Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 23 décembre 2017
Strong brew
(Autoproduction
– Blind Raccoon – 2017)
Durée
40’12 – 9 Titres
http://www.ilyaharmonica.com
Il est né en Russie un peu avant la dislocation de
l’URSS et a grandi dans la banlieue moscovite avant de
s’exiler pour Boston où il a
été le premier diplômé du
New England Conservatory à avoir comme instrument principal
l’harmonica diatonique. Assis en face d’un piano
alors qu’il n’avait que quatre ans, Ilya Protnov en
passera comme beaucoup par le répertoire classique mais le
fait d’avoir un père amateur des Beatles, des
Rolling Stones et de divers groupes de blues lui ouvrira
d’autres voies et c’est après avoir
déjà tâté de
l’harmonica en Russie qu’il ira
s’installer aux USA. Parti en Californie après la
fin de ses études, l’artiste posera ses valises
à San Francisco puis à Los Angeles et
c’est après quelques collaborations avec divers
musiciens et un album de musique brésilienne
enregistré avec Choro Bastardo qu’Ilya Portnov
s’est essayé à un premier album
personnel, un ouvrage dans lequel il dépose neuf titres dont
pas moins de sept pièces originales mais aussi une relecture
du Reverend Gary Davis et une autre issue du répertoire
traditionnel russe. Autour des harmonicas chromatiques mais aussi
diatoniques de l’artiste se pressent quelques belles
pointures comme le guitariste Kid Andersen qui a également
tenu la basse mais aussi produit et réalisé
l’album, Chris Burns aux ivoires et June Core à la
batterie. Quelques guests et formidable une envie de bien faire et
voilà « Strong Brew » qui va nous
emmener faire un grand tour dans les différentes nuances et
les différents styles qui réunis forment les
musiques noires américaines mais aussi dans des choses plus
exotiques comme la valse ou encore le tango, des genres très
appréciés dans l’Est de
l’Europe. Formant un tout assez
hétéroclite et pourtant relativement logique, la
quarantaine de minutes de musique proposée par
l’artiste sur ce premier effort nous dévoile un
tableau assez ressemblant à la somme des
diversités qui le caractérisent. De «
Sunny Afternoon Blues » à un « Till The
Early Morning » en passant par « Cincinnati Flow
Rag », « Behind The Wall » ou encore
« 1928 », c’est toute la
sensibilité mais aussi toute la culture musicale
d’Ilya Portnov qui sont mises en avant ! Et toujours ce jeu
d’harmonica capable de surprendre tant il est vaste
…
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