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AARON KEYLOCK BAND à GUYANCOURT (78)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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lundi, 16 avril 2018
AARON
KEYLOCK BAND
LA BATTERIE –
GUYANCOURT (78)
Le 8 mars 2018
http://www.aaronkeylock.com/
http://www.labatteriedeguyancourt.fr
Remerciements à Carine Adam, Pôle Musique
Guyancourt, La Batterie
Chaque année porte son lot de découvertes, de
jeunes prodiges qui portent l'espoir d'un renouveau dans leur styles
respectifs, et il va sans dire que depuis quelques temps, on assiste
à une éclosion de talents naturels dans les
milieux blues. Suivant les pas d'un Marcus King,
d'un Cristone « Kingfish »
Ingram ou du Laura Cox Band, comme l'avaient fait les Bonnamassa ou les
Kenny Wayne Shepperd vingt ans auparavant, c'est au tour d'un jeune
anglais de 18 ans, tout droit venu des campagnes de l' Oxfordshire,
qui, à l’heure où les groupes
succombent aux clichés du marketing, à la musique
formatée et préfabriquée, aux
stéréotypes sur la jeunesse propagés
par des médias qui ne la connaissent pas, ou se divisent sur
le comment répondre aux grincheux de tout poil,
thuriféraires du « c’était
mieux avant », a bien compris que pour faire vivre le blues,
il fallait revenir aux sources avec passion. Aaron Keylock, jeune
certes, tient sa guitare depuis plus de dix ans et sort son premier
opus cette année, l'excellent et mature « Cut
Against The Grain », produit par Fabrizio Grossi (Slash, Zakk
Wylde, Ice.T, George Clinton ou encore Alice Cooper ...), et le
résultat est sans appel.
Il y a fort à parier que le nom de ce jeune prodige de la
guitare ne vous dise encore rien … Il a pourtant
déjà commencé à faire
parler de lui car de l’autre côté de la
Manche, c'est une autre paire de manches (il fallait bien que je la
fasse un jour !). Tous les magazines britanniques (Kerrang!, Metal
Hammer, Total Guitar, Classic Rock …) ont
été totalement conquis et fascinés par
le jeu de guitare de Keylock, tout simplement époustouflant
! Aaron a ainsi tourné ou ouvert pour Blackberry Smoke, The
Answer, The Cadillac Three, The Graveltones, Wilko Johnson, Joanne
Shaw-Taylor, et a délivré des sets
remarqués sur les festivals de
l’été 2015, que ce soit au Download, au
Dot To Dot ou encore au Ramblin’ Man Fair. Aujourd'hui en
première partie de Hundred Seventy Split à la
Batterie, il n'a pas démérité car
Aaron Keylock ne fait qu’un avec sa guitare et
réussit littéralement à faire exploser
des titres à l’état brut, avec la
fougue et la puissance d’un grand maître, sur du
blues rock pur vintage et teinté d'une touche d'Americana.
Un parti pris assumé, car le style a
été maintes fois ressassé, mais qui
est plutôt une réussite avec une belle
homogénéité dans le discours musical.
Avec « Just One Question », il est
révélateur que son toucher de guitare est
stupéfiant d'aisance, de délicatesse et de
sensibilité. Incontestablement, sur ces sentiers archi
battus depuis plusieurs décennies, il y a ici de
l'inspiration. Un autre morceau sort du même lot, «
Down », avec son excellente progression et son entrainant
solo qui prend là le temps de se développer.
Tous les morceaux sont variés, indispensables et
complètement réussis, d'autant qu'il est
doté d'une voix chaude, soul et modulable (sur «
That's Not Me » sans conteste) et qu'il est
accompagné d'une section rythmique qui fait plus qu'assurer
(Fabrizio Grossi justement à la basse et à la
prod, et Mike Hansen à la batterie). Une grande dynamique,
un plaisir à jouer ensemble qui s'entend. Keylock peut aussi
bien évoquer les Stones façon « Exile
On Main Street » («Try »), que le
southern rock intime des Black Crowes (« All The Right Moves
») ou les maîtres en la matière, Rory
Gallagher sur « Medicine Man», Jeff Healey sur
« Just One Question » ou les Allman Brothers sur
l'excellent « No Matter What The Cost ».
La relève est assurée et c'est tant mieux car nos
grands ancien s'en vont au paradis des rockers, et ceux qui restent se
retrouvent à nous faire des retours aux sources comme par
exemple « Blue & Lonesome » (je ne citerais
personne ...). Donc un immense bravo a ce jeune homme, et on
espère que là-haut, les Jimi, Rory, Duane, Alvin
ou Johnny (Winter, je précise) et bien d'autres encore, se
disent en écoutant Aaron Keylock que leur art n'a pas fini
de faire parler de lui !
Fred Hamelin –
avril 2018
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