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MOGWAI au GRAND REX (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
vendredi, 03 novembre 2017
 

SACRED PAWS – MOGWAI
LE GRAND REX – PARIS (75)
Le 23 octobre 2017

http://www.sacredpaws.co.uk/
http://www.mogwai.co.uk/

Remerciements à Ana Martinez d'Alias Production

Les fans les attendaient de pied ferme, et Mogwai est enfin de retour. Les papes du post-rock et sans aucun doute le collectif le plus emblématique de cette scène si particulière ont planifié une tournée colossale pour la fin d’année. D’octobre à décembre 2017, Mogwai arpentera les routes européennes jusqu’à celles, plus ardentes, des Etats Unis. Bonne nouvelle, la France a aussi droit à une paire de concerts puisque la formation se produira à l'Aéronef de Lille le 18 octobre, puis le 23 dans la sublime salle du Grand Rex, scène immense à hauteur de leur talent. Originaire de Glasgow (Ecosse), Mogwai a su créer une musique originale alternant longs passages atmosphériques et guitares saturées. La formation est aussi reconnue pour la violence et la puissance sonore qu'elle dégage en live, tendance bruitiste. Et nous étions là principalement pour vérifier cela.

Sacred Paws, duo plutôt pop, a été choisi pour chauffer la salle. Accompagnées d'une bassiste pour l'occasion, la chanteuse et guitariste londonienne Rachel Aggs (qui a officié également dans les groupes Trash Kit et Shopping) ainsi que la batteuse glaswégienne Eilidh Rogers ont signé sur Rock Action, mythique label de Mogwai, en début d'année et publient dans la foulée leur premier album « Strike A Match ». Ceci expliquant ce choix plutôt incongru musicalement parlant. Influencé principalement par Vampire Weekend, et parfois par Talking Heads, le combo offre des compositions assez uniformes ou jeu de guitare façon afro et rythmiques claires se répondent dans un dialogue malheureusement assez monotone. Les filles s'éclatent et c'est certainement l'essentiel !

Place à Mogwai ... L’histoire du groupe débute à Glasgow en 1995, autour de Stuart Braithwaite (guitare), Dominic Aitchinson (basse), Martin Bulloch (batterie), John Cummings (guitare) et Barry Burns (claviers, programmation, guitare, flûte). Influencés par des groupes tels que Joy Division, Pixies ou The Cure, ou encore My Bloody Valentine, les cinq Ecossais vont se positionner en véritables pionniers d’un mouvement faisant la part belle aux ambiances instrumentales, progressives et explosives. Mais c’est à la fin 1997 avec l'album « Ten Rapid » que s’effectue leur véritable début discographique. Le prestigieux label indépendant américain Matador s’empresse de signer le phénomène, percevant illico le potentiel de ce rock aux structures particulières, tout comme le célèbre animateur radio de la BBC John Peel qui ne cesse d’inviter le combo au sein de ses studios. Suite à la sortie de l’album de remixes « Kicking A Dead Pig », ils remettent le couvert en 1999 avec « Come On Die Young », leur deuxième LP. Le succès est à nouveau au rendez-vous et permet donc au quintet de parcourir le monde, mais il va susciter également de nombreuses vocations pour le post rock dans tous les pays qu’il traverse.

En dépit du succès, Mogwai reste fidèle à ceux qui ont cru en lui à ses débuts, en particulier John Peel, et suit toujours la même ligne directrice faisant la part belle aux instrumentaux. « Happy Songs For Happy People » voit le jour en 2003, « Mr Beast » en 2006. Puis une déferlante d'albums iconiques : « The Hawk Howling » (2008), « Hardcore Will Never Die, But You Will» (2011) et « Rave Tapes » (2014). Ils sortent à la mi-septembre 2017 « Every Country's Sun ». C'est de ces derniers opus dont il sera essentiellement question sur ce concert, la setlist ne revenant que très peu sur leurs premières années, à quelques rares exceptions près avec les morceaux « Mogwai Fear Satan » de 97 ou « Auto Rock » figurant sur la B.O du film Miami Vice. Très peu de morceaux chantés par ailleurs, mais une surprise avec deux consécutifs dont l'excellent popisant « Party in the dark ».

Sous un éclairage distillé avec parcimonie, sorte de clair-obscur parfaitement maitrisé, la scène se prête à un tableau apocalyptique ou crissent les guitares saturées (dont celle du nouveau guitariste, Alex Mackay) et ou çà et là sonne une ligne de clavier, claire et soulageante, mais souvent annonciatrice d'orgie de décibels (« Coolverine » par exemple). Un niveau sonore qui se voudra amplifié par la résonance due certainement à la hauteur de plafond du Grand Rex. Bref, tout pour s'en prendre plein la face !

Mogwai est de ces groupes prolifiques qui impressionnent tant par la maîtrise des compositions à l'imposante intensité, mais aussi par une introspection bucolique, un rock synthétique minimaliste au volume explosif. Le tout se distillant, magnifiquement, en près de deux heures concises d'élégance gracieuse, de trance-rock aux allures d'hymnes et d'euphorie transcendantale. Mogwai est ainsi ce paysage sonore construit à partir de fondations nues, part d'un spectre scintillant de rock synthétique qui érige un ambitieux obélisque, dressé aux étoiles, solide et distordu ... Sacré concert !

Fred Hamelin – octobre 2017