Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

MYLES SANKO au NEW MORNING (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mercredi, 21 février 2018
 

MYLES SANKO
LE NEW MORNING – PARIS (75)
Le 7 février 2018

http://mylessanko.com/

Remerciements à Bialka Wlodarczyk d'Anteprima Productions et au New Morning

Retour au New Morning pour Myles Sanko et son jazz-band, par curiosité – je dois l'avouer – et pour découvrir celui qu'on nomme déjà l'ambassadeur du nouveau soul européen. Avec un statut de vraie vedette dans plusieurs pays européens – Allemagne, Pays Bas et Espagne en particulier –, Myles Sanko reste un quasi-inconnu en France où il ne s’était jusqu’ici que très rarement produit. C'est donc une pure découverte et force est de constater que l'homme imprime de la passion à chaque chanson qu’il interprète de sa voix à la fois douce et énergique, une combinaison qui lui permet d’aborder une large gamme de registres dans ses thèmes qui vont du soul-jazz mélodique à l’acid-jazz, en passant par les rythmes plus dansants. A cela, il est une sorte d'hybride difficile à définir : crooner, soulman, jazzman ? Lui-même ratisse large, se déclarant l'héritier des Sinatra, Bill Withers, Otis Redding ou encore Marvin Gaye.

A 37 ans, le chanteur ghanéen installé en Grande-Bretagne est découvert sur le tard par un certain Gregory Porter qui l'invite sur sa tournée allemande et qui devient son mentor, le poussant à enregistrer en 2014 un premier album, « Forever Dreaming », acclamé par la critique Outre-Manche. C'est avec un deuxième opus, « Just Being Me », qu'il enfonce le clou de son talent par une production enjolivée, comme en témoigne d'entrée le morceau-titre, conduit par une section de cuivres digne des productions Stax des années soixante.

Très affirmée, la voix de Myles Sanko sait rugir comme se lover et s'enrouler autour des arrangements savamment préparés où s'étoffent des lignes de guitare, de cuivres et de piano sur mesure aux compositions nouvelles et rutilantes du chanteur. Cette révélation est encore décuplée sur scène où Myles Sanko s'avère très à l'aise, parle peut être un peu trop, mais comme pour tout soul man se respectant, c'est pour mieux conquérir la gent féminine. Un public acquis donc, auquel il fait régulièrement appel avec humour, et invite même à former un « soul choir » pour l’accompagner.

Ce qui frappe aux premières écoutes, c'est la capacité de Sanko d'inventer des univers qui tout en lui étant propres sont en droit fil d'une tradition tout droit issue des années soixante-dix à laquelle une section de cuivres vient donner un ton moderne et original. Le style de Sanko c'est de gérer l'intensité, et souvent la musique y commence doucement avant de monter progressivement en rythme et explosion pour redescendre ensuite dans un univers calme et rassurant. « Promises » est véritablement accrocheur tandis qu'on sent instantanément la patte Porter dans « This Ain't Living ». Il nous y raconte des histoires d'amour, celles d'hommes et de femmes dans toutes leurs difficultés mais aussi celles que les hommes devraient avoir envers leurs congénères pour éviter bien des drames de civilisation. Il y a une certaine portée messianique implicite sans faire de prosélytisme toutefois. Il se permettra enfin un bon medley emprunté à Marvin Gaye avec « Mercy, Mercy Me » suivi de « What's Going On » chanté sans prétention aucune.

Une belle soirée sous le signe du charisme et du sourire avec un artiste accompagné de six musiciens soudés dont les excellents Neil Penny à la trompette et Gareth Lumbers au saxophone, et l'immanquable Tom O’Grady aux claviers, qui est également à la tête de sa propre formation, Resolution 88, qui passera d'ailleurs d'ici peu dans ce même New Morning. Bref Myles Sanko sait qu'il a l'étonnante faculté de créer un lien unique et fort avec tous les publics. Et même si ses compositions sont bien léchées, c'est un avantage indéniable pour continuer droit devant sur sa lancée.

Fred Hamelin – février 2018