Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 25 mars 2018
Siltane
(Ma Case –
Socadisc – 2018)
Durée
41’29 – 11 Titres
http://moonlightbenjamin.com
Haïtienne vivant en France depuis 2002, lorsqu’elle
est venue pour y parfaire sa formation musicale, Moonlight Benjamin est
une authentique prêtresse vaudou qui a
été révélée il y
a une quinzaine d’années avec le groupe
Dyaoulé Pemba avant de conduire son propre projet artistique
dans lequel elle propose au public de découvrir son
île au travers de ses mélodies mais aussi de sa
poésie. Se produisant en parallèle avec
d’autres artistes comme le saxophoniste Jacques Schwartz-Bart
ou le pianiste cubain Omar Sosa, la chanteuse s’est ouvert
les portes de divers registres qu’elle met à
profit sur ce nouvel effort, « Siltane », dans
lequel elle mélange les rythmes vaudou de la
Caraïbe et le blues rock un peu gras des seventies.
Engagée humainement et politiquement, Moonlight Benjamin
hurle les douleurs de son île et la souffrance de son peuple,
au travers de ses propres chansons qu’elle écrit
en Créole bien entendu, mais aussi au travers de quelques
poèmes empruntés à Franketienne ou
à Georges Castera dans lesquels elle s’exprime en
Français. Quelque part entre world, folk et rock,
« Siltane » brille par les parties de guitares de
Matthis Pascaux mais aussi par des effets de voix prenants et
interpelle à chaque instant avec des incantations vaudou qui
semblent être passées à la moulinette
avec des riffs empruntés aux Black Keys ou aux White
Stripes. Difficile de ne pas succomber à l’appel
de morceaux comme « Memwa’n »,
« Moso Moso », « Chan Dayiva »,
« Port au Prince », « Tan Malouk
» ou « Des Murs » qui se font de plus en
plus pressants au fil des écoutes successives
jusqu’à en devenir totalement
irrésistibles. De la même manière
qu’il y a eu un effet « Lamomali » avec
Matthieu Chedid et Toumani Diabaté en 2017, il pourrait bien
y avoir un effet « Siltane » avec Moonlight
Benjamin et Matthis Pascaux en 2018 … C’est tout
le mal que l’on peut leur souhaiter !
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