Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 09 septembre 2017
Let’s play
together
(Yokatta Records
– 2017)
Durée
58’10 – 15 Titres
http://umanslide-blues.com/
Il a été une moitié des Harpsliders
pendant une quinzaine d’années mais la disparition
de ce duo épatant né à la fin du
dernier millénaire ne scellera pas pour Manu Slide
l’heure de la retraite puisque ce dernier prendra part
à diverses expériences, que ce soit à
la ville ou à la scène, avant de finalement se
lancer dans ce projet de one man band qu’il baptisera avec
beaucoup de malice U Man Slide. Mais si ce format solitaire
présente de nombreux avantages, il ne fera pas oublier
à Manu que la musique est encore plus belle quand on la
partage entre amis, autant de bonnes raisons pour qu’il
invite au cours des sessions qui s’étaleront sur
tout le second semestre 2016 différents musiciens parmi
lesquels Dominique à la mandoline et Chantal Pfinder
à la flûte traversière, Spencer
à la lap steel et André Bohren aux percussions,
Stéphane Bihan à la contrebasse et Pher Motury
à la trompette ou encore Lise Hanick aux guitares, Ben
Larsen aux harmos, Alex Letombe à la batterie et enfin
Marcel Bimbeni aux percussions. Le slide vigoureux,
l’harmonica solide, la batterie vertueuse et le chant
inspiré, Manu Slide s’efforcera de faire
participer tout ce beau monde à ce projet pourtant
très personnel dans lequel il se fend d’un nombre
conséquent de compositions mais aussi de quatre reprises,
deux de Sleepy John Estes et deux de de Rory Gallagher, et
s’attachera à donner aux
interprétations un côté roots mais
aussi des cachets plus structurés qui ne gâchent
rien, bien au contraire. En véritable défricheur
de nouveaux territoires, Manu nous invitera à partager ses
expériences au détour d’un «
Hang On Tight », d’un « Gonna Raise My
Head » ou d’un « Take My Hand »
mais nous entrainera aussi à l’occasion vers des
territoires plus connus avec des titres comme « Back To
Africa », « Irish Seaside Blues »,
« Algiers Point » et enfin « Mississippi
Slide », autant de bonnes raisons de faire parler, pleurer ou
simplement chanter ses guitares avec un sens de
l’à-propos toujours très juste. On
appréciera enfin cette discussion à
bâtons rompus entre la guitare et la trompette qui devient
très vite prenante sur « Le jongleur »,
un véritable chef d’œuvre qui bouscule
toutes les règles établies du blues et des
musiques américaines pour devenir encore plus fort, encore
plus intense … Voilà un album qu’il
faut absolument avoir dans toute discothèque qui se respecte
!
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