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Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 29 mars 2018
Dans le même
sang
(Verycords –
2018)
Durée
64’27 – 13 Titres
https://www.facebook.com/TrustOfficiel/
En 2016, soit quatre décennies après sa
création, Trust affichait un retour gagnant et se
répandait sur l’hexagone lors d’une
tournée marathon d’un an qui aura fait passer le
groupe des petites salles intimistes aux grands festivals de
l’été avec en point d’orgue
un passage au Hellfest très attendu par
l’organisateur mais aussi par les fans. Le secret de ce
come-back réussi tient à peu de choses,
à une prise de conscience du duo fondateur qui aura su
redonner confiance au public en lui proposant des concerts
essentiellement axés sur ses anciens titres sans pour autant
faire l’impasse sur quelques nouveaux brûlots qui
seront venus pimenter les prestations au fil du temps. Pour accompagner
Bernie Bonvoisin au chant et Norbert Krief aux guitares, il ne fallait
pas moins qu’une équipe solide avec Izo Diop aux
guitares, David Jacob à la basse et Chris Dupuy à
la batterie, une dream team qui aura su conserver le
baromètre du groupe au beau fixe pendant une
année toute entière passée sur la
route ! Après le live enregistré au Hellfest, il
semblait évident que Trust en arriverait à
enregistrer un nouvel opus studio et ce fut chose faite durant un break
dans la tournée. Mais bien décidé
à ne pas retomber dans le piège de la
surproduction, le quintet s’est cette fois
installé dans des conditions live et a tout mis en boite
dans l’urgence, dans la spontanéité,
sans chercher à trop en faire pour au contraire se
concentrer sur l’essentiel, sur des riffs bien
tracés, sur des guitares puissantes et sur des lyrics forts
et engagés, un peu comme à la grande
époque. Alors bien entendu, ceux qui s’attendaient
à découvrir un « Repression Bis
» ou un « Marche ou Crève Revisited
» vont en être un peu pour leurs frais, mais Trust
n’a jamais eu pour habitude de remettre sur le
métier un morceau qui avait déjà
été utilisé,
préférant à chaque fois innover,
quitte à déplaire ! Pour les autres, plus ouverts
à l’évolution, il y aura tout au long
de cette grosse heure de musique quelques belles craqueries bien
saignantes comme « Ni Dieu ni Maitre », «
L’Exterminateur » et « Où sont
passés les anges », quelques hymnes en puissance
comme « Démocrassie », «
Déjà servi » ou « F Haine
», un titre au refrain en Espagnol, « Caliente
», et même une douceur pleine de
subtilité, « J’m’en fous pas
mal », un titre emprunté à Edith Piaf
et installé quelque part entre une
structure bluesy et une chanson française très
années 50/60. Légitimement
déstabilisés à la première
écoute, mais quel album de Trust ne nous a pas fait cet
effet-là, le fan de toujours et le néophyte
marqueront sans doute quelques temps d’arrêt sur
des morceaux parfois un peu longs, sur des chœurs un peu trop
présents, avant de finalement saluer toutes les
qualités intrinsèques d’un album auquel
rien ne manque, ni les grosses guitares, ni les textes au vitriol, et
surtout pas une production assurée par Mike Fraser, le
producteur d’AC/DC, de Metallica, d’Aerosmith
… Un album comme Trust n’en avait jamais encore
fait, et c’est bien ce qui le rend encore plus
intéressant !
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