Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 27 août 2017
Palestine
blues
(Coffee Street Records
– Frank Roszak Promotions – 2017)
Durée
37’38 – 10 Titres
http://www.61South.com/
Ses albums sont généralement bien accueillis par
le public et par la profession et en appellent la plupart du temps
à des sujets récurrents dans le blues mais
c’est cette fois un album très personnel
qu’a voulu nous proposer Lew Jetton, une sorte
d’ouvrage en forme d’exutoire voire même
de coming out dans lequel le chanteur et guitariste revient sur dix
années de sa vie qui ont été
marquées par l’alcool et la drogue mais aussi par
de longues périodes de frustration et de
dépression. Un album sombre donc, auquel l’artiste
a voulu donner le nom de la communauté dans laquelle il a
traversé toutes ces épreuves, Palestine, et dans
lequel les textes sont à la fois poignants, forts et pleins
d’émotions. Accompagné par son groupe
61 South, Otis Walker à la basse, Erik Eicholtz
à la batterie et J.D. Wilkes à
l’harmonica, Lew Jetton déroule une dizaine de
compositions dont les textes ne s’embarrassent pas de fausse
pudeur et dont les mélodies se veulent toujours
très abouties, la réunion de toutes ces bonnes
choses permettant à « Palestine Blues »
de marquer les esprits grâce à des morceaux qui ne
font aucun quartier, des craqueries dans le genre de « Will I
Go To Hell », « For The Pain »,
« Sold Us Out », « Don’t Need
No Devil », « Christ Have Mercy » ou
« Bout Time » qui conjuguent avec un certain
savoir-faire la tradition du blues et un petit cachet novateur qui fait
particulièrement plaisir à entendre.
Chargé de sens avec un nom qui évoque pour le
public un territoire sacré qui est également un
lieu au cœur d’un conflit et pour
l’artiste un havre qui lui a permis de se
débarrasser de ses démons, « Palestine
Blues » est sans conteste un album qui a su trouver un point
d’équilibre parfait entre
l’émotion brute et un côté
sombre omniprésent qui parvient à tirer la
musique vers le haut. Un ouvrage à ne surtout pas manquer !
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