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TRUST : NORBERT "NONO" KRIEF
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Ecrit par Yann Charles |
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vendredi, 13 avril 2018
NORBERT
‘NONO’ KRIEF – TRUST
https://www.facebook.com/trustofficiel/
Un entretien avec Norbert "Nono" Krief, le guitariste de Trust, qui
nous parle de leur dernier et excellent album, « Dans le
même sang », du renouveau du groupe et du plaisir
qu'ils ont à se retrouver sur scène
après tant d’années.
Salut Norbert
Salut les copains de Zicazic
Votre dernier album
remonte à 2008, dix ans, ça fait du bien de
retrouver Trust ! Pour toi aussi je suppose.
Ben oui. Mais bon, on fait un album tous les dix ans donc
voilà. C'est la moyenne chez nous. (Rires)
Ce nouvel album,
« Dans le même sang », ce ne sont que des
compositions nouvelles ou bien il y a des textes qui étaient
en suspend ?
Non, je ne pense pas que ce soit des textes que Bernie avait. Les
compositions sont nouvelles, c'est sûr, mais pour les textes,
c'est une bonne question qu'il faudra que je pose à Bernie,
mais je ne crois pas. Je pense que tous les textes sont nouveaux.
Après avoir
fait la tournée 1997 avec le visage du Che en backdrop
derrière le groupe, on le retrouve de manière
plus subtile, dans le texte de « Christique ».
Outre le fait que le Che soit une icône populaire dont
finalement peu de gens connaissent vraiment l'histoire, pas toujours
toute rose d'ailleurs, que représente-t-il au sein du groupe
?
Je dirais plutôt une image de liberté, de
recherche de liberté. Pas que le côté
révolutionnaire. Même si parfois il faut passer
par la révolution pour avoir la
Liberté. Mais ce n'est que mon avis. C'est cette image de
liberté.
Il est beaucoup question
de religion dans les textes de Bernie, et de plus en plus depuis une
vingtaine d'années ... C'est un sujet qui vous semble de
plus en plus important à l'heure actuelle ?
Ce n'est pas que c'est plus important. C'est juste qu'on
s'aperçoit depuis plusieurs années que c'est
source de conflits, de malheur, de misère et de guerres.
Cela dit, ça l'a toujours été. Il y a
eu la guerre de cent ans, ou même en Irlande il n'y a pas si
longtemps que ça, avec les protestants et les catholiques
qui se tapaient dessus. Et c'est pas normal. Ca nous
révolte, ça nous bouleverse de voir que des gens
se massacrent au nom d'une religion. La religion, c'est personnel,
ça doit rester privé et surtout pas
être source de conflit. Malheureusement ce n'est pas le cas,
et aujourd'hui encore plus qu'avant.
Avec la
multiplicité des religions au sein de Trust, qu'elles soient
pratiquées ou non, vous êtes l'exemple
même de la possibilité de vivre ensemble en bonne
intelligence.
Ben oui. Dans le groupe il y a un Black, deux musulmans, un juif et
deux cathos. Il faut être dans l'acceptation de l'autre.
C'est très important d'accepter les différences.
C'est le discours de Bernie et j'adhère à
ça. C'est pour ça que je me permets de le citer.
C'est vital. On n'a pas d'autres choix que de vivre ensemble. Donc il
faut éviter de rejeter les autres pour leur couleur de peau,
leur religion ou leurs différences. C'est insupportable.
Quand on prend
« Fils de Pute Tête de Liste », il n'y a
plus de retenue dans les propos. On y va franchement ?
Tu sais, Bernie ne s'est jamais vraiment retenu. Quand il chante
« Je crache à la gueule de tout ce
système » ou « Je pisse sur machin ...
», il n'a jamais fait dans la dentelle. Il est cash, il est
vrai. Sinon, pour faire bref là-dessus, on a les gens et les
gouvernements qu'on mérite. Et grosso modo, aujourd'hui, on
est entourés de gens qui ont un manque flagrant de courage.
C'est révoltant. François Mitterrand disait :
« Après moi, il n'y aura que des comptables
». Et c'est une réalité.
Malheureusement aujourd'hui, ce qui est important ce sont les finances,
les bénéfices, les profits. Alors que
ça devrait être l'Humain qui doit être
au centre de tous les sujets. L'Humain c'est le plus important.
Il y a un an, le 21 avril
2017, Trust donnait un concert de soutien en faveur des
salariés de GM&S, cause légitime s'il en
est ! Ça représente quoi pour vous ce genre de
concert ? Une sorte de bras de fer indispensable pour soutenir les
« petits » contre les gros ?
A notre niveau, à notre petit niveau, on s'est senti
concernés et on s'est dit que si on pouvait les aider, on le
ferait. Evidemment, on ne peut pas aller jouer pour tout le monde car
il y a tellement de boîtes qui ferment, mais
c'était important pour nous d'aller apporter notre aide
à des gens qui se battaient pour sauver leur boulot. Quand
tu as un peu de notoriété, c'est important
d'aller à leur rencontre, de faire un concert pour eux, et
d'essayer de leur apporter ce soutien.
50 ans après
mai 68, on sent qu'une partie de la population est prête
à commémorer ça en reprenant les
mêmes et en recommençant ... Penses-tu qu'il y ait
de la place aujourd'hui pour une « révolution
» en France ou serais tu plutôt favorable
à des actions au coup par coup, comme les GM&S par
exemple ...
C'est une impression que j'ai, mais on dirait que la jeunesse actuelle
n'est pas ou ne se sent pas concernée. Ils sont plus accros
à leur portable, leur ordinateur, à leurs
réseaux sociaux, et beaucoup moins attentifs à la
vraie vie, à ce qui se passe autour d'eux. Pourtant les
changements ne peuvent venir que de la jeunesse. Ce sont eux qui ont la
main, et les clés de ce changement. Et je ne pense pas qu'en
ce moment on soit dans une phase où cela puisse se passer.
Les réseaux
sociaux comme Facebook entre autres, ça individualise trop
les gens ?
Ca les individualise, ça les déconnecte
complètement de la vie. Il y a une chanson qui s'appelle
« L'Exterminateur » qui en parle. On ne vit pas
à travers nos écrans et nos
téléphones. La vie c'est pas là
qu'elle se passe. La vraie vie elle est dehors. Nous, on ne vit pas
dans notre tour d'argent. On sort, on fait nos courses et c'est
très important d'en prendre conscience et lâcher
un peu tous ces outils qui sont utiles, mais il faut arrêter
d'être accro à ça, constamment, toute
la journée.
« F-Haine
», on en parle parce qu'il y a un titre, mais là
aussi, rien n'a changé ? Les gens n'ont pas compris ?
Voilà, FN, on l'a écrit «
F-Haine » avec un tiret et le mot Haine. Ca résume
assez bien. Mais moi, je peux comprendre comment les gens se
retranchent, ou vont vers les extrêmes. Encore une fois, ce
n'est que mon avis, mais on est dans un laxisme depuis trente ans, avec
des gens peu compétents, voir même
incompétent, et les gens en ont eu marre. Ils ont
essayé à gauche, ils ont essayé
à droite, ils ont essayé au centre, et du coup,
qu'est-ce qu'il leur reste aujourd'hui ? Malheureusement les
extrêmes. Et la responsabilité en incombe aux
dirigeants qu'on a eus depuis trente ans. Le fait d'avoir
été laxiste, voilà où cela
nous mène.
Pourquoi cette reprise
« J'm'en fous pas mal » d'Edith Piaf ?
Pour le texte. Bernie m'a suggéré cette chanson,
c'est vrai que le texte est magnifique. Il n'y a plus beaucoup
d'auteurs qui écrivent de cette
manière-là. Il y a d'excellents auteurs
aujourd'hui, je ne veux pas dire qu'il n'y en a plus, mais dans ce
style-là, avec des mots simples, basiques, puissants. Ca a
touché Bernie puisqu'il a voulu la reprendre, et puis c'est
une magnifique chanson.
Et musicalement, tu en as
fait quelque chose de soft alors que cela aurait bien pu être
plus speed.
Oui, on s'est fait plaisir. On s'est toujours fait plaisir. Je tiens
à préciser que sur tous les albums de Trust, il
n'y en a pas deux qui se ressemblent. Alors ça a plu aux
gens, ou non. Mais en tous cas, nous on s'est fait plaisir. Sur le
premier album, du piano, des choristes, du saxo. Sur le
quatrième, il y a un orchestre symphonique et les
chœurs de l'Opéra. Et je peux continuer comme
ça.
Justement dans les
plaisirs, il y a « Caliente ». Un petit OVNI
posé sur cet album ?
Pareil. On était dans le Tour Bus, et Bernie nous a fait
écouter un truc sud-américain qu'il aimait bien,
et j'ai trouvé ça très bien. Et je lui
ai dit que ce serait sympa de faire un truc comme ça, avec
des connotations sud-américaines, mais à notre
sauce, avec le son Trust. Et j'en reviens au plaisir de jouer. C'est
important de se faire plaisir. Pour pouvoir faire plaisir aux autres,
il faut d'abord se faire plaisir. Mais surtout pour la
scène. Si toi, tu ne te fais pas plaisir sur
scène, tu ne peux pas en donner aux gens. C'est pas
possible. Et on ne se force pas. On est vraiment heureux
d'être sur scène. On a une des meilleures
formations qu'on n'a jamais eues, ou rarement eues depuis tant
d'années. Et le public nous le rend bien avec ses ovations
et ses applaudissements
Justement, vous avez
beaucoup tourné, comment vous avez fait pour travailler et
enregistrer ?
On travaillait un petit peu pendant les balances, avant les concerts.
Comme on avait le plateau pour nous, on en profitait. On a dû
faire quatre ou cinq ébauches de morceaux, et pendant la
tournée on a joué dans une ville qui s'appelle
Saint-Ciers sur Gironde, dans la salle des fêtes, et on a
trouvé que cette salle avait une magnifique acoustique, et
surtout sur le plateau, on avait un excellent son. Etant
donné qu'on avait l'intention de faire cet album dans les
conditions live et pas en studio, on avait trouvé l'endroit
idéal.
On voit les
premières dates arriver pour votre prochaine
tournée ... A quoi peut-on s'attendre pour les concerts ? Un
mélange de vieux titres et de nouveaux ou un set plus
orienté sur le nouvel album ?
Il y aura bien évidemment le dernier album, car on se doit
de le jouer, et surtout on a vraiment envie de le jouer. Donc, oui, on
va jouer une grosse partie de cet album, mais il y aura aussi d'anciens
titres bien sûr. Il faut se dire qu'on a quand même
pas loin de 250 ou 300 titres et on a des reproches
récurrents du style : « Vous jouez pas tel titre
ou ce titre-là ». Mais, les gars, on ne peut pas
tout jouer !!! (Rires). Alors sur la liste on alternait. Des soirs on
jouait « L'Elite », des fois « Solitude
certitude », ou alors « Police Milice »,
et on va faire pareil sur la prochaine tournée. On va
essayer d'intégrer d'autres anciens titres ou pourquoi pas,
je vais proposer ça, faire des medleys. Ca permettra
peut-être de faire plaisir à plus de gens en
intégrant des morceaux qu'on ne joue pas habituellement.
On va parler de ta partie
guitare. Tu t'es bien lâché sur les morceaux ?
Gros solos, riffs hyper accrocheurs, tu étais un peu
frustré et du coup tu as lâché les
chevaux ?
Ce n'est pas que je me sois lâché, mais comme on a
fait cet album dans des conditions live … Donc, moi, quand
je suis sur scène et qu'il y a du public, je me
lâche, forcément. (Rires). Alors, il y a des soirs
où je joue plus ou moins bien car je ne suis pas parfait.
Mais il était important que je sois concentré et
que je me lâche. On en revient toujours à cette
notion de plaisir. On était tous les cinq, en configuration
live, les uns à côté des autres, avec
les retours sur scène, pas de casques et je pense qu'on
s'est tous lâché en fait.
Question du patron
…
Ah !!
Tu es le seul guitariste
français à avoir deux modèles de
guitare « signature » ... et depuis
l'année dernière, on te voit beaucoup sur
scène avec une petite beauté au look
très rock et pleine de belles couleurs ... tu peux nous
parler d'elle ?
Je pense qu'en France on a d'excellents artisans: luthiers, fabricants
d'amplis, de pédales, de musique en
général. J'ai donc opté de jouer sur
des guitares fabriquées par des artisans. Je joue sur des
guitares fabriquées par Loic Lepape pour répondre
à la question du patron. Et j'aime beaucoup les guitares de
Loic. Déjà de par la particularité
qu'elles sont en métal, ce qui donne une couleur vraiment
particulière à l'instrument. Mais si je joue avec
c'est qu'elles sonnent vraiment bien. Je ne jouerais pas avec si elles
n'étaient pas bien. J'ai beaucoup de guitares, je ne manque
pas de guitares, et je n'ai pas besoin d'en avoir plus. Mais
là, avec les guitares de Loic, j'ai découvert de
superbes instruments, donc c'est normal de donner un coup de main et de
jouer sur du matériel français. C'est pareil pour
les amplis. J'utilise des amplis Christophe Jegou qui est un artisan,
qui fabrique aussi des guitares, et sur la prochaine tournée
je vais utiliser des Amplis Jegou. Des pédales Sabelya, de
son prénom Elias, qui est un excellent concepteur de
pédales et d'amplis aussi. SP Customs qui font des supers
micros pour guitares. Sinon, j'ai eu la chance d'avoir effectivement
une Fender à mon nom et j'en suis très
honoré. Puis une Gretsch Signature qui est une marque aussi
légendaire. Et j'en suis extrêmement
flatté et honoré. On me les a
proposées, je n'ai rien demandé, et je les ai
acceptées bien évidemment. Et d'une autre part,
ça m'a motivé pour continuer à bosser.
L'apprentissage n'a pas de fin dans la musique, dans la vie non plus
d'ailleurs. Et comme je te le disais, ça m'a
motivé pour travailler mon instrument encore plus. Je me
suis dit : « On t'a fait deux guitares de légende
qui portent ton nom, alors mon petit pote, vas-y, bosse. Et montre leur
que ce n'est pas usurpé, que c'est
mérité ».
Trust c'est une histoire
d'amour avec la passion qui amène parfois à se
déchirer.
C'est vrai !
Vous avez
changé de management, de tourneur, vous êtes
revenus « par la petite porte » …
Volontairement !
Vous avez
commencé par les clubs pour monter tranquillement en
puissance et terminer par des grands rassemblements, sans doute les
plus grands en France d'ailleurs... Et tout ça en restant
zen, dans la bonne humeur et apparemment sans pression ! C'est quoi la
recette miracle qui fait que ce qui marchait mal avant fonctionne
parfaitement aujourd'hui ?
Avec Bernie, on est un vieux couple (Rires). Ca fait 40
ans qu'on se supporte tous les deux, avec beaucoup de respect
évidemment, avec des hauts et des bas, comme dans tous les
couples. Maintenant on a 61 ans tous les deux, et c'est vrai qu'avec
l'âge et la maturité on devient sage. Et surtout
on se connait parfaitement. On sait comment on fonctionne. Donc les
conflits n'ont plus lieu d'être. D'ailleurs il n'y a eu aucun
conflit depuis qu'on a repris en 2016. C'est limpide, clair. On n'a
même pas besoin de se parler, on se comprend. On s'est
assagis dans nos relations.
Vous ne pouviez pas
laisser mourir Trust ?
Non. On a conscience qu'on a fait un beau bébé il
y a quarante ans. Et on est confortés par le fait qu'on ne
devait partir qu'un mois et demi au mois de décembre 2016
pour justement fêter les 40 ans et il s'est
avéré qu'on a prolongé pendant un an
et que c'était complet partout. Donc on est aux anges, on
est ravis. Et on s'est dit « Profitons, Profitons de ce
plaisir qu'on a de tourner, de remplir les salles, de voir du monde et
de faire plaisir aux gens autant qu'à nous ».
On vit du revival, je
pense à Téléphone par exemple, qui
revient et qui fait complet, vous qui revenez et faites complet. Il
manque un truc en France ?
Je ne sais pas. Nous on n'est pas revenus parce que
Téléphone s'est reformé ! (Rires). On voulait
juste fêter les 40 ans du groupe. Après, je pense
sincèrement que dans notre créneau, je parle de
Trust bien sûr, on n'est pas nombreux en France. Un groupe
qui sonne comme ça, avec des paroles engagées, la
gouaille et la puissance de Bernie et ses paroles que je mets en
musique, je pense vraiment qu'on n'est pas nombreux. Je pense qu'on a
une couleur unique, une osmose qui fait que ça fonctionne
entre nous même après tout ce temps. Et je crois
que c'est pour ça que les gens répondent
présents. Et il y a peut-être un manque de
personnes qui ouvrent leurs gueules, qui disent les choses. Il n'y a
pas grand monde dans les artistes qui se mouillent politiquement. On
est dans le « politiquement correct » maintenant.
J'étais au
Hellfest l'an dernier, cela reste un des grands moments du groupe ?
Oui, ça reste un grand moment, même si
ça a été un peu stressant dans le sens
où on arrive au Hellfest, on n'a pas fait de balance, on se
prépare, on se repose et d'un seul coup on vient te chercher
et on te dit : « Il faut monter sur scène, c'est
maintenant ». Et tu te retrouves catapulté en deux
secondes devant 50 000 personnes et là, il faut envoyer le
bois. On n'était pas très confortable en terme de
son sur scène car comme je t'ai dit, on n'avait pas fait de
balance, et ce n'était pas notre système, il y
avait une avancée, on se s'entendait pas très
bien, mais peu importe. Ce qui était important c'est qu'on
était ravis d'être là parce que c'est
un endroit magique le Hellfest. Et je conseille à tout le
monde d'y aller au moins une fois parce que ça vaut vraiment
le déplacement. On était super heureux d'y
être !
Et vous êtes
accueillis par 50 000 personnes !!
Oui ! On a fait la Fête de l'Huma aussi, où il y
en avait 80 000. On a été un des groupes les plus
programmés dans les festivals et ce que je veux te dire,
c'est que c'est très flatteur pour l'égo de jouer
devant autant de monde, 50 000 ou 80 000 spectateurs. Mais il y a un
petit quelque chose qui nous convient moins, je parle pour nous, Trust,
c'est ce petit temps de latence qu'il peut y avoir avec le public dans
les grands festivals, c'est un autre rapport. C'est pour ça
que l'on a choisi, délibérément,
lorsqu'on s'est reformés, de jouer dans des petites et
moyennes salles de 800 à 1 500 personnes grosso modo. Et
cette année, on va tourner de mai à
décembre et on va continuer à faire des petites
salles, hormis les festivals, et c'est volontaire de notre part. On
veut être au contact avec les gens. Que les gens soient
proches de nous, voire contre la scène comme ça
s'est passé à La Maroquinerie. Et
l'échange et le contact sont instantanés.
Tu pourrais
définir le nouveau Trust en deux ou trois mots ?
Je dirais Energie, comme on n'a jamais eu. Plaisir, comme on a jamais
pris. Voilà, en deux mots.
On peut parler de David
Sparte Krief ? Des chances de vous retrouver encore sur
scène ou avec un autre album ?
Bien sûr. D'ailleurs j'avais bien l'intention d'en glisser un
mot, même si tu ne m'en avais pas parlé. (Rires) C'est
important pour moi. J'ai un album qui est prêt, qui est
enregistré et qui est dans mon tiroir depuis fin 2016. Puis
on a remis le couvert avec Trust, et on est resté un an et
demi sur la route au lieu de un mois et demi. Et je n'ai pas envie de
le sortir comme ça, sans la promotion et les concerts qui
vont avec, car de nos jours la musique c'est de la consommation et cela
va très très vite. Et si je ne fais pas tout ce
qui va avec, j'ai vraiment la sensation que je le sortirais pour rien.
Mais cette année, comme on va moins tourner que l'an
dernier, je vais trouver le temps de faire des concerts pour en assurer
la promotion et faire découvrir cet album. Et je voulais
dire que je suis très fier de mon fiston David Sparte.
D'ailleurs j'invite tout le monde à aller le
découvrir sur YouTube. Ce projet, ce sera mon
deuxième album solo qui portera mon nom, Norbert Nono Krief.
Le titre de l'album ce sera « Father & Son
». Parce que David m'a composé et chante sur tous
les titres. Il a joué de tous les instruments hormis la
guitare. Il l'a réalisé, arrangé et
mixé. En fait, il a tout fait sur cet album. Je suis
vraiment comblé cette année d'avoir fait un super
album avec Trust. Je le dis sincèrement, je le trouve
vraiment super et j'en suis, nous en sommes très contents.
Et je suis aussi comblé de l'album que m'a fait mon fiston.
Il m'a fait du sur mesure, pile poil dans ce que j'aime et je suis
très impatient que ça sorte. Mais surtout ce qui
m'importe, ce qui est primordial pour moi, c'est la carrière
de David. Il a choisi d'être artiste et aujourd'hui c'est
très difficile pour un jeune artiste de faire sa place, et
je ne parle pas que de mon fils mais de beaucoup de jeunes talents. On
est dans un monde de consommation et de zapping où tout va
très vite. Et ce qui m'importe c'est de soutenir mon fiston
dans ses projets. C'est ça qui important. Moi je n'ai pas de
carrière à faire, je n'ai rien à
prouver et aujourd'hui, avec Trust ce n'est que du plaisir. Ma
priorité c'est d'aider mon fiston David Sparte.
Dernière
question rituelle : Quel est le dernier album que tu as
écouté ?
Bonne question. J'ai découvert récemment
Bellrays, un groupe dans le même style que Vintage Trouble,
un peu rock et soul. Avec une chanteuse qui a une super voix. Sinon,
j'ai bien aimé dernièrement Sate, The Darkness,
The Toy Dolls, Komi, Walter Baker, Ibeyi ...
Tu es à
l'écoute.
Oui, j'écoute ce qui se passe. Et puis le bouche
à oreilles fait que tu entends parler et que tu as envie
d'aller écouter. Je crois beaucoup au bouche à
oreilles. Tu sais Trust au début a réussi
grâce à ça. Il y a 40 ans, on
n'était pas du tout acceptés par les
médias qui ne comprenaient pas ce que faisait ce groupe
là dans le monde de musique disco qu'il y avait en France.
Et donc le bouche à oreilles nous a bien aidés.
Question subsidiaire de
la part de Fred : Est-ce que les toilettes chez toi sont toujours
décorées des pass de toutes les
tournées sur lesquelles tu as joué ?
(Rires)
Effectivement. Il m'a connu quand j'habitais dans le 78 et
j'avais des toilettes dans lesquelles j'avais collé tous mes
tickets de concerts et tous les backstages sur les murs. Et ce qui est
drôle, c'est que les gens allaient pisser mais restaient
trois quarts d'heure aux toilettes (Rires).
Depuis j'ai déménagé trois fois et
tout est stocké dans une valise.
Merci pour cette interview
Merci à vous
Propos recueillis par
Yann Charles
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