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QUEL AVENIR POUR LE CAC GEORGES BRASSENS ? à MANTES LA JOLIE (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 22 septembre 2017
 

QUEL AVENIR POUR LE CAC GEORGES BRASSENS ?
CAC GEORGES BRASSENS – MANTES LA JOLIE (78)
Le 21 septembre 2017

http://www.cacgeorgesbrassens.com/

Important : signez la pétition de soutien au CAC Georges Brassens sur : https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/fermeture-cac-georges-brassens/31817

Le soleil brille sur la ville en cet avant-dernier jour d’été, et pourtant l’ambiance n’est pas à la fête quand on arrive sur le parking du CAC Georges Brassens où l’on découvre un alignement de croix signifiant non seulement le décès du lieu mais aussi le sacrifice de la dizaine de salariés qui y officie … Alors forcément, on y croise quelques sourires, on assiste à quelques embrassades qui célèbrent des retrouvailles parfois lointaines, mais le cœur n’y est pas et l’endroit où résonnent habituellement les sons issus des studios de répétition et les rires du bar associatif au sous-sol est ce soir particulièrement calme … Soirée d’enterrement ou calme avant l’orage ? On se le demande encore un peu avant de finalement voir les gens arriver en nombre un peu plus tard, au fur et à mesure que l’heure de la réunion publique approche …   

Lieu de vie réunissant une quarantaine d’associations qui y pratiquent diverses activités, le CAC Georges Brassens et également une association qui administre les locaux et qui se charge de promouvoir et d’encadrer les musiques actuelles mais aussi de programmer des spectacles vivants, c’est dont naturellement à l’heure de l’apéritif que l’on se retrouvera au Zébra, la dernière née des trois salles de spectacle de la structure, pour y commencer la soirée en musique avec le trio 100 Rappels qui viendra nous prouver l’utilité d’un endroit comme celui-ci en nous offrant un mini-concert durant lequel le groupe reprendra La Mano Negra, Les Rita Mitsouko, The Cure et tant d’autres encore. L’occasion de rappeler que répéter dans un endroit structuré et encadré est important pour des formations qui, sans cette opportunité, se voient confinées dans des caves ou des garages sans véritable matériel et surtout sans véritable support logistique et technique. Donc sans avenir … Dont acte !

On aurait bien aimé que le concert se transforme en bœuf géant compte tenu du nombre de musiciens présent mais malheureusement le cœur n’y est pas vraiment et quand bien même l’ami Charles des Cabots viendra nous chanter une chanson du Grand Georges, « Les oiseaux de passage », reprise en chœur par une partie de l’assistance, la version fanfare de « La mauvaise réputation » qui a connu un vif succès le week-end dernier dans les rues et lieux publics de la ville n’aura pas lieu, du moins pour l’instant car l’information circule que peut-être après la réunion, certains seraient motivés pour se prêter au jeu … En attendant, l’ordre du jour est chargé et c’est donc sur les coups de 20 heures 30 que tout le monde se pressera vers la grande salle du CAC où va se dérouler cette fameuse réunion, tant attendue par les uns, un peu appréhendée par les autres … La première bonne nouvelle, c’est que la salle connait l’affluence des grands soirs, de quoi démontrer par l’exemple aux élus que l’endroit fédère, qu’il ne s’adresse pas qu’à une partie infime de la population mantaise et qu’il est apprécié de tous!    

Véritable amphithéâtre aux couleurs de la diversité de la ville, le CAC Georges Brassens accueille ce soir une foule hétéroclite faite de danseurs et de musiciens, de retraités et de jeunes actifs, de punks et de rockers, de passionnés et de curieux … Il ne manque plus que quelques bluesmen pour que le tableau soit parfait mais n’en demandons pas trop quand même ! On apprend très vite la présence dans la salle de Philippe Allio, 12ème Adjoint au Maire chargé de la Culture et du Patrimoine … Quelques Conseillers Municipaux de l’opposition ont fait eux aussi le déplacement, tout comme une ex-Députée, quelques représentants d’associations voisines et amies et même d’anciens Directeurs de ce lieu de Culture. Une série de questions reviendra donc de manière récurrente : quel est l’avenir pour le lieu, pour son personnel et pour ses adhérents ? Autant dire que si l’élu local a eu le courage de se déplacer, et on l’en félicite car ses collègues si propices à participer aux fêtes du CAC habituellement n’on pas daigné montrer ce soir le bout de leur nez, il n’aura pas partie facile, quand bien même la majeure partie de la salle restera courtoise malgré une certaine fermeté et une exigence de réponses !

Trois heures … C’est le temps qui aura fallu pour apprendre que nous n’apprendrions rien de plus ce soir et que l’avenir du CAC Georges Brassens serait dévoilé aux Mantais : « la semaine prochaine par voie de presse » … Seule garantie apportée pour tenter de rassurer les gens, il y aura une « structure remplaçante » de l’actuelle association à compter du 1er janvier 2018, structure qui « poursuivra l’activité sans en prendre la continuité » et qui bénéficiera de la même subvention municipale que celle versée actuellement, c'est-à-dire 330.000 Euros. Cette structure ne reprendra pas le personnel actuel, quand bien même le Code du Travail encore en vigueur dans notre pays l’y oblige, personnel qui devra être licencié par l’association actuelle ce qui est non seulement inique mais en plus totalement opposable puisque la Loi oblige le repreneur d’une activité à reprendre l’intégralité du personnel lié à ladite activité, charge à lui ensuite de restructurer et de procéder éventuellement à des licenciements ! Ne nous serons pas non plus épargnés quelques remarques d’une indécence incroyable et d’une rare stupidité du genre « La ville aime la culture et lui verse 1 million d’Euros de subventions chaque année », « On n’est pas indépendant quand on est subventionné » ou encore « La population de Mantes et derrière nous puisque nous sommes élus depuis 22 ans » … Quoi qu’il en soit et après 66 ans d’existence, le CAC Georges Brassens semble bel et bien condamné arbitrairement par un choix politique. Il semblerait toutefois qu’il ne soit pas prêt à mourir sans se battre … Affaire à suivre donc !

Fred Delforge – septembre 2017