Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 08 septembre 2017
Walk in the dark
(Lucky Bear Records
– Frank Roszak Promotions – 2017)
Durée
42’53 – 13 Titres
http://www.roblutes.com
Songwriter canadien parmi les plus en vue de sa
génération, Rob Lutes est un chanteur
à la voix délicieusement poussiéreuse
doublé d’un guitariste au jeu sensuel et
précis et c’est un septième album
installé au croisement du blues, de l’Americana,
du folk et de la chanson à textes qu’il nous
dévoile pour la rentrée, un effort
enregistré en seulement trois jours dans un petit studio
montréalais en compagnie de quelques musiciens qui comptent,
Rob MacDonald aux guitares, Joe Grass à la mandoline, Andrew
Horton à la basse, Bob Stagg aux claviers, Guy
Bélanger aux harmonicas et Mark Nelson à la
batterie. Quelques invités et un lot fourni de choristes
complètent cette fine équipe et c’est
dans une atmosphère à la fois riche et
chargée que « Walk In The Dark » nous
fait découvrir une douzaine de pièces originales
auxquelles vient s’ajouter la reprise du « Rocky
Mountain Time » de John Prine. Bien
décidé à rendre quelques hommages
à ses idoles, Rob Lutes se laisse aller à
évoquer James Cotton dans le superbe «
There’s No Way To Tell You That Tonight » ou encore
le guitariste Joseph Spence dans un morceau tout simplement
intitulé « Spence » mais se fend aussi
de quelques pièces plus évasives dans lesquelles
les influences canadiennes et américaines se rejoignent
naturellement pour donner naissance à des trésors
de folk blues auxquels on s’attache très vite tant
ils sont chargés de nuances qui interpellent à
chaque instant. On soulignera bien entendu des morceaux comme
« Pumping Love », « I Am The Blues
» ou encore « Rabbit » avec ses parties
de violon et c’est riche d’une excellente
co-production partagée avec Rob Heaney que cette nouvelle
rondelle aux cachets qui s’aventurent de temps en temps
jusque vers la country marque à chaque instant les esprits
au point d’en devenir addictive. Certains vous diront que ce
n’est que de la musique mais à bien y
réfléchir, en fermant les yeux et en se
concentrant très fort, on réussit à
entrevoir les longues plaines qui traversent
l’Amérique du Nord et même parfois
à sentir le vent qui s’engouffre par la
fenêtre grand ouverte …
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