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1er FESTIVAL DU SOUBOCK à CAUVILLE (14) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 25 mars 2018
 

1er FESTIVAL DU SOUBOCK 1er FESTIVAL DU SOUBOCK
LE SOUBOCK – CAUVILLE (14)
Les 23 et 24 mars 2018

http://www.soubock-evenements.com

Comment ne pas adhérer immédiatement à l’idée du Soubock d’organiser son premier festival de blues sur deux soirs ? D’autant plus quand l’affiche réunit quelques amis et que l’on sait que la programmation est de très grande qualité ! Alors pas le temps de se poser de question, on file vers Cauville, petit village par la taille mais immense par la qualité de ce que l’on peut y écouter, et on retrouve cet écrin boisé au milieu des champs, certain que l’on y passera non pas une mais bien deux superbes soirées.

Il est 22 heures et pour un vendredi soir, la salle est plutôt bien garnie pour accueillir un des artistes majeurs de la région, Jean-Christophe Pagnucco, qui une heure durant va venir nous emmener dans un répertoire dans lequel le blues fricote avec le rock mais aussi avec le folk et la chanson, le tout en Français et pour le plus grand bonheur d’une assistance qui peine un peu à participer sur les premiers titres mais qui, à force de patience et de classiques comme « Le Pénitencier », va finir par pleinement entrer dans le set du Normand. Il faut dire que la guitare très habile et la voix chaleureuse de Jean-Christophe n’ont pas de mal à retourner une salle, d’autant plus qu’en véritable juke box vivant, l’artiste nous sort régulièrement des titres magnifiques venus d’on ne sait où. Une heure d’entrée en matière qui n’aura laissé personne sur sa faim et qui aura mis la salle sur les dents pour dévorer la suite !

On les connait bien sur les scènes de France et d’ailleurs et c’est toujours un plaisir de les retrouver à la ville et à la scène car ce sont de véritables amis mais aussi de brillants musiciens, Awek est présent ce soir pour la première édition du Festival du Soubock et les Toulousains ne vont pas se priver de nous offrir un set que l’on classera parmi les très bons crus que le groupe aura pu servir dans son quart de siècle d’existence. Arrivé de Valence après une longue journée de route et une grosse semaine de concerts non-stop, le quartet n’a rien perdu de son envie et de son plaisir et c’est porté par un Bernard Sellam époustouflant à la voix et à la guitare qu’il va nous emmener dans un répertoire où les compositions tutoient les reprises de grosses pointures avec une véritable aisance.

Qu’est-ce qui fait le charme d’Awek ? Le charisme de son leader et la régularité de sa section rythmique avec Joel Ferron à la basse et Olivier Trebel à la batterie bien entendu, la virtuosité de Stéphane Bertolino, déclaré meilleur harmoniciste de l’année 2011 par Lee Oskar à l’International Blues Challenge à Memphis également, mais c’est aussi et surtout cette faculté naturelle qu’à le groupe de passer d’un shuffle à un boogie, d’un Texas Blues à un Chicago blues ou encore à un rock, et toujours avec un naturel épatant et un talent jamais remise en cause. Un détour par le « Sweet Little Angel » de BB King pour mieux se souvenir que les quatre complices avaient fait la première partie de ce géant en 2009 au Cognac Blues Passions et quelques très belles choses encore, un double rappel pour mieux répondre à la demande d’une assistance littéralement déchainée et voilà Awek qui aura une fois encore conquis son monde en l’espace d’une soirée !

Le temps de partager quelques moments de convivialité avec le groupe et il est l’heure d’aller profiter du sommeil du juste avant de se retrouver dès le samedi midi dans l’émission Sweet Home Chicago sur Radio 666 à Hérouville Saint-Clair pour une émission durant laquelle nous recevrons Awek bien entendu, mais où nous aurons également la chance de parler dans le poste grâce au téléphone avec Fred Chapellier puis avec Daniel Léon ! Deux heures plus tard, il ne restera plus qu’à suivre la Trace des Buffles pour bientôt rejoindre Cauville et le Soubock où nous retrouverons la formidable Miss Nickki mais aussi les musiciens qui l’accompagnent. Autant dire que la fin d’après-midi sera riche en conversations et en échanges avec une équipe pleine de talent et d’humour !

On commence enfin cette seconde soirée de festival vers 22 heures avec Fred Atome, un duo qui va nous apporter une ambiance bluesy sur fond de compositions dans lesquelles on sent poindre une affection toute particulière pour l’indus et pour des groupes comme Nirvana. Installé en configuration « one man band plus un », Fred Atome va venir nous caresser le côté le plus rock du blues à force de boucles bien maitrisées et d’effets de manche qui laisseront un temps le public dubitatif avant que celui-ci ne finisse par se prendre au jeu et par applaudir comme il se doit deux garçons qui ont fait une belle démonstration de ce qu’ils pouvaient faire de mieux. Sortir des chemins trop bien balisés du blues, c’est ça aussi l’intérêt de ce 1er Festival du Soubock et les Cherbourgeois ont bien contribué à le faire sans démériter le moins du monde. Une belle découverte !

Un quart d’heure de changement de plateau et voilà maintenant les musiciens de Miss Nickki qui s’installent pour faire tourner un premier titre en attendant que la diva vienne les rejoindre sur la belle scène du Soubock. Emmenés par Fabrice Bessouat à la batterie et Julien Dubois à la basse, Florian Royo à la guitare et Pierre Cherbero aux claviers vont créer un climat propice à cette musique venue du Sud des Etats Unis en général et de Memphis en particulier et c’est lancée sans aucune retenue sur les rails de la soul, celle de chez Stax, que Miss Nickki va nous régaler de son répertoire dans lequel les pièces originales se voient parfois rattrapées par des reprises venues de grands noms du genre comme Gladys Knight ou même parfois plus originales comme par exemple un « Like A Virgin » emprunté à Madona et servi au public du Soubock avec une grosse dose de sex appeal, un ingrédient qui ne manque à aucun moment dans le show.

Tout au long d’un concert sans le moindre temps mort qui nous réservera quelques surprises comme ce « Chocolate Jesus » interprété en solo par Pierre Cherbero à la demande d’une Miss Nickki qui se veut taquine par moment, l’assistance se régalera du charme, du feeling et du talent d’une artiste qui ne fait pas les choses à moitié et qui paie de sa personne pour proposer un spectacle énergique au possible. Un petit tour dans l’assistance pour mieux aller à son contact, une chanson dédiée au Tennessee Whiskey durant laquelle la chanteuse joindra le geste à la parole, Miss Nickki est une soulwoman qui n’a pas froid aux eux et qui n’hésite pas à la faire savoir pour le plus grand plaisir d’un public qui n’a pas ce soir simplement assisté à un concert mais qui a véritablement vécu une grande communion avec un groupe et plus encore, avec un genre musical majeur dont Miss Nickki est une des plus belles ambassadrices !

Le Soubock se vide tranquillement, la nuit va être courte car on passe à l’heure d’été quelques poignées de minutes après la fin du concert, mais dans les esprits restent pour longtemps les souvenirs d’une des grandes soirées de ce lieu qui mieux que quiconque est capable de nous en proposer. Preuve s’il en fallait avec la venue prochaine de Nico Wayne Toussaint dans ce petit coin de paradis posé en Suisse Normande … Un endroit incontournable que tout amateur de blues devrait avoir visité au moins une fois dans sa vie, et plus si affinités !

Fred Delforge – mars 2018