Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 30 mars 2018
Melodic canvas
(Doxie Records
– Membran – 2018)
Durée
51’28 – 10 Titres
http://www.robinmckelle.com
Après plusieurs albums dans lesquels elle a naturellement
mis l’accent sur la soul et le blues, Robin McKelle revient
vers le jazz mais dans une dimension plus minimaliste, laissant
à sa voix de contralto le soin de prendre le leadership sur
des mélodies souvent dépouillées et
sur des passages où elle se contente d’une
rencontre piano-voix. Ce septième effort personnel, la diva
s’est attachée à le créer
à sa mesure, s’occupant elle-même de la
composition, du chant, de la production et des arrangements. Soutenue
par Shedrick Mitchell aux ivoires, Marvin Sewell et Al Street aux
guitares, Vicente Archer à la basse et Daniel Sadownick aux
percussions, rejointe occasionnellement pas Chris Potter au saxophone,
Robin McKelle a conçu son nouvel album comme un tableau dans
lequel elle use de plusieurs couleurs et de plusieurs trames,
d’où son nom de « Melodic Canvas
». Pas de batterie, une confiance totale dans son chant et
dans sa démarche musicale, c’est une artiste
débordante d’ingéniosité et
au sommet de son art qui se présente à nous avec
six pièces originales parmi lesquelles « Do You
Believe », « Simple Man » ou «
I Won’t End Up » mais aussi avec quelques
relectures impressionnantes comme le classique « Swing Low,
Sweet Chariot », le « Yes We Can Can »
d’Allen Toussaint et enfin « Il est mort le soleil
» que Robin McKelle interprète une
première fois en Anglais puis une seconde en
Français, un peu comme pour remercier ce pays avec lequel
elle vit une véritable histoire d’amour depuis une
décennie. Avec des sujets forts tels que notre rapport aux
religions, comme la misère qui pousse les gens à
traverser les mers au péril de leur vie ou encore comme les
dangers des réseaux sociaux sur les plus jeunes, «
Melodic Canvas » se veut un album à la fois
conscient et engagé. Une très grande Robin
McKelle dans un exercice où on ne l’attendait pas
forcément !
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