|
|
|
|
|
HUNDRED SEVENTY SPLIT à GUYANCOURT (78)
|
|
|
|
|
Ecrit par Fred Hamelin |
|
|
mercredi, 18 avril 2018
HUNDRED
SEVENTY SPLIT
LA BATTERIE –
GUYANCOURT (78)
Le 8 mars 2018
http://www.hundredseventysplit.com/
http://www.labatteriedeguyancourt.fr
Remerciements à Carine Adam, Pôle Musique
Guyancourt, La Batterie
Grand retour à la Batterie de Guyancourt d'un power-trio
blues-rock de haute volée, issu du légendaire Ten
Years After. Leo Lyons bassiste originel et légende
à lui tout seul du TYA a quitté sa formation
d'origine, entraînant avec lui Joe Gooch, le jeune guitariste
qui officiait à la place du regretté Alvin Lee,
et remplaçant Ric Lee derrière les fûts
par le non moins excellent Damon Sawyer. Depuis 2010 et la sortie de
leur première galette (« World Won't Stop
»), les Hundred Seventy Split, combo de blues-rock sommes
toutes assez classique, nous livrent de très bons opus, la
dextérité de Joe Gooch et la superbe du bassiste
Lyons assurant au groupe une excellente tenue, ceci aussi
grâce à la solidité de compositions
originales et à l' atmosphère vintage
post-Woodstock qui s'en dégage.
Rien de bien nouveau à l’horizon, même
si l'on se détache petit à petit du patriarcat
musical des Ten Years After, sans toutefois se remettre en question.
Mais l’imagination des auteurs, la qualité des
interprétations, la bonne voix du guitariste chanteur
décochant des solos irréprochables, la production
sans faille de Leo Lyons font que ce concert va ravir sans conteste les
amateurs comme moi de blues-rock à l’ancienne.
Hundred Seventy Split trace donc sa route en parallèle de
celle de son ainé pour nous délivrer un son clair
et impeccable qui n'est pas sans rappeler (et c'est ce qui saute de
suite aux oreilles) le remarquable et hélas
éphémère Back Door Slam et son immense
guitariste Davy Knowles.
Ce qui frappe dès les premières mesures, outre
une qualité d'interprétation
irréprochable transmettant une chaleur, un souffle presque
palpable, c'est le niveau et la maturité des compositions
qui sont par évidence l'apanage de musiciens aguerris par
des années de pratique et de virées sur la route
des concerts. Ce n'est donc pas une grande surprise, le groupe
étant mené par un dinosaure du blues au physique
débonnaire, un grand-père de 74 ans
désormais, on ne peut plus sympathique, toujours souriant
derrière sa moustache blanche !
Le trio regrettant visiblement de ne pas venir jouer en France plus
souvent va donc se rattraper ce soir avec un concert qui va mettre la
barre très haute et une setlist en deux parties oscillant
respectivement entre morceaux originaux, reprises de grands bluesmen et
tubes bien sûr du Ten Years After. Démarrage en
fanfare avec deux tubes en puissance plutôt hard voir heavy,
« No Deal » issu du premier album et «
The Game » du tout dernier en date « Tracks
», histoire de poser quelques fondations solides. Puis
« 50.000 Miles Beneath My Brain », morceau culte
édifié il y a presque cinquante ans ou Gooch ne
démérite pas et en livre une version personnelle
relativement bien arrangée. Le « Going Home
» version Lyons servi par évidence ainsi que
« You Can't Drink It », morceau clôturant
leur dernier album, suivront et raviront les fans pour leur
envolées magistrales. Il y aura donc deux reprises assez
bien foutues du « Good Morning School Girl » de
Sonny Boy Williamson, qu'Alvin Lee avait transcendé
à Woodstock, et du « Tennessee Plates »
de John Hiatt, hymne country proche du rock sudiste.
Gooch arrive à avoir un jeu aérien et inventif,
sans bavardages inutiles, et le prouve sans combler la
scène, restant réservé à
son micro et laissant tout loisir à un Leo Lyons qui
vraisemblablement s'amuse et qui prendra la main devant un public
enthousiaste avec « It' s Coming Back Around »,
mené tambour battant par la rythmique de Sawyer, et
« The Devil to Pay », blues imparable et son solo
grandiose.
Le trio quittera la scène sur « The Smoke
», travaillé à la façon d'un
Johnny Winter, pour mieux revenir en rappel avec « Working On
The Road » et l’incontournable « I'm
Going Home » qui nous ramèneront un
demi-siècle en arrière !
Une sacrée soirée donc, offerte par trois
musiciens qui vivent à proprement parler leur musique, des
personnages simples mais qui peuvent se targuer avec fierté
de nous donner sans artifices inutiles toute la mesure de leur talents
de guitariste/chanteur aux grands chorus flamboyants, de batteur en
rythmique infaillible et bien sûr de bassiste vrombissant et
très présent, Lyons étant, sans aucun
doute, la véritable star de ce concert. A voir et revoir
donc, et surtout à consommer sans modération !
Fred Hamelin –
avril 2018
|
|
|
|