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TOM IBARRA GROUP aux DISQUAIRES (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mardi, 30 janvier 2018
 

TOM IBARRA GROUP
LES DISQUAIRES – PARIS (75)
Le 9 janvier 2018

https://www.tomibarra.com/

Remerciements à Quentin Küper – Kurt'n Prod et aux Disquaires

Rendez-vous pris pour le premier concert de l'année aux Disquaires, bar de la rue des Taillandiers, coté Bastille, pour un événement dont on aurait eu tort de se passer. Parce que Tom Ibarra est non seulement un jeune compositeur hors pair et précoce (tout juste dix-huit ans), mais aussi un véritable virtuose de la guitare désormais reconnu dans le milieu très fermé du jazz hexagonal et auréolé de nombreux prix comme s'il en pleuvait : Prix jeune talent de la Sacem trois années de suite de 2013 à 2015, lauréat du Winter NAMM à Los Angeles et prix jeune espoir Action Jazz en 2016 à Bordeaux, puis Briv'En Jazz 2017, et dernièrement les Rising Stars Jazz Award 2017 en décembre. Il est désormais partenaire des marques Ibanez et Roland (le plus jeune à ce jour) qui ont su repérer son talent.

C'est dans une ambiance feutrée et très intime que le Tom Ibarra Group venait confirmer son premier album autoproduit via une plateforme de crowdfunding et sorti en 2015 (et tout justement nommé « 15 ») et posait les fondations du prochain, « Sparkling », qui paraitra fin janvier et dont la Release Party aura lieu en mars à la Bellevilloise. Nous aurons l'occasion d'en reparler puisque le rendez-vous est d' ores et déjà pris pour ce concert. En espérant un peu plus de lumières qu'aux Disquaires et ses deux spots rouges, car malheureusement les quelques clichés s'en ressentent. Pour ce nouveau projet, Tom Ibarra est entouré par Jeff Mercadié au sax ténor (et également leader du quintet In Expansion aux côtés de Tiss Rodriguez), Auxane Cartigny dont la présence harmonique aux claviers est indéniable, et une solide base rythmique avec Antoine Vidal à la basse (issu du groupe parisien Ishkero) et Pierre Lucbert à la batterie (des bordelais Hyperloops).

Comment « raconter » Tom Ibarra, guitariste aux sonorités très maîtrisées, et même très belles, rentré il y a si peu de temps dans le circuit professionnel ? Sa maîtrise instrumentale est ainsi impressionnante : sonorités claires et obliques, lignes abrasives ayant intégré toute l’histoire du jazz rock et de la fusion puisque ses influences portent de Miles Davis à McLaughlin, De Wes Montgomery à Robben Ford, de Pat Metheny à Weather Report ou encore à Marcus Miller qui l'amènera sur scène lors du Saint Emilion Jazz Festival. On n’est pas vraiment dans l’esprit post-bop mais bel et bien dans un jazz contemporain de très haute tenue, très urbain, avec ses effluves funky et parfois electro ... « Mona » et ce son tout californien est un pur bijou de fluidité alors même composé à l’âge de 14 ans, et « Eucalyptus » issu de « Sparkling est très inspiré (il m'a tout de suite fait penser à un morceaux des Yellowjackets) et autant il diffuse des ambiances tonales exécutées avec un naturel étourdissant. Ce prochain album promet donc de bien beaux moments.

Les climats sont variés, les sonorités parfaitement travaillées et restituées. Il n’est pas non plus question pour ces musiciens de prouver quoi que ce soit. Seuls comptent le fait de bien ressentir la musique, de la jouer avec ses tripes, sensibilité et toute son âme, « body and soul » … Voici donc le résultat d'un travail sincère, avec des musiciens libérés de toute formalité et de tout esprit scolaire. Bien sûr, la virtuosité est là. Mais il y a plus que ça encore : le son. Les musiciens essaient de mettre leurs sentiments dans leur musique, sans que cela ne tombe dans la sensiblerie ou la minauderie la plus indigente. Il y a donc comme une sorte de chant : entendez par là un jazz d’une fraîcheur remarquable, lisible, mélodique et limpide. A la portée de tout un chacun mais subtilement très bien construit. Emotions garanties, donc !

Fred Hamelin – janvier 2018