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CALEB CROSBY (TYLER BRYANT & THE SHAKEDOWN) pdf print E-mail
Ecrit par Aline Meyer  
mardi, 09 janvier 2018
 

CALEB CROSBY (TYLER BRYANT & THE SHAKEDOWN)

http://www.tylerbryantandtheshakedown.com

Tyler Bryant and The Shakedown fait partie de ces nouveaux groupes de rock et blues rock élevés au son des 80’s auxquels ils ont ajouté la puissance et la fougue de leur jeunesse. On les a vus en première partie d’AC/DC, des Guns N’Roses ou d’Aerosmith, ce qui vous donne déjà une idée du niveau des gars. Une rencontre avec Caleb Crosby, le batteur du groupe, nous permet d'en savoir plus sur ce groupe qui fera assurément partie des références du rock dans quelques années.

Le nom du groupe fait presque penser à une carrière solo de Tyler Bryant, mais votre fonctionnement est très démocratique, peux-tu m'expliquer un peu cette dynamique de fonctionnement ?
Tyler et moi nous sommes rencontrés il y a à peu près huit ans, et le groupe s'est vraiment formé comme LE groupe de Tyler Bryant, presque comme une carrière solo. Mais nous avons réalisé que l'on composait ensemble, enregistrait ensemble ... Tu sais, la plupart du temps, les artistes solo ont en fait leur propre groupe, mais quand ils enregistrent, ils ont un groupe de studio qui jouent sur l'album. Nous, nous faisions tout ensemble, même les interviews (Rires).
Et comme nous sommes de gros fans de Tom Petty And The Heartbreakers, on voulait faire un truc dans ce genre-là. Et tu sais, Tom Petty est un peu ... unique en son genre, mais il a son groupe. Et pour Tyler et nous, c'était un peu la même chose. Nous écrivons tout ensemble, sur Tyler et moi qui nous connaissons depuis longtemps. Tout semble très naturel en fait, très équitable.

Et en réalité, pour les fans, même pour vous, le groupe s'appelle souvent simplement The Shakedown, donc pourquoi avoir gardé ce nom ?
On a pas mal tergiversé sur les noms en vérité ! Au début, on a tourné avec un autre nom, mais on raconte toujours cette anecdote, qui s'est vraiment passée. On était à l'aéroport après avoir joué avec Aerosmith, et ils avaient une tonne d'effets pyrotechniques. Pour une raison x ou y, une poussière de ces effets a atterri sur la guitare de Graham, ce qui fait qu'elle a sonné aux portiques de sécurité. Et on faisait cette blague, qu'ils étaient en train de fouiller Graham (to shake down en Anglais), parce qu'ils n'y sont pas allés de main morte, palpation, fouille de tous les sacs, examen de la guitare et j'en passe, il y a passé une demi-heure ! Bref, on ne pensait même pas que ça pourrait être un nom de groupe ! C'est ensuite, quand on a reparlé d'un nom de groupe que cette anecdote est remontée à la surface, et on était là "et pourquoi pas Shakedown ?" Parce qu'en fait, on a vraiment tout essayé, y compris un paquet de noms tous plus foireux les uns que les autres (Rires) ... Il faut dire que c'est dur ! Choisir un nom qui va coller à la peau de ton groupe pour toute sa carrière ! Et en fait, c'est un mot vraiment cool, et une fois écrit, il y a un truc qui me plaît dans ce nom ... Ca veut dire beaucoup sur nous aussi ! Je me rappelle la première fois que je l'ai écrit sur ma batterie, ça dégoulinait un peu, mais ça avait l'air tellement cool ! J'aime bien l'idée que les gens puissent dire "Hey, on va voir The Shakedown ce soir", je trouve que ça sonne bien ! Et aussi, je vais te le dire même si on ne l'a jamais sorti, on avait écrit un titre avec Tyler qui s'appelait simplement « Shakedown » qui parlait de notre vie nocturne, mais bref ... Je ne sais pas, j'aime bien ce nom, j'en suis content !

Peux-tu m'expliquer comment s'organise le processus de composition avec Tyler ?
Tyler et moi, on travaille vraiment bien ensemble sur ce point. Tyler a toujours des tonnes d'idées. On se stimule mutuellement, et j'arrive assez bien à organiser toutes ses idées. Et une fois qu'on a mis de l'ordre, il est plus facile de dire "oui, ok, j'aime bien ça, mais on devrait le dire comme ça". Mais ça peut tout à fait être l'inverse, j'arrive avec une idée et Tyler me dit "ouais, j'aime beaucoup, mais tu ne peux pas le dire comme ça, et si tu essayais plutôt comme ça ?". D'un point de vue musical, ce qui se passe grosso modo est tout simplement qu'on joue, sans s'arrêter, jusqu'à ce que quelque chose sorte du lot. Si ça nous plaît à tous les deux, que ça sonne bien, et qu'il s'en dégage une énergie qui peut correspondre à notre musique, alors on approfondit. Mais il faut aussi que je te dise qu'on a écrit énormément de chansons que le groupe n'a jamais jouées. C'est une manière pour nous d'avoir un exutoire créatif, de pouvoir écrire tout et n'importe quoi. Mais par exemple, la chanson « Jealous Me » sur l'album, c'était au départ une de ses chansons que l'on écrivait pour le plaisir, sans imaginer que le groupe la jouerait un jour. Au final, on s'est retrouvés à la relooker "à la Shakedown", et Noah et Graham se sont rajoutés dessus. En fait, il n'y a pas de manière d'écrire à proprement parler, ça peut venir de n'importe où. Tyler arrive avec un riff, ou un titre, ou j'arrive avec un thème, ou un groove qui ne me quitte pas, ou Graham arrive avec un riff, ou Noah avec une rythmique, ou n'importe quoi d'autre. Et des fois, nous n'avons rien. Et là on est obligés de partir de zéro, on joue et on voit ce qu'il se passe. Et parfois tu passes la journée sur un truc et le soir tu te dis "En fait, tu sais quoi ? Rien de tout ça ne sonne bien !" (Petits rires) et tu n'as plus qu'à tout jeter. Et d'autres fois, ça se passe bien ! Il arrive même que tu écrives une bonne chanson en même pas un quart d'heure. J'allais dire que c'est toujours facile, ce n'est pas vrai, parfois c'est très dur, mais ça semble facile parce que c'est un travail créatif, qu'on est entre nous et qu'on se marre bien. Mais il est vrai que parfois, tu n'arrives à rien, et tu as envie de te taper la tête contre les murs ! Mais ça fait partie intégrante de tout processus créatif ...

Cet album a été auto produit, peux-tu me dire ce que ça a changé dans votre manière d'enregistrer ?
Nous avons fait énormément de démos dans notre studio, on était là-bas presque tous les jours, à composer ou enregistrer. Mais pour ce qui est de l'enregistrement à proprement parler, nous voulons avoir le contrôle, régler nous-mêmes tous les boutons et ne pas avoir à nous plier aux désirs de qui que ce soit d'autre.
En fait, rien n'a vraiment changé, à part que nous avons dû emprunter pas mal de matériel à des amis, donc on s'est fait tout un petit montage avec pas mal de préamplificateurs, de micros, etc. Mais nous n'avions aucune limite, de temps ou autre, rien qui nous empêche de juste créer et essayer tout ce qui nous passait par la tête. Donc nous avons pu explorer en profondeur toutes les idées bizarres qui nous ont traversé l'esprit, comme essayer de trouver un son de batterie un peu bizarre, ou de nouveaux réglages pour les guitares, ou essayer carrément d'autres instruments comme sur « Ramblin' Bones » où je joue de l'orgue, sur « Jealous Me » il y a des synthés, et sur « Magnetic Field » il y a une mandoline, et une guitare ténor. Peut-être que si tu ne le savais pas, tu ne l'aurais jamais entendu, va savoir ! Mais comme on avait pas mal de temps pour essayer toutes sortes de choses bizarroïdes, et c'est exactement ce que nous voulions. Laisser libre cours à notre créativité, sans avoir personne sur le dos, en bon maniaques du contrôle que nous sommes ! Au moins cette fois-ci, nous n'avions personne pour nous dire "Non, non ! Tu ne peux pas faire ça !". On pouvait au moins essayer et voir ce qu'il se passait, et si c'était vraiment nul, il y avait bien un des gars pour te dire "Mec, je suis content que tu aies essayé ce truc, au moins maintenant on sait à quel point c'est pourri !" (Rires).
Mais ouais, on a passé énormément de temps sur les démos, et je dois dire qu'elles sonnent plutôt bien, j'en suis content, pour la plupart. Et notre équipe nous poussait pas mal aussi, sans nous coller trop de pression. Pour la batterie, nous avons fait une première prise dans notre studio, et pour la vraie prise, nous sommes allés chez un ami qui a un plus grand studio, ce qui permet à la batterie de sonner plus ouverte, et on avait aussi plus de micros, et un meilleur équipement. C'est la seule chose qu'on ait fait à l'extérieur.

Combien de temps est-ce que ça vous a pris, pour arriver au produit fini, avec tous ces essais et ces réglages ?
Oh ! Attends... oh mon Dieu... Combien de temps ça a pu prendre ? Ce n'était pas si long... On a fait pas mal d'édition a posteriori, le choix des prises nous a pris pas mal de temps par exemple, mais j'ai dû enregistrer les batteries en quelque chose comme trois jours. La première journée pour tout installer, trouver notre son, etc., et j'ai réellement fait les prises à proprement parler en deux jours. Mais tu as des chansons sur l'album, comme « Into The Black » qui est en fait une démo, et on l'a gardé. « Ramblin' Bones » a été enregistrée dans le studio d'un ami, Roger Nichols, que nous appelons entre nous le "cinquième membre non-officiel du groupe". Il nous soutient depuis des années, c'est vraiment un bon ami, et il a été le cinquième compositeur, avec le groupe. Ce devait être en janvier ou février de cette année, nous avons fait une session de cinq jours avec lui, et nous avons écrit « Manipulate Me », « Don't Mind the Blood », « Easy Target » et « Into the Black », en sachant que le mercredi, nous n'avons rien sorti de bon ... donc nous sommes assez fiers de cette session. Comme je te disais, en plus, nous avons gardé la maquette de « Into the Black » ainsi que certaines parties de guitares de « Manipulate Me », qui n'ont pas été réenregistrées sur l'album final. Et comme nous étions seuls maîtres à bord, nous pouvions le faire, certaines parties de « Heartland » sont des démos aussi, ainsi que deux ou trois autres choses.
Mais en gros, ça nous a pris quelques semaines, et ensuite nous sommes partis en tournée, pour l'été, et au retour de la tournée, nous avons appelé notre ami John Fields pour mixer l'album. Il y a ajouté tous ces éléments contemporains, qui font que l'album a tout de même un son moderne, actuel. En fait comme nous avons enregistré avec du matériel assez vintage, et que nous lui avions donné cette ambiance très chaleureuse. Et John a réussi à ce que ça sonne tout de même moderne, et que le son soit grand, presque enveloppant. C'est quelque chose que nous voulions, c'est un choix conscient de notre part, mais il nous y a grandement aidés. C'était donc à peu près deux mois après l'enregistrement, et nous avons passé entre une semaine et dix jours à mixer, pas en personne parce que John habite Minneapolis, donc tout se faisait par téléphone ou par messages. Je pouvais regarder le téléphone et voir 80 messages "essaye ci, retire ça". Tout est si rapide avec lui, il est tellement réactif, ça a vraiment rendu les choses faciles. Sur le coup ça ne te semble pas facile, mais si tu y réfléchis bien, c'était vraiment facile !

Cet album est le tout premier à être sorti sur le label Snakefarm. Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir leur confiance pleine et entière dès le début ?
C'est une bonne question ! Je dois dire que j'adore l'équipe, ce sont des gens géniaux qui nous soutiennent pleinement depuis la première fois que nous sommes venus en Europe l'an dernier. Nous avons réussi à garder la même équipe, qui nous suit depuis déjà l'album précédent, quand nous étions dans une Major américaine (Carved Records), et qui nous a vraiment donné carte blanche, pour faire l'album que nous voulions créer, sans vraie contrainte. Il y a vraiment une relation de confiance entre eux et nous, et ça fonctionne bien ! Ce qui est super, c'est que nous leur avons présenté l'album que nous avions fait par nous-mêmes, et ils étaient là "Les gars, on l'adore ! On veut le sortir ! On vous signe !". Je ne voulais pas d'un label qui dise "on va signer ce groupe et leur expliquer comment leur album doit être", et ça arrive souvent, qu'un groupe entende "vos chansons sont correctes, mais ce serait mieux si vous sonniez comme ça" et là ce n'était pas ça du tout ! On a fait l'album qu'on a voulu, et ils ont adoré. C'est peu courant, mais ça en dit long sur eux, sur la confiance qu'ils nous font, et qu'on leur fait en retour, et l'esprit dans lequel ils travaillent. Et c'est vraiment cool d'être leur première sortie !

Vos premiers concerts en France, c'était en première partie d'AC/DC, cette année vous avez ouvert pour les Guns N'Roses, qu'est-ce que ça fait de jouer devant autant de monde quand on est encore un jeune groupe ?
Ouais ... c'est aussi une bonne question ! Jouer dans des stades, dans de très grandes salles, c'est quelque chose qu'on a dû apprendre à faire. Quand nous avons fait la tournée avec AC/DC aux États-Unis, c'était des Arenas, et c'était déjà très gros pour nous ! On jouait encore dans des clubs et de toutes petites salles, 500 personnes c'était déjà gros, alors 20 000 ou plus, imagine ! Quand tu joues un show très intimiste et qu'on te jette devant autant de monde, c'est très impressionnant. Et d'un seul coup, on se retrouve à faire également la tournée européenne avec eux, et on joue non plus devant 20 000 mais devant 60 ou 80 000 personnes ! Et dans ta tête tu es là "Mais qu'est-ce qui se passe ??! C'est complètement fou ! Comment en est-on arrivés là ?". Mais nous avons réussi à garder suffisamment de recul sur la situation, et à appréhender ces grosses dates comme n'importe quel autre concert. C'était aussi un défi pour nous, car quasiment personne ne nous connaissait. Ils viennent voir AC/DC ou les Guns, mais il y a cet autre groupe avant, mais 99% des gens n'ont pas la moindre idée de qui nous sommes ! Et on doit mettre à profit cette demi-heure, ou 45 minutes, ou parfois seulement 25 minutes dans certains endroits, pour qu'ils comprennent qui nous sommes ! Même s'ils s'en fichent, il faut au moins qu'ils aient retenu notre nom, qu'ils aient entendu parler de nous, qu'ils aient entendu ce qu'on fait. C'est un peu comme monter sur le ring tous les soirs et se battre pour sa reconnaissance. Le but est qu'au moment où nous sortons de scène, ils emportent avec eux un morceau de Shakedown, qu'ils sachent qui nous sommes. Donc il a fallu qu'on apprenne à faire ça ... Le premier concert en France avec AC/DC était celui de Marseille (au Stade Vélodrome). C'est probablement le meilleur stade dans lequel j'ai jamais mis les pieds jusqu'à aujourd'hui ! Quand on l'a visité, la veille du concert, j'ai pris un peu de hauteur et je regardais le stade... Je m'en rappelle car justement hier je regardais les photos souvenirs ! Mais c'est dingue à quel point l'architecture de ce stade est géniale. Et le lendemain quand nous sommes montés sur scène, le stade était plein à craquer ! C'était dingue, super cool de voir cet immense endroit tout vide, et le lendemain c'est rempli de monde ! Et ça t'enlève les mots de la bouche tellement c'est dingue ! Et c'était pareil à Paris, c'est la plus grosse salle qui soit, le Stade de France ! C'était vraiment un moment particulier également, nous avions des amis qui étaient venus spécialement pour l'occasion. J'aime à penser qu'on a appris l'art de jouer, ou tout du moins d'ouvrir, dans ce genre de situation. Et maintenant j'aimerais qu'un jour on ait notre superproduction, notre show complet dans une salle aussi grande. Parce que, tu sais, chaque soir de cette tournée nous allions regarder le concert d'AC/DC ou des Guns, et c'était un apprentissage de chaque instant. Les lumières, les transitions, la bande son d'entrée sur scène, la musique qui passe pendant le changement de plateau, tout est un élément du show. Donc pour nous, qui n'avions jamais été en pareille situation auparavant, nous étions de vraies éponges, on absorbait tout ce qui se passait, et on essayait de l'assimiler ... Par exemple, quand AC/DC joue « You Shook Me All Night Long », c'est ça une chanson ! Quand les Guns jouent « Welcome To The Jungle », et tout le stade devient dingue, tu sais que c'est une bonne chanson, c'est ce que devrait être une chanson. Et chacun de ces groupes a des tonnes de chansons comme celles-ci. Désolé, je sors un peu de la question ... Mais tout ça pour te dire que ça a changé notre façon d'écrire, notre façon d'appréhender l'album. Nous nous demandions comment on pourrait écrire des chansons aussi fédératrices, qui retournent un stade rien qu'avec le riff d'intro ! Et je dois dire que ça a quelque peu modifié notre processus d'écriture. Mais je dois dire que rien n'est aussi fort que de jouer devant tout un stade ! (rires) C'est dingue, car parfois tu te laisses emporter et tu oublies carrément ce que tu fais. Et même si pour nous c'est un job, bien que je ne le conçoive pas du tout ainsi, et que normalement on devrait éloigner toutes les choses susceptibles de nous distraire, mais parfois tu te laisses emporter par le moment présent, et c'est bien après que tu te rends compte de ce que tu as fait ! Et les chiffres te donnent le vertige ! Alors, peut-être encore plus a posteriori, nous sommes immensément reconnaissants d'avoir eu cette opportunité, et c'est une expérience qui t'apprend l'humilité. Pour de jeunes musiciens comme nous, c'est un rêve de faire ça !

À présent vous êtes de retour avec votre propre tournée, c'est un défi complètement différent ! La salle est bien sûr beaucoup plus petite, mais les gens vous connaissent tous ! Quel effet ça vous fait de revenir à ce genre de concerts ?
C'est très enthousiasmant, peut-être même plus encore, mais c'est aussi hyper effrayant ! Mais c'est valable aussi pour les grosses premières parties : c'est super, mais c'est hyper effrayant ! Ce n'est pas ton public, comment vont-ils réagir ? Est-ce qu'ils vont nous aimer ? Ou nous détester ? Nous jeter des trucs à la gueule ? (rires) Alors que là, c'est notre public, comme tu disais, ils nous connaissent, ils viennent spécifiquement nous voir. Donc c'est différent ! C'est super, mais ça fait peur ! Tu espères que les gens viendront, qu'ils ne seront pas déçus, mais en plus on va jouer de nouvelles chansons, parce que la plupart des chansons du nouvel album, nous les avons gardées pour cette tournée, nous ne les avons pas jouées durant l'été ou quoi que ce soit. Donc nous avons beaucoup répété, nous avons construit un nouveau set ensemble, et maintenant c'est comme si l'on entamait un nouveau chapitre, un nouveau show. Je suis hyper enthousiaste à l'idée de repartir en tournée, de jouer à nouveau dans des clubs, avec cet esprit intimiste que j'adore, je suis vraiment très très heureux, c'est dingue de se dire que c'est notre première tournée en Europe en tête d'affiche. C'est vraiment génial, on est tous ravis !

Qu'est-ce que ça fait d'ouvrir pour des groupes qu'on a écoutés en grandissant, je pense en particulier au jour où tu as joué sur la même scène que les Guns N'Roses le jour de ton anniversaire …
Tu sais, c'est dingue ! Et le plus dingue, c'est que tous les quatre on a vécu cette expérience ! On a fait Singapour en février le jour de l'anniversaire de Tyler, enfin le lendemain, mais la veille on jouait notre propre show. Et ensuite cet été, il y a eu mon anniversaire le 16 juin, et celui de Noah le 17, les deux dates à Londres. Et ensuite il y a eu l'anniversaire de Graham en septembre, pendant le Rock in Rio ! C'est complètement dingue ! On est vraiment bénis d'avoir tous pu vivre ça ! Je vais te raconter un truc ! Quand ils ont annoncé la tournée, il n'y avait que le 17 juin de prévu, et ensuite comme c'était complet ils ont rajouté l'autre date. Je me rappelle que j'ai vu l'affiche, et je l'ai directement envoyée à nos managers, à toute notre équipe, en disant "C'est l'anniversaire de Noah et le mien ! On DOIT jouer ce show !!" en pensant que ça n'arriverait jamais...

Et vous l'avez fait !
Ouais ! On l'a fait ! C'est tellement dingue ! Ça devait être six ou sept mois avant la tournée. Tout le monde se disait que ce serait génial ... et au final on fait neuf ou dix dates sur la tournée, et bien sûr ces deux-là en font partie ! C'est vraiment cool ! J'arrive à peine à y croire, même quand j'y repense aujourd'hui. C'est dingue de se dire que l'on a joué dans ce stade trois fois. Et on dit toujours qu'AC/DC a été le premier groupe à jouer dans ce stade, depuis qu'il avait été refait pour les J.O. de Londres, mais en vérité, nous avons ouvert pour eux, donc nous sommes le premier groupe à y avoir joué ! (rires) Non, je blague, mais c'est dingue de se dire ça ! Et ensuite il y a eu ces deux dates particulières avec les Guns et The Kills. C'était vraiment cool de jouer avec eux, car nous sommes fans des Kills, et leur chanteur est un ami, ils ont vraiment un super groupe ! C'est énorme... Rien que d'en parler ça me donne le vertige ! Je ne peux toujours pas y croire !

En préparant cette interview, je me plongeais dans le communiqué de presse qui m'a été fourni, et il décrit la manière dont le groupe s'est formé. Et il y a un parallèle qui m'a frappée, c'est celui avec la formation de Metallica. Est-ce que tu y as déjà pensé ?
Pas que je me souvienne ! Je t'avoue que je vais devoir faire quelques recherches ! Mais c'est génial, j'adore ! La comparaison me plaît !

Parce qu'en fait, Metallica à la base, c'est James Hetfield et Lars Ulrich qui se rencontrent, qui forment un groupe, ensuite ils rencontrent leur premier guitariste, Dave Mustaine à l'époque, et ensuite ils recrutent un bassiste qui les a littéralement scotchés, Cliff Burton ! Ça ne te fait pas penser à un autre groupe ? (rires)
Ah, mais carrément ! Tyler et moi nous sommes rencontrés, et il y avait ce bassiste, que j'avais connu à l'école (Calvin), et je lui ai demandé s'il était disponible, et ça a été notre groupe pendant quelques temps, nous étions un trio. Et ensuite, nous avons rencontré Graham, et ça s'est bien passé, ça a tout de suite collé. Et ensuite le premier bassiste a quitté le groupe, donc on a fait des auditions, et exactement de la même manière, quand Noah est entré dans la pièce et a commencé à jouer, c'était radicalement différent de tout ce que nous avions pu connaître ! Et nous y étions ! Tu as raison, c'est vraiment la même histoire !

Je te souhaite que votre carrière soit dans la même lignée que la leur ! (Rires)
Je signe sans hésiter ! Mais on verra, l'avenir nous le dira ! Nous sommes déjà très heureux d'être ici. J'adore cette ville, Paris, j'adore l'Europe, le Royaume-Uni... C'est vraiment cool d'être aussi loin de la maison, et de toujours sentir cette connexion avec les gens. Pour être honnête, par rapport à l'an dernier, quand nous avions fait nos tous premiers concerts en tête d'affiche, on sent vraiment que c'est à un autre niveau, juste plus grand, que les gens nous prêtent plus d'attention, donc nous en sommes très reconnaissants, et nous sommes très heureux d'être ici, de faire notre tournée.  

Propos recueillis par Aline Meyer