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INTERGALACTIC LOVERS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 21 novembre 2017
 

INTERGALACTIC LOVERS

https://www.facebook.com/intergalacticloversmusic/

La Belgique est toujours très prolifique en groupes de rock et de pop qui se démarquent par leur qualité, leur originalité, un phénomène sûrement dû à une plus grande liberté de création. Et en matière d'originalité, Intergalactic Lovers ne déroge pas à cette règle. Nous avons rencontré ce groupe composé de trois gars et d'une fille qui nous parlent de leur musique et que l'on retrouvera le 23 novembre 2017 en showcase au Silencio à Paris. Une très belle et sympathique découverte.

Bonjour, avant toute chose, pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Zicazic ?
Bonjour, je suis Lara, je suis la chanteuse du groupe
Bonjour, moi c'est Raphael et je joue de la basse
Et moi, je suis Marteen et je suis le guitariste.

Parlez-nous de votre groupe, Intergalactic Lovers, votre histoire, et pourquoi ce nom par exemple ?
L : C'est Marteen qui va expliquer le nom du groupe. Et quand tu auras compris cela, tu auras compris l'histoire du groupe aussi (Rires).
M : Nous venons d'une petite ville appelée Aalst (Alost en français) et nous avons une tradition de carnaval. Donc nous n'hésitons pas à nous déguiser pour faire la fête. Et un soir, le thème de la soirée était « Le Marginal du Futur ». Et j'ai choisi un déguisement d’Intergalactic Lover. Un truc totalement indescriptible. Et les autres ont pensé que ce nom d’Intergalactic Lover est tellement stupide et imprononçable comme nom de groupe que finalement on l'a gardé. Voilà l'histoire du groupe (Rires).

J'ai lu que vous avez appris la musique autour des feux de camp, vous étiez scouts ? C'est ce passage chez les scouts qui vous a soudés ?
R : Oui, c'est ça. Même si les membres sont de différentes générations, on vient tous du même groupe de scouts. C'était un groupe qui avait une vocation pour la musique, et on a appris pas mal de musiques des années 70 et 80. Puis on a aussi appris à jouer des instruments. La guitare pour Marteen et moi. Et on a fait connaissance avec Lara, qui était encore petite. Tu sais, entre le batteur Brendan et moi il y a 10 ans d'écart tu vois. Je suis le plus vieux. Mais c'est ça qui est bien parce que chacun a ses propres goûts musicaux et c'est la rencontre de tous ses goûts qui fait Intergalactic Lovers.

On cite en références lorsqu'on parle de vous Interpol, The Cure ou les Yeah Yeah Yeahs, ce sont des références musicales pour vous ?
M : Non !! (Rires)
R : Non. Je pense que sur le dernier album, il y a effectivement des morceaux qui peuvent rappeler ces groupes là, mais c'est par hasard.
L : Moi, j'aime bien The Cure.
R : C'est vrai que les guitares et la basse sont un peu plus années 80, donc oui, on peut faire références à The Cure, mais vraiment pas volontairement. Après, c'est aussi le producteur qui a donné ce souffle musical. Sur les deux premiers albums, le producteur était plus pop tandis que Gil Norton, qui a produit les Pixies entre autres, est un peu plus rock.

Comment vous définissez vous musicalement ?
R : Rock, ou plutôt indie rock.
M : Oui, on dit souvent ça de nous. Indie rock. Comme en France, en Belgique aussi on aime mettre des étiquettes aux groupes. Mais on n'en tient pas vraiment compte. Quand on écrit notre musique, on ne se dit pas, bon on va faire de l’indie rock. On fait la musique qu'on a envie de faire tout simplement.

On parle de « Exhale », votre dernier album, pourquoi ce titre ?
L : Avec « Exhale » on est dans notre monde actuel et avec les temps qu'on vit, il est très difficile de trouver son souffle. On est entouré de stress, de dépression, beaucoup de choses négatives autour de nous. Donc nous, on n'est pas naïfs, on sait bien dans quel monde on vit, mais avec « Exhale », on pense qu'il peut y avoir du bonheur malgré tout cela. Je suis optimiste, j'y crois toujours, et c'est cela qu'on essaye de partager entre la musique des gars et mes messages d'espoir. Tout n'est pas toujours noir. C'est pour ça qu'on a mis pleins de couleurs sur la pochette de l'album.

Vous dites qu'écrire vous aide à vous débarrasser de la colère ou du chagrin, vous en avez tant que ça ?
L : Oui c'est ça. Je dis que j'ai beaucoup de chance d'avoir ces gars qui font ces musiques car ça me permet de me lâcher de mes pensées. Ou plutôt de mettre par écrit toutes mes pensées.

Si vous n'aviez pas la musique, vous pensez que vous écririez quand même ? Vous mettriez vos textes dans des nouvelles ou des livres ?
L : Non, je ne pense pas. Je crois que je serais comme ces gens qui sont seuls chez eux avec 80 chats, tu vois !! (Rires). Je serais une sorte de Brigitte Bardot des chats.

Vous travaillez comment les morceaux, chacun apporte des idées, ou vous bossez en commun ?
L : Ca commence toujours avec une personne qui amène quelque chose dans la communauté Intergalactic Lovers. Et à partir de là, tout le monde travaille dessus.
M : On commence toujours par la musique, et c'est à partir de là que les textes arrivent dans la tête de Lara.

Cet album est une évolution du groupe, une nouvelle étape, peut-être une orientation plus rock ?
R : C'est surtout la première fois que l'on travaille avec un autre producteur, Gil Norton, comme on l'a dit avant, et pour nous c'était un grand défi. Gil Norton a quand même travaillé avec les Pixies, Foo Fighters ou Patti Smith … donc forcément on a eu une grosse pression pour réussir à lui plaire.

Ça allait être une de mes questions, comment on fait pour bosser avec un tel bonhomme ? Et qu'est-ce qu'il vous a apporté ?
R : Il a beaucoup d'expérience musicale, mais aussi humaine. Il sait comment travailler avec des gens qui ont des caractères différents. Il a d'abord écouté ce que l'on faisait, ce que l'on avait envie de faire. Et puis il nous a donné sa vision de ce que pouvait être l'album tel qu'il le voyait ou tel qu'il le ressentait. Et du moment où nous avons été d'accord pour travailler avec lui, il a été très strict, dur. Et ça a marché car il nous avait préparés avant d’entrer en studio.

C'est peut-être aussi cela votre évolution, travailler dans d'autres conditions par rapport aux albums précédents ?
R : Oui. Avant quand on arrivait en studio, on ne savait pas vraiment encore ce qu'on voulait vraiment au niveau chansons et sons.
M : Il y avait beaucoup de questions sur ce qu'on voulait faire.
L : Oui, genre, à quelle heure on va manger ? (Rires)
M : Oui, ou alors, qu'est-ce qu'on va manger ? (Rires)

Vous composez en pensant à la scène, je pense à « Between The Lines » ou « Fears » par exemple ?
R : Non pas spécialement. Mais c'est vrai que ces morceaux sont plus dynamiques, et qu'on s'est orienté vers plus de rock. Donc ça peut donner cette impression, mais les morceaux ne sont pas pensés pour le live.

J'ai lu dans une ancienne interview que certains travaillaient encore en dehors de la musique, ça a changé maintenant, vous arrivez à vous consacrer totalement à la musique ?
R : Les trois qui sommes ici, c'est parce qu'on n'a pas d'autres métiers ! (Rires)
L : On a réalisé qu'on n'est pas bien pour faire plusieurs métiers, et donc quand on a décidé de faire quelque chose avec le groupe, on ne se consacre qu'au groupe. Et une fois que l'album est fait, que la tournée est finie, alors on retournera à l'usine s’il faut. Les gens peuvent penser que c'est facile d'être dans la musique, mais c'est beaucoup de travail, de sacrifice, beaucoup de route. On a besoin d'être dans la musique tout le temps.
R : Et c'est vrai qu'au début, on avait un peu de mal à trouver du plaisir à être sur scène car justement, tu ne pensais pas qu'à la musique, mais tu pensais au travail, à ce qu'il y aurait après. Tandis que là, comme on ne fait que ça, on prend plus de plaisir.
                                                                                                                                                                                                                                
La scène musicale belge est très prolifique, que ce soit en rock, pop ou autres, vous pensez que vous avez plus de libertés d'écriture de la part des labels ou des maisons de production par rapport à La France, où il est très difficile pour de jeunes groupes de percer ?
M : Je crois oui. C'est une question que l'on entend souvent dans tous les pays autour de la Belgique. Tout le monde a cette impression. En fait je pense que c'est parce que la Belgique est un carrefour d'influences. En tous cas je pense plus qu'en France ou qu'aux Pays Bas. On entend déjà ça à la radio qui est plus éclectique. En France, la radio est très fermée et cataloguée.
M : En Allemagne c'est la même chose.

Je lisais que pour un groupe Flamand, vous avez des difficultés à être diffuser en Wallonie, il y a toujours cet antagonisme qui traine. Vous pensez qu'avec les nouvelles générations qui arrivent tout ça va s'arrêter ?
M : C'est toujours difficile d'aller de l'autre côté. C'est comme une frontière. Dans les deux sens bien sûr, Flamand vers Wallonie et inversement.
L : C'est bizarre, mais pour un groupe flamand, si tu veux aller vers la Wallonie, le mieux est de passer via la France. Si tu marches en France, alors tu marcheras en Wallonie, mais il faut passer par la France. C'est stupide. Il faut passer par Paris avant d'arriver à Charleroy (Rires).
R : C'est surtout les radios qui posent ces problèmes. On a joué dans des festivals, comme à Dour par exemple, et on a été très bien accueillis. Voir même on a touché plus de public qu'en Flandres. Ce n'est pas du fait du public, mais d’une organisation bien particulière des radios.

Vous pourriez définir Intergalactic Lovers en deux ou trois mots ?
R : Mélancolique
L : Atmosphérique
M : Cinématographique

Dernière question: quel est le dernier album que vous avez écouté ?
R : The Black Angels, « Death Song »
L : Go March, un groupe belge.
M : Royal Blood, « How Did We Get So Dark »

Merci à vous.
R : Merci à toi
L : Merci beaucoup.

Propos recueillis par Yann Charles