Ecrit par Fred Delforge |
|
|
mardi, 28 novembre 2017
Spiritus
(Ruf Records –
2017)
Durée
52’09 – 10 Titres
http://www.janeleehooker.com
Les puristes sont sans doute déjà en train de se
demander à quel niveau se situe Jane Lee Hooker sur
l’arbre généalogique du
légendaire bluesman du même nom né
à Clarksdale, Mississippi, il y a tout juste un
siècle … La réponse sera rapide
à venir puisque c’est tout simplement le nom
choisi par un groupe de punk-blues féminin de New York au
sein duquel on ne trouve pas la moindre trace ADN avec
l’icône mais où l’on remarque
en lieu et place des transfuges de groupes comme Nashville Pussy ou
encore Bad Wizard, ce qui vous en conviendrez n’est
déjà pas si mal. Dana
‘Danger’ Athens au chant et aux claviers, Tracy
‘High Top’ Almazan et Tina
‘T-Bone’ Gorin aux guitares, ‘Hail
Mary’ Zadroga à la basse et ‘Melissa
‘Cool Whip’ Houston à la batterie sont
donc cinq tigresses au caractère bien trempé qui
s’étaient fait connaitre il y a quelques
années avec un premier effort de reprises de blues et de
classic-rock et qui avaient été faire leurs
preuves sur de grosses scènes comme le fameux Rockpalast et
qui reviennent cette fois avec un album totalement différent
puisque l’on y trouve uniquement des compositions, et de
plutôt belle facture d’ailleurs. Du rock qui
déménage et des passages plus calmes, des
guitares qui défouraillent et des parties vocales totalement
hallucinées, Jane Lee Hooker passe des brûlots les
plus assassins aux mélodies les plus recherchées
et le fait carrément bien en plus, mettant à
profit la tessiture très étendue d’une
chanteuse qui ne se laisse pas prendre au piège des
changements de rythme et autres montées en régime
pour se retrouver à chaque fois dans le ton le plus juste et
nous offrir des purs moments de plaisir avec des morceaux comme
« How Ya Doin? », « Mama Said
», « Be My Baby », « Ends Meet
» et autres « Turn On Your Love Light »
qui se promènent allègrement sur des registres
allant en gros d’AC/DC à Pat Benatar avec parfois
un petit je ne sais quoi qui rappelle les Stones. Du très
bon en somme, et proposé en plus par un groupe qui se montre
capable de rivaliser sans difficulté avec les formations
masculines en faisant preuve d’au moins autant de talent, de
feeling et d’énergie qu’elles ! Si
l’on prend en considération le succès
de la récente tournée européenne, il y
a des chances que l’on retrouve très vite Jane Lee
Hooker sur les routes du Vieux Continent … Amis rockers, en
garde !
|