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JINJER – TRIBULATION au BATACLAN (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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lundi, 12 février 2018
JINJER
– TRIBULATION
ARCH ENEMY –
WILL TO POWER TOUR 2018
LE BATACLAN –
PARIS (75)
Le 23 janvier 2018
http://jinjer-metal.com/
https://www.facebook.com/Tribulationofficial/
Remerciements à Karen de Live Nation France
Le Will To Power Tour 2018 d'Arch Enemy passait en cette fin janvier au
Bataclan et présentait pas moins de trois
première parties, et ceci dans un délai
relativement court. Il fallait donc prendre ses dispositions pour
être dès 18 heures devant la scène, le
boitier sur l'épaule, à braver une foule
compacte, le live étant sold-out. Jiner et Tribulation
assuraient donc la tâche de chauffer les planches avec chacun
six morceaux à offrir.
Jinjer, groupe de groove metal/death progressif ukrainien
formé en 2009, avec trois albums studio à son
actif, « Inhale.Do Not Breathe » (2012) ,
« Cloud Factory » (2014), et « King of
Everything » (2016), est issu d'une scène
ukrainienne assez confidentielle, et n'a fait sa première
tournée européenne qu'en 2014. Mais c'est surtout
sur la plateforme de vidéos YouTube qu'ils se sont fait
remarquer à l'international et qu'ils ont
commencé à gagner une base de fans à
travers le monde. Signés chez Napalm Records, ils sortent
« King of Everything » en 2016. La machine Napalm
fait son travail et la sortie de l'album s'accompagne de la mise en
ligne de vidéos qui assurent une promotion efficace aux
groupes. Des vidéos comme « Pisces », ou
le très progressif « I Speak Astronomy »
recueillent des millions de vues et Jinjer fait une entrée
remarquée dans le monde fin 2016, début 2017.
En trois albums, le style du groupe a évolué,
depuis le metalcore vers un groove metal technique. Mais ce sont
surtout les qualités vocales de la très
charismatique chanteuse Tatiana Shmaylyuk qui font remarquer le groupe
et participent à son succès. Sur les
différents titres, elle passe en effet d'un chant clair
presque pop à un death growl puissant avec une
facilité déconcertante.
Le set s'ouvre sur l'indispensable « Words of Wisdom
», mettant immédiatement en avant la puissance
vocale de la chanteuse sur un groove sans compromis, assuré
par une basse et des guitares en mode djent. La batterie
assurée par l'impeccable Alexander Koziychuk utilise tout
l'arsenal cher au genre : breakdowns, double kick, rupture de rythme,
blasts, etc. Suivent des titres du même calibre, techniques
(le guitariste Roman Ibramkhalilov à un jeu
étonnant), groovy à mort, et magnifiquement
chantés pour finir sur un magistral « Beggar's
Dance » au côté assez jazzy d'ailleurs.
Tous les titres vont rester sagement sous la barre des cinq minutes,
temps imparti oblige. Une voix hallucinante et des musiciens
talentueux, juste ce qu'il nous fallait pour bien démarrer
la soirée.
Après un rapide changement de plateau, c'est au tour des
suédois de Tribulation menés par les guitaristes
Anders Zaars, grimé en squelette, et le très
androgyne et glam Jonathan Hulten de véritablement faire le
show, habités par leur musique et difficiles à
suivre au point de vue photographique, le chanteur et bassiste Johannes
Andersson, restant lui collé à son micro sous un
éclairage verdâtre et relativement spartiate.
Autant dire que les clichés pris s'en ressentent et c'est un
doux euphémisme.
La setlist emprunte essentiellement au dernier opus en date,
« The Children Of The Night », sorti en 2015
déjà, et les titres s'enchaînent sans
aucun temps mort, nous plongeant dans un univers à part,
assez difficile à définir, avec une ambiance
presque cinématographique (« Strange Gateways
Beckon », « Cauda Pavonis »). Un son
intéressant également puisqu'il parvient
à sonner ce que beaucoup appellent old-school sans copier et
répéter les mêmes albums sortis des
dizaines de fois par des dizaines de groupe. Leur son leur est propre,
et frais à la fois, parce qu'il est créateur et
qu'il nous ramène aux racines du rock'n'roll. Un death metal
au chant guttural qui est également mélodique et
parvient à marier toutes ses facettes de façon
cohérente. Sans être violent, le concert captive
et transporte de façon hypnotique, et ceci grâce
aussi aux gesticulations d'Hulten, préparé comme
pour un marathon de trente minutes, et dont le jeu de guitare est
particulièrement prenant, notamment sur « Strains
Of Horror ».
Difficile de se faire réellement une idée
précise sur un set aussi court et il serait
intéressant de les voir sur la durée pour
vérifier l'homogénéité d'un
véritable concert mais Tribulation est une
agréable surprise pour la scène death, les fans
du genre ne pourront qu'adhérer et les sceptiques pourront
faire une belle découverte.
Wintersun et Arch Enemy, bien sûr, qui clôtureront
cette journée, feront donc l'objet d'un autre report. A
suivre, donc ...
Fred Hamelin -
février 2018
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