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PERFECT LINE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 16 mars 2018
 

PERFECT LINE

http://www.perfectlinemusic.com

Une rencontre avec Thomas d'Arbigny, bassiste connu et reconnu que l'on retrouve régulièrement avec plusieurs formations. Il a, avec deux autres musiciens, Paul Pavillon à la guitare et Gaetan Allard à la batterie, monté un power trio rock, Perfect Line. Un album, « Seeds », sort ce vendredi 16 mars et je vous invite à le découvrir.

Salut Thomas. Peux-tu nous présenter le groupe Perfect Line ?
Salut. Alors Perfect Line c'est un trio dans la parfaite lignée guitare, basse, batterie. Avec tout le monde qui chante, mais c'est principalement moi qui fais les lead à la basse. Et le tout s'inscrit un peu dans la lignée de King's X si on parle de trio. Ensuite nous avons Paul à la guitare, gros fan de Slash, élevé au rock, hard rock et scène grunge d'après les années 90. Il a LE son qu'on voulait. Et enfin Gaetan, lui, à la batterie, est plus jazz à la base mais grosse frappe de batteur et surtout polyvalent. C'est ce qui le rend intéressant dans son jeu. Il ne va pas aller dans les poncifs du style, mais proposer des choses plus ouvertes.

Dans la présentation du groupe on lit « Perfect Line est le power trio rock qui n’aurait jamais dû voir le jour ». Pourquoi donc ?
Qui n'aurait jamais dû voir le jour en France. Car en fait, je n'en vois pas comme ça en ce moment. Un trio qui a cette même recherche de complémentarité et de puissance, sans pour autant jouer très fort. C'est très américain dans la musique, et pas vraiment dans le style français.

Si on regarde les musiciens qui composent le groupe, vous venez tous d'univers musicaux différents, comment vous vous êtes trouvés ? Et quel est le point commun qui vous a réunis ?
Alors Paul et moi, on s'est rencontrés sur des soirées privées où l'on accompagnait des gens pour faire danser. Et en discutant ensemble, en voyant comment on jouait l'un et l'autre, on s'est dit que l'on avait sûrement pas mal de choses communes dans notre style. Il m'a fait découvrir Biffy Clyro par exemple, que je ne connaissais pas. Et du coup que j'ai beaucoup aimé. Puisqu'on parlait de trio, en voilà un beau. J'avais quelques compos, lui aussi, donc on a commencé à travailler tous les deux. On a enregistré un premier EP comme ça, avec Julien Audigier à la batterie. Mais Julien n'avait pas envie de s'engager sur un autre projet. Et du coup on a cherché un autre batteur. Comme j'organise assez souvent des jams, Gaetan, qui était coloc juste à côté est venu jouer, il m'a retourné le cerveau car il est très fort et qu'il joue vraiment super bien. Je lui ai fait écouter les morceaux qu'on avait composés, et voilà comment il nous a rejoints.

Comment peut-on définir votre musique ? Rock alternatif ?
Oui. Du rock alternatif car ce n'est pas du metal, mais c'est costaud. C'est recherché, sans être pour autant de la musique intellectuelle. On essaye de ne pas toujours aller à l'évidence et surtout on cherche la petite chose qui fait qu'on ne se lasse pas. Ni à le jouer, ni à l'écouter. C'est un peu hard rock, ou plutôt classic rock dans la manière dont c'est orchestré. C'est un mélange en fait de ces divers styles.

Pourquoi « Seeds » comme nom d'album ?
« Seeds » c'est les graines. Après deux EP pour présenter le groupe puis un second acoustique, voilà maintenant l'album et donc on présente toute l'histoire, qu'on plante ses graines pour voir ce qui va en germer et ce que cela va amener.

La naissance du groupe, on a dit en 2011, un premier album en 2018, pourquoi autant de temps ?
En fait, musicien, c'est tous les trois notre métier. On accompagne beaucoup de gens et Perfect Line c'est l'exutoire si tu veux. C'est là où l'on met nos idées, nos compos, notre énergie, mais il peut manquer du temps. Après, dans le jeu, dans la création, cela va assez vite. En fait faire tout ce qui est musical, c'est la partie facile. Par contre pour tout ce qui est diffusion, promotion, contact, c'est une autre paire de manches.

Justement, comment vous faites pour travailler, sachant que souvent vous êtes sur d'autres concerts ou d'autres tournées ? Vous bossez chez vous, seuls, ou vous arrivez quand même à vous retrouver ?
En fait, ça dépend effectivement de nos emplois du temps respectifs. Mais par exemple, pour la préparation du concert de sortie qui a eu lieu au Petit Bain le 6 mars, on s'est vraiment bloqués des dates pour travailler le set, les enchaînements, les morceaux. Pour la partie compos, souvent, je vais être à la base du morceau, faire une maquette grossière, que je mettrais dans les mains de Paul, qui lui, va la façonner à sa manière. Et une fois que tout ça ressemble à quelque chose, on se retrouve tous les trois avec Gaetan, et généralement, ça marche. (Rires)

Comment s'est passé l'enregistrement de l'album ? Vous avez fait ça en plusieurs fois, ou bien vous êtes rentrés en studio pour aller jusqu'au bout ?
Alors, on a bloqué les dates, et on est allé faire les batteries au Factory Studio en Belgique. Un endroit où tu as genre huit mètres de plafond, un truc complètement fou. Assez typé metal d'ailleurs avec les groupes qui enregistrent là-bas. On avait fait toutes les pré-prods avant quand même. On avait vraiment tout calé. On savait où on allait. Du coup on a enregistré toutes les batteries en quatre jours. On a fait la basse aussi, mais je n'étais pas satisfait du son, donc j'ai tout refait dans mon propre studio. Et on a fait les guitares par la suite, par-dessus tout ça. Quant au chant, j'ai tout fait dans mon studio.

Quand vous avez composé, vous avez pensé live ?
Oui. Car les morceaux, on les a tout de suite joués. Avant même de les enregistrer pour le disque, on les jouait sur scène. A l'exception d'un titre ou deux. Ensuite, on s'est donné quelques libertés sur le disque de faire appel par exemple à un ami violoniste qui est venu faire des cordes sur deux morceaux. Autant sur le premier EP on voulait un truc très power trio, brut, autant là on a voulu quand même quelque chose de plus abouti, plus recherché et affiné.

Vous allez retrouver le même son sur scène ? Car il y a des morceaux avec deux guitares, ou comme tu l'as dit avant du violon ?
Oui, tout à fait. Et on n'aura pas à recourir à des séquences ou autres. Car sur la scène, ce qui va compenser, c'est l'énergie. Et avec ça, tu n'as pas besoin de tricher. Paul et Gaetan chantent aussi, donc les chœurs seront présents. Et pour les morceaux avec les cordes, on les jouait sans avant. C'est juste un plus qu'on a fait pour l'album. Par contre, tout va être fait pour qu'on retrouve notre identité sur scène. Je n'aime pas, personnellement, retrouver sur scène exactement les mêmes versions que sur le disque. Je préfère qu'il y ait des choses un peu différentes, des versions travaillées autrement, avec des phases allongées, ou au contraire coupées.

Oui, vous voulez vraiment vous faire plaisir. Pas comme avec certains artistes où l'on retrouve la même chose que sur le CD. Autant rester chez soi …
C'est ça. Après, il y a des styles où c'est important de conserver les mêmes phases. Le metal par exemple est très écrit et c'est pas évident de s'en éloigner. Nous, on veut que ça reste rock’n’roll. Et si on a envie de prendre un virage, on le fait. Quand on n'est que trois, qu'on se connait bien, on peut se permettre de sortir un peu de ce qui a été écrit initialement.

Vous avez bossé avec Didier Thery (Shaka Ponk, Archive), c'était le type de son que vous recherchiez ?
C'est pas tant pour le son que pour les compétences de Didier. C'est un ingé son qui est bassiste, donc on parle le même langage. Et on a un référentiel commun, qui, à compétences égales avec n'importe quels autres ingés ou mixeurs, nous permettait d'aller beaucoup plus vite. Il a mis tout de suite dans le mille. Donc, cela ne servait à rien d'aller chercher ailleurs. Il a compris ce qu'on voulait. Il nous a proposé des choses qui nous ont plues. C'était vraiment le meilleur choix.

Qui a écrit les textes ? Est-ce qu'il y a une trame sur cet album, oui bien ce sont des textes de ressentis ?
C'est moi qui écris les textes. Et non, il n'y a pas de trame particulière. Ce sont effectivement des textes de ressentis, de sentiments qui peuvent ensuite être enrobés dans une histoire.

Est-ce que tu pourrais définir le groupe en deux ou trois mots ?
Ca va faire trois objectifs. Je dirais énergique, complémentaire et pour le troisième … Ah, j'ai la pression là (Rires).

Elle pique cette question.
C'est ça, elle pique ta question ! Bon, on va corriger. On va dire puissance, complémentaire et finesse.

C'est vrai. Sur la première écoute, on est dans la puissance du power trio, mais après plusieurs écoutes, on trouve des petits trucs sympas. Au niveau du batteur principalement. Il faut bien écouter.
Je remplacerais finesse par farfelu pour rendre hommage à Gaetan. (Rires) Parce que c'est le roi du break improbable. Lui, il retombe toujours sur ses pieds, mais toi, t'es un peu scotché et tu te demandes où il va. Sauf que t'es en live quoi (Rires). C'est des coups qu'il nous fait sur scène.

On peut parler de la pochette de l'album ?
Alors c'est une idée qu'on a développé avec Vincent Le Gallic, que tu connais, qui a été faite ici même, dans ce salon. A savoir que moi j'avais cette idée de mouvement. Je voulais un truc qui parte dans tous les sens mais qui reste quand même uni. Et on a fait ça avec Vincent qui a travaillé dessus pour que ça ressemble à quelque chose.

Vous envisagez peut être un clip ?
Oui, effectivement. On est en phase de production d'un clip sur le morceau qui pour nous est le single, même si cela ne veut pas dire grand-chose, « Be My Guest ». Et qui devrait être disponible en avril. On a fait un premier vrai album. Donc là, on va faire un premier vrai clip.

Pourquoi ce morceau particulièrement ?
Parce qu'on croit qu'à l'écoute il est plus porteur que les autres. Il est peut-être le plus représentatif du groupe. Et c'est un morceau qui a inspiré aussi les autres intervenants.

Dernière question : quel est le dernier album que tu as écouté ?
Je crois que c'est le dernier album de General Elektriks, « To Be A Stranger ».

Merci !

Propos recueillis par Yann Charles