Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 14 janvier 2018
Piece of
chic
(Autoproduction
– 2017)
Durée
17’40 – 5 Titres
http://www.thewealthyhobos.com
Une cinquantaine de concerts en trois ans d’existence et un
premier album plutôt bien accueilli, il n’en aura
pas fallu plus à The Wealthy Hobos pour se faire une
réputation sulfureuse sur la scène blues
parisienne où l’on présente parfois le
groupe comme le croisement des Ramones et de John Lee Hooker. Barbus,
chevelus, un poil bourrus parfois, Sacha B au chant et aux guitares,
Leo B aux guitares et Sim T à la batterie mais aussi leurs
multiples complices bassistes, claviéristes ou encore
saxophonistes ne sont pas à un écart de route
près et c’est un blues des plus sauvages, des plus
roots et des plus inattendus qu’ils nous délivrent
sur leur seconde rondelle, un EP tellement nerveux et tellement
puissant qu’il a déjà
commencé à ramener une nombre incroyable de punks
et de rockers dans son giron. En seulement cinq titres, ces disciples
des Stooges qui ont assuré la première partie
d’Ana Popovic lors de son passage à
Issy-Les-Moulineaux cet été vont
s’efforcer de retourner les meubles tout en cassant la
baraque mais en prenant sont de ne pas égratigner le
personnel, une idée ingénieuse qui leur permet de
garder du public à qui The Wealthy Hobos offre sans compter
des craqueries de blues rock bien pêchues comme «
Smoke ‘Em All Down » qui n’aurait pas
fait tache dans le répertoire de Metallica, comme
« Bloom » ou « Beat Goes On »
et leur petit cachet qui rappelle Motörhead, comme «
Mrs. Jackson » qui est nous ramène vers Muddy
Waters avec un vilain côté Ramones et enfin comme
« Ghetto Blaster », véritable melting
pot de blues punk tellement incroyable qu’on
n’aurait même pas pu l’imaginer ! Les
puristes détesteront, enfin on l’imagine, et
pourtant cette musique est faite avec tellement de ferveur, de talent
et de génie que l’on est bien obligé
à un moment ou à un autre de crier au fou
… Avec « Piece Of Chic », The Wealthy
Hobos ont réussi à réinventer le
blues, le rock et le punk rock et ça, il fallait vraiment
oser le faire !
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