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WOLF ALICE à LA MAROQUINERIE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
dimanche, 12 novembre 2017
 

WOLF ALICE
LA MAROQUINERIE – PARIS (75)
Le 27 octobre 2017

http://wolfalice.co.uk/

Remerciements à Karen Raharivohitra de LiveNation

Quelle découverte ce soir-là à la Maroquinerie avec Wolf Alice et surtout sa chanteuse si charismatique et photogénique, Ellie Roswell. Une très forte présence sur scène, impressionnante de maturité et de solidité, allant jusqu'à occulter celle de ses comparses, et les photos s'en ressentent ! Véritable phénomène musical, le quatuor rock dans sa formule la plus classique, basse, batterie et deux guitares, se distingue de l'ensemble de l'offre actuelle par la voix si particulière de la jolie excitée. Ce n'est pas si fréquent de dominer son art du chant aussi bien qu'elle le fait, dans un éventail aussi riche que varié.

Au fur et à mesure des morceaux joués ce soir-là, on pourra aussi bien se référer à Poliça, Metrics ou encore Cocteau Twins, le tout tendance plus rock voire punk, se mettant franchement au niveau des premières moutures du Garbage de Shirley Manson, qui semble être la valeur étalon du groupe. Cela donne une idée d'un spectre large et ne met que plus en valeur la qualité du groupe et donc également de la performance vocale.

Si Wolf Alice a été fondé en 2010, il n'existe dans sa forme actuelle que depuis 2012, avec donc Ellie Rowsell au chant et guitare, Joff Oddie en second guitariste et soliste, Joel Amey à la batterie et le furieux et très présent bassiste Theo Ellis, qui signe aussi plusieurs des morceaux. La carrière discographique commence en 2013 et compte plusieurs singles et deux EP 4 titres, mais le premier opus, « My Love Is Cool » n'arrive qu'en 2015. Il est depuis certifié disque d'or en Grande Bretagne et le titre « Silk » figurera dans la B.O de la suite de « Trainspotting ». Avec un très grand nombre de concerts de par le monde - en particulier aux USA l'an passé -, le groupe a été nominé pour le Brit Award du nouveau groupe britannique en 2016 (Catfish and the Bottlemen leur a ravi la première place) et a remporté deux des six récompenses délivrées par le NME pour lesquelles il était nominé en 2016 : Meilleure chanson pour « Giant Peach » et Meilleur Groupe Live. Et effectivement on en a eu un aperçu à la Maroquinerie, le groupe ne déméritant pas à sa réputation.

Un concert donc, sous forme de déferlante rock, avalanche de titres tant rageurs que porteurs d'émotions, faisant le grand écart entre sonorités atmosphériques et refrains nerveux tout en ne craignant pas de flirter de temps en temps avec la pop. Pas étonnant que Wolf Alice soient devenus les nouveaux enfants chéris de l'indie rock britannique. « Fluffy » ou « Yuk Foo » par exemple sont assurément punk dans leurs structures comme dans leurs textes, tandis que « Beautifully Unconventional », sorte de bonbon acidulé, est un morceau qui a su délibérément dérouter les fans de la première heure. L'étonnant « Bros » est un rock plutôt up-tempo, sur un rythme breakbeat, avec moment calme au milieu, chanté avec une voix plutôt pop, le tout évoquant une certaine tendance du label 4AD des années 1980. « Your Loves Whore », pur shoegaze, démarre par une longue intro reposant sur un rythme moyen, détachant bien caisse claire et kickdrum. « You're A Germ » renvoie à la bonne vieille époque nineties du loud/quiet façon noisy rock, une référence certaine à Sonic Youth. Sur « Lisbon », le mid tempo s'allie à une voix vaporeuse presque enfantine. Et que dire du magnifique « Giant Peach ». Posant des guitares aux riffs énervés sur une grosse rythmique tendue et roulante, Ellie y chante avec une voix éraillée qui y monte en intensité et en puissance et conduit à un final proche du hard rock.

Le voilà le talent du groupe, maintenir une identité musicale cohérente en s'ouvrant à d'autres possibilités, sans mimétisme inconsidéré. Wolf Alice n'est pas un Ovni musical mais c'est plutôt un groupe qui ingurgite toutes les tendances pour les recracher dans une formule plus brute, profitant sans attendre d'être créatif et d’embrasser pour chaque membre ses propres individualités, sans « intellectualiser » leur musique inutilement. Un très bon compromis. Pour les curieux, Wolf Alice fait déjà partie du line up du prochain Download Festival en juin aux côtés de grands artistes confirmés. Alors ne vous y trompez pas, il faudra désormais compter sur la belle Ellie et ses comparses dans un avenir très proche !

Fred Hamelin – novembre 2017