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INTERCEPTOR FEST - GUILLAUME
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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 11 septembre 2017
INTERCEPTOR
FEST - GUILLAUME
http://interceptorfest.com/
Avec les temps qui courent, pas facile de se lancer dans l'aventure
d'un festival musical, et surtout lorsqu'il s'agit de musique
extrême. C'est pourtant ce que tentent quelques
passionnés du côté de Bordeaux avec la
première édition de l'Interceptor Fest. Un
festival accessible, même depuis la capitale, depuis la LGV
Paris Bordeaux. Une rencontre avec Guillaume, l'un des organisateurs,
nous permet d'en savoir un peu plus.
Bonjour Guillaume, peux-tu
présenter l'Interceptor Festival 2017 ?
Bonjour, donc je m'appelle Guillaume et je travaille sur le
pôle communication de l'Interceptor Festival. Je travaille
également pour le Void, une salle associative qui fait
également partie du projet, et aussi avec le RockSchool
Barbey qui elle est une SMAC (NDLR : Scène de Musiques
Actuelles). Deux profils de salles différents, mais on a
réussi à se réunir autour d'un
même projet : proposer de la musique extrême dans
une zone où on n'a que très peu de
visibilité dessus, à savoir le grand Sud-Ouest,
la Nouvelle Aquitaine.
Toute la
région de Bordeaux, puisqu'on ne l'avait pas
précisé avant.
Oui, voilà.
C'est une
première à Bordeaux un festival de musique
extrême ?
De cette envergure oui. C'est la première fois depuis 10 ans
que je suis là que je vois un projet qui réunit
plusieurs salles différentes pour coopérer et
mener à bien cet évènement. La plupart
des artistes qui seront à l'affiche, on ne les a quasiment
jamais vus sur Bordeaux.
Ce n'est pas prendre un
risque, pour une première, que de faire un festival sur 3
jours dans plusieurs salles ? Pourquoi ne pas avoir fait une seule
grosse soirée pour voir la réaction du public ?
C'était un parti pris de notre part. Il n'y avait pas
grand-chose avant et on avait vraiment envie de monter un festival
Indoor, même si nous avons rajouté la place
Dormoy plus tard. La vocation première du festival
est de faire découvrir les musiques extrêmes et on
avait vraiment envie de partager ça dans les lieux de
cultures musicales à Bordeaux. Et puis cela va permettre aux
festivaliers de découvrir et de profiter de la ville de
Bordeaux qui est une ville très agréable en cette
période de début octobre.
Et maintenant que
Bordeaux n'est plus qu'à 2h30 de Paris, cela vous ouvre vers
un public plus large.
C'est vrai que l'on a bien senti qu'avec l'ouverture de la nouvelle
LGV, il y avait un nouveau public potentiel à
conquérir, en tous cas susceptible de venir nous voir. C'est
vrai que l'on a bien profité de cette occasion en en parlant
à la mairie qui nous a orienté vers la campagne
de communication autour de la saison culturelle 2017-2018 puisqu'avec
l'arrivée de la LGV, il a été
lancé un projet qui s'appelle "Paysage" à qui
nous avons présenté le projet et ils ont
été très
intéressés puisque le but est de faire
découvrir Bordeaux dans toute sa diversité. Le
projet passe par la danse, l'opéra, le
théâtre, mais aussi le clubbing et
désormais les musiques extrêmes puisqu'on a
réussi à se greffer à la
sélection officielle.
C'est une
démocratisation ou peut être une reconnaissance du
metal en général ?
Sans pour autant démocratiser ou ouvrir la porte
à tout et n'importe quoi au détriment de la
qualité. On voulait permettre de par la diversité
de la programmation comme par exemple la tête d'affiche Swans
qui n'a pas l'occasion d'être dans des grands festivals de
musique. On sait que musicalement et dans l'esprit, ils sont assez
torturés et très inventifs. Ils ont un
éventail très très large. En plus des
groupes de la scène death et black metal, on ouvre aussi
largement au heavy avec eux. On a vraiment la volonté de
faire découvrir un large éventail de ces musiques
au plus grand nombre. Avec par exemple, la journée du samedi
6 octobre où on fait un concert gratuit sur la place Dormoy
et les groupes présents seront bien
représentatifs de ce que nous voulons faire.
Comment se passe la mise
en place d'un festival ? Qui choisit les groupes, les lieux ?
Les trois personnes qui s'occupent de la programmation sont
déjà présentes dans le monde des
concerts et du metal depuis une dizaine d'année maintenant
et ont donc un réseau de contact assez
étoffé. La programmation s'est faite par rapport
à ces réseaux ou en saisissant des
opportunités. Je pense au Swan par exemple à qui
on a demandé si ils étaient ok pour ce festival
et ils ont été ravis et plus on faisait des
annonces, plus on avait des propositions de groupes qui arrivaient et
à partir de là, on a réussi
à composer une programmation selon nos attentes. Une
programmation qui est susceptible de toucher les plus
érudits autant que ceux qui veulent découvrir,
sans oublier l'underground.
Il y a un public metal
à Bordeaux et environs, ou plus
généralement en Aquitaine ?
Même si on en parle peu, on a une scène punk et
metal très très riche. On a pas mal de musiciens
qui sont en permanence sur de nouveaux projets dans le black, trash ou
death et surtout on a une scène noise bien
chargée. La scène bordelaise est bien
là, même si elle n'est pas trop
médiatisée.
En ce qui concerne l'accueil,
l'hébergement, vous avez trouvé des partenaires
facilement, le metal ayant quelques fois, à tort, mauvaise
réputation ?
C'est vrai que pour trouver des partenariats avec des hôtels
la première année c'est quasiment mission
impossible. Par contre dans le même bâtiment que le
RockSchool Barbey, il y a la seule auberge de jeunesse de Bordeaux, et
ils ont adhéré quand on leur a
présenté le projet. Ce qui est un gros avantage
que d'avoir le logement directement sur le lieu des concerts. On
propose sur notre site de l'Interceptor Fest, dans la rubrique info,
des solutions pour pouvoir se loger. Il y a aussi à
proximité Appart Hôtel qui a divers styles de
logements de divers formats et que les personnes peuvent louer
à plusieurs à des tarifs intéressants.
Il reste aussi La solution Airbnb.
Vous attendez quoi de
cette édition ?
Tout d'abord se faire plaisir. Mais essentiellement pouvoir
pérenniser le festival bien sûr. Pourquoi pas le
faire grossir dans l'avenir. Mais actuellement on a envie de rester sur
un festival à taille humaine. Et puis sensibiliser le public
pour pouvoir justement continuer avec ce type de musique.
L'évolution
pourrait être un grand festival Sud-Ouest on va dire? Car
Bilbao est très loin, le Garorock n'est pas dans le
même style …
Garorock, effectivement, c'est un gros festival mais avec un style
vraiment différent. Nous ce qu'on veut c'est proposer un
festival pointu, que les artistes prennent autant de plaisir que le
public à venir. Donc même si on ne cherche pas
à devenir un "grand festival", on aimerait être un
festival agréable à venir voir, dans un cadre
tout autant agréable. Si on arrive à
ça, on aura accompli une bonne part de la mission.
On sait qu'un festival
coûte cher, vous avez des aides des collectivités
avec les restrictions sur les budgets culture depuis longtemps ?
C'est vrai que sur Bordeaux, les subventions étaient
principalement allouées au Théâtre
National qui prenait à lui seul 80 à 85% du
budget, donc il ne restait plus grand chose pour le monde associatif et
les SMAC. Mais la politique a évolué. Et
lorsqu'on a proposé le projet à la ville, ils ont
été plus réceptifs. Ils ont compris
toute la pluralité de la chose et que dans le monde
associatif, pas mal de monde se plie en quatre pour faire vivre leur
passion et faire connaître leurs scènes. Et on est
content d'avoir eu une écoute et une oreille plus attentive
à tout ça.
Et les partenaires
privés ?
Disons que nous n'avons pas de sponsors. Nous avons des partenaires qui
nous aident dans la promotion du festival, comme United Rock Nation,
Noise, et Hard Force. On était très content de
leur venue et de leur intérêt à nous
aider à développer cette manifestation.
Après, on ne vise pas les "monts et merveilles", mais si on
arrivait à 600 personnes par jour on serait très
heureux.
On peut vous souhaiter
quoi ? Pas de pluie le samedi ?
(Rires). Qu'on puisse se reparler l'année prochaine pour une
nouvelle interview et pour parler de la deuxième
édition. Et qu'on s'amuse bien en Octobre.
Merci Guillaume
Merci à toi
Propos recueillis par
Yann Charles
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