et les gens ont tendance à l'oublier. Il n'y a pas plus de danger qu'ailleurs, si ce n'est que médiatiquement on en parle plus.

Pourquoi ce titre, « Déesse », pour votre album ?
- C'est sorti de l'esprit torturé de notre chanteur. Et pour plusieurs raisons. Déjà je tiens à préciser que « Déesse » et Furiapolis sont deux noms qui vont très bien ensemble. Des consonances grecques avec Furiapolis et les « Déesses » grecques, on reste dans la logique. Et ensuite « Déesse », c'est une volonté de faire référence à ce qui se passe dans le monde et chez nous avec les femmes. La place de la femme dans la société, le harcèlement, la parité et la place importante qu'elles ont dans nos vies, à nous. En fait si elles n'étaient pas là, on serait dans la merde. Elles nous managent, elles sont notre leitmotiv. Et c'est toutes ces idées que Brice a voulu transmettre. Sans être un hommage, c'est plus une reconnaissance.

Musicalement vous vous situez où, plutôt heavy, alternatif ?
- Nous notre came, c'est plutôt le rock alternatif. Nos influences sont plutôt des groupes comme Nickelback, Foo Fighters, Biffy Clyro qui se rapprochent de ce qu'on fait. On est un des rares projets, du moins francophone, qui présente des riffs et des mélodies qui sont pop rock avec des breaks metal. Un peu comme c'est le cas de groupes comme Don Broco ou Biffy Clyro justement. Cette nouvelle scène montante internationale. Un peu également comme dans la veine de groupes comme Shaka Ponk. Voilà nous on s'inscrit plutôt dans ce style là. Et c'est aussi parce que nous avons une définition du rock à l'anglo-saxonne et non à la française. Pour nous par exemple, Indochine n'est pas du rock mais de la musique populaire au sens large. On n'est pas sur des batteries hyper gonflées ou sur des guitares très présentes. On est sur des sonorités vachement plus légères. Ensuite, on est en France et on a besoin de catégoriser les groupes. Et comme on a de la guitare, parfois un peu forte, on te classe rock voire même metal. Mais pour nous, on fait du rock alternatif justement parce qu'on varie beaucoup.

Pourquoi ce choix de chanter en Français alors que vous le faisiez en Anglais au début ?
- Ca s'est imposé à nous. Il y a pas mal de personnes qui trouvaient dommage qu'on ne chante pas dans notre langue natale. On a de bons riffs, de bonnes constructions musicales, alors pourquoi pas chanter en français. Et c'est un challenge que l'on a voulu relever et une volonté de correspondre à ce que les gens attendaient de nous.
- Et ça n'a pas été évident car culturellement, ce n'était pas ce qu'on connaissait, et puis ce n'était pas évident de sortir quelque chose qui sonne bien. On a même dû abandonner des morceaux car cela ne sonnait pas du tout en Français.
- C'était juste une question de sonorités. Brice fonctionne beaucoup avec la phonétique pour composer ses morceaux et tout s'est fait au feeling.
- C'est beaucoup plus délicat de composer en Français qu'en Anglais.
- Le truc c'était d'arriver à trouver quelque chose de cohérent et qui véhicule un message où chacun puisse s'identifier. Et ce qu'on défend, en plus, c'est qu'en France il y a très peu de groupe de rock alternatif qui soient dans cet esprit-là. On trouve des groupes comme Sidilarsen ou No One, mais c'est plus ciblé comme style musical. Nous on essaie de balayer dans un champ plus large. Un désir de changer la scène française. A un moment donné il faut faire bouger un peu les choses. Alors peut-être qu'on n'y arrivera pas, mais on essaie et on propose des choses un peu différentes.

Quelles sont les inspirations pour les textes ? On parle environnement, tolérance, amour …
- C'est Brice, notre chanteur, qui compose tous les morceaux. Il arrive avec une idée de thème à la voix et souvent avec des accords de guitare et on travaille autour de ça.
- C'est notre méthode de composition. On a mis un peu de temps à trouver ce fonctionnement mais du coup ça donne tout de suite des morceaux qui sont très cohérents.
- On a une trame, un couplet, un refrain et une logique qui suit l'évolution du morceau.

Ce sont des expériences vécues ?
- C'est un tout. Ca peut être personnel, en relation avec ce qui est relaté par les médias dans le monde. Des phénomènes de société.  
- On peut dire que Brice s'identifie dans chacun de ses textes. Quand il parle dans « SNCT » du charme sucré du placard de sa cuisine. Comme ça arrive à toi comme à moi de se lever la nuit et de défoncer la tablette de chocolat dans ce fameux placard.

Beaucoup de second degré quand même ?
- Dans ce qu'on fait ? Pas pour toutes les chansons, mais oui, il y en a pas mal.
- Oui, si on prend « Emigrate Or Not? », là on est dans le réel.
- C'est une chanson qui dit que t'as toujours l'impression que l'herbe est plus verte chez les autres. Sauf que quand tu voyages un peu dans le monde, tu t'aperçois que c'est pas la panacée. Qu'on est bien ici. Mais qu'on est bien ailleurs aussi, même si c'est différent.

Vous vous sentez un groupe à messages plutôt que groupe à textes ?
- Oui peut être. Bien que notre but n'est pas de faire de la propagande. On veut transmettre un message, mais chacun l'interprète comme il veut. On interpelle sur des sujets si tu veux.
- Les sujets qu'on aborde sont des sujets sur lesquels tu ne peux pas ne pas avoir d'avis. On se dit que si ce sont des sujets qui nous touchent, forcément cela touchera d'autres personnes. Comme la condition de la femme comme on disait juste avant.
- Après notre volonté première n'est pas de passer des messages, mais de faire de la musique qui soit cool, à laquelle les gens puissent s'identifier et écouter avec plaisir. Le tout dans un registre qui est un peu différent de ce qu'on entend d'habitude.

Si on parlait de « 007 », je trouve ce morceau un peu l'OVNI de cet album …
- Tu trouves que c'est un OVNI ?
- C'est vrai que nous aussi à l'époque on l'a trouvé un peu comme un OVNI.

Moi qui suis fan de James Bond j'ai adoré. Les textes à base des titres des films c'était une belle idée. C'est « 007 », c'est la septième chanson sur l'album, par contre elle ne fait que 4 minutes 30. C'est dommage (Rires). Il va peut-être falloir jouer 7 minutes sur scène pour être total raccord !! Vous avez réussi à mettre tous les titres de films ?
- Non il y en a beaucoup trop. Je crois que la majorité que l'on cite c'est avec Pierce Brosnan et les récents. Il y a quand même « Goldfinger » !! Sinon sept ou huit titres ont été utilisées.

Pour moi ça a été une récréation que ce morceau. Sur les autres chansons, tu as des réflexions, tandis celle-là te permet de te détendre si j'ose dire. Je l'ai ressenti comme ça.
- Ok. Cool.

Les morceaux ont-ils été composés pour la scène ?
- Pour la majorité je te dirais oui. Mais il y a un morceau qu'on n'a pas réussi à designer ou à adapter pour la scène. Je ne sais pas si c'est par manque de travail dessus, ou plus simplement parce qu'il n'est pas fait pour la scène. C'est « La cause ». Je pense qu'en le travaillant avec un peu plus de temps on pourrait le profiler pour la scène mais sinon tous les autres morceaux de l'album ont leur place dans une set list de concert.
- La scène c'est l'essentiel. C'est pour ça que l'on fait tout ça. Et c'est très important pour nous de pouvoir produire en live ce qu'on a produit en studio. C'est pour ça qu'on a une nouveauté par rapport à notre set line, on rajoute du sample. On les balance derrière. On a même rajouté des samples que l'on ne trouve pas sur le morceau studio.

Vous pourriez définir le groupe en deux ou trois mots ?
- Rock, Live et Poutre (Rires) !!!!
- Sinon plus sérieusement Partage dans le sens où on recherche beaucoup la communication avec le public.

Quel est votre dernier album écouté ?
- « Safe in Sound » de  Lower Than Atlantis.
- Sinon le dernier Don Broco, « Novelists », et le dernier Jamiroquai.

Merci les gars.
- Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles