Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 22 mars 2018
Soul Return
(Borderline Blues
– Dixiefrog – 2018)
Durée
46’38 – 12 Titres
https://www.facebook.com/SoulReturnBand/
http://www.bluesweb.com
C’est presque par hasard que ce trio all stars a vu le jour
puisqu’il aura fallu qu’Imperial Crowns soit dans
l’impossibilité de tourner pour quelques temps
pour que le guitariste du groupe, JJ Holiday, que l’on a
aussi pu croiser avec Bruce Springsteen, Johnny Depp et Buddy Guy,
s’en aille faire quelques démos avec Kellie
Rucker, chanteuse et harmoniciste pour Debbie Davies et BB Chung King
& The Buddaheads, et Michael Barsimanto, batteur pour Andy
Summers, Keith Richards ou Andy Taylor. Le courant est
instantanément passé entre les trois comparses et
Kellie, qui avait une dizaine de jours off devant elle, a
proposé de s’en servir pour composer et
enregistrer un album qui voit aujourd’hui le jour. Soul
Return est donc né dans l’urgence et a su tirer
profit de cette urgence pour réaliser un album de pur rock
californien, un peu punk aux entournures par moment et surtout empreint
de beaucoup de modernisme et en même temps fortement
teinté de tout l’héritage des vieux
bluesmen, les Howlin’ Wolf, Charley Patton, Memphis Minnie et
autres Blind Lemon Jefferson. Nourrie de perpétuels allers
et retours entre hier et aujourd’hui, la douzaine de
compositions déborde du trop-plein d’imagination
et d’énergie de trois musiciens qui ne
s’en laissent pas conter et qui envoient avec un feeling et
une spontanéité de tous les instants une musique
pas toujours très propre sur elle mais toujours pleine
d’arguments pour convaincre. La voix incroyablement profonde
et puissante de Kellie Rucker rappelle forcément les grandes
icones du rock, de Janis Joplin jusqu’à Tina
Turner, et c’est à des moments de pure folie que
l’on assiste quand elle use de tout son vibrato sur des
titres comme « In The Meantime », « Only
Love Can Save Us Now », « Kiss Me »,
« Had We Not » ou encore « If These Walls
Could Talk ». On soulignera encore la présence
d’une adaptation maison de « Rollin’ And
Tumblin’ » qui sous le poids de Soul Return devient
« Throwin’ And Fumblin’ » et on
finira d’applaudir des deux mains un premier album auquel
rien ne manque, mais alors rien du tout. Vite, un concert
!
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