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WINTERSUN au BATACLAN (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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samedi, 17 février 2018
WINTERSUN
ARCH ENEMY –
WILL TO POWER TOUR 2018
LE BATACLAN –
PARIS (75)
Le 23 janvier 2018
https://www.wintermadness.net/
Remerciements à Karen de Live Nation France
Ah quelle émotion intense et trépidante que de
pouvoir écouter à nouveau une nouvelle
œuvre majestueuse du somptueux groupe finlandais Wintersun et
de son maître et penseur absolu, le guitariste,
claviériste et chanteur Jari
Mäenpää, et d'autant plus en live alors que
déjà deux groupes, Jinjer et Tribulation, ont
bien chauffé le Bataclan à bloc.
Mais avant tout, remontons quelque peu l'horloge du temps.
Après nous avoir tout d'abord
émerveillé avec Ensiferum et un premier opus
éponyme en 2001, Jari Mäenpää
prit son envol pour créer ce projet bien personnel qu'est
Wintersun et la claque fut de taille, tellement intense qu'elle laissa
une empreinte définitive dans notre musicothèque
déjà bien fournie et dans notre
mémoire, celle-ci toujours très nostalgique des
forts beaux moments passés à son âpre
écoute et de ceux qui se succèderons sans cesse
jusqu'à plus soif. Mais un deuxième effort
après un tel premier acte est une tâche bien
ardue, la confirmation étant souvent la chose la plus
délicate pour un artiste, même si dans le milieu
metal, il est considéré à juste titre
comme un petit génie.
Après une gestation interminable, longue de huit ans,
« Time 1 » arrive enfin, première partie
d'un projet d'envergure, imposant, où Wintersun insufflera
un vent épique et majestueux à ses compositions
bercées par des sonorités asiatiques, et
particulièrement celles du Japon. « Time 1
» se veut différent mais tout comme son
prédécesseur sa durée de vie semble
illimitée et chaque nouvelle écoute est un
merveilleux nouveau voyage aux subtilités
différentes. Wintersun a évolué mais
il est toujours aussi éblouissant. Évidemment
Jari a toujours su accoucher d'œuvres dithyrambiques, mais
toujours dans la douleur artistique (ou financière), y
compris pour ce troisième du nom, « The Forest
Season », que le groupe présentera ce soir en
concert, même si le temps imparti écourtera
quelque peu la teneur foisonnante de cette pièce maitresse,
sorte de concept album à la thématique
particulière. Le concept étant une
métaphore du cycle de la vie à travers
l'évolution de la forêt au cours des quatre
saisons. Donc évidement quatre compositions
retraçant les quatre saisons. La renaissance du printemps,
la luminosité de l'été, les couleurs
sombres de l'automne et le froid glacial de l'hiver. La setlist donnera
la part belle à ce dernier opus, soit quatre morceaux
choisis sur les six présentés.
Sous une formation nouvelle et particulière cependant avec
un bassiste, malade et absent, remplacé par des samples, un
nouveau batteur en la personne de Kai Hahto, transfuge de Stratovarius,
et un tout nouveau venu, le guitariste pakistanais Asim Searah, qui
donnera un peu de couleurs et d'exotisme à tous ces
blondinets et y insufflera un son un peu plus heavy metal
qu'à l'accoutumée.
Le set démarre sur « Awaken From The Dark Slumber
», renouveau post hivernal passant d'un chant lugubre sur des
claviers impériaux et sombres à une ambiance plus
enthousiaste, dynamique et sautillante, emmenée par la
batterie de Kai Hahto au groove imparable. On pense de suite au
début de Dimmu Borgir. Le chant de Jari est exceptionnel
partagé par des growls entre black et death et un chant
clair exaltant, entrecoupé de chœurs magistraux.
Aucuns temps mort, excepté ce court répit avec ce
léger break étoilé relancé
par un riff acéré (« Winter Madness
» suivi de « Sons Of Winter And Stars »),
puis des accords acoustiques magnifiques et envoûtants.
Les vocaux clairs y sont nombreux et profonds décrivant bien
le spleen de ces trois mois figés par le climat hostile des
steppes finlandaises. Jari Mäenpää
étonne de force et d'émotion (son organe vocal
est proche d'un Matthew Bellamy par instant dans la tessiture comme
dans la profondeur). Et ce « The Forest Seasons »
est d'une richesse inouïe tant par ses paroles d'une
profondeur d'âme absolue (parfois déstabilisantes
sur « Loneliness »), que dans sa musique tant
grandiose qu'originale.
Cependant, Il est vrai que les guitares sont un peu plus
discrètes que d' habitude, laissant la part belle aux
claviers, ce qui peut ne pas plaire à tous. Seulement
Wintersun joue désormais dans la cour des grands, valeur
étalon du power metal finlandais aux
côtés des Stratovarius et consorts, mais peut se
targuer de rivaliser haut la main avec de grandes pointures
européennes du progressive metal. Des morceaux beaux,
touchants, des passages épiques, des compositions
techniquement poussées, savamment construites et
maitrisées et qui se laissent découvrir
après plusieurs écoutes et y confèrent
la grâce, voilà donc Wintersun !
Fred Hamelin –
février 2018
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