Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 11 août 2017
Colossus
(Mascot Records
– 2017)
Durée
36’30 – 10 Titres
http://www.triggerfinger.net
Ils n’avaient pas sorti d’album depuis trois ans
mais les Anversois ont durant toute leur existence copieusement
tourné en Europe et en Amérique du Nord en
compagnie de groupes comme Red Hot Chili Peppers, The Rolling Stones,
Within Temptation, Thin Lizzy ou encore Clutch et il semblait bien
naturel de s’accorder un break avant de nous proposer un
nouvel effort, le cinquième mais surtout le premier chez
Mascot Records. Ressourcés,
régénérés, Ruben Block au
chant et aux guitares, Paul Van Bruystegem à la basse et
Mario Goossens à la batterie ont
décidé d’insuffler une nouvelle
énergie à Triggerfinger et d’apporter
au groupe de nouvelles sonorités en utilisant des
instruments acoustiques, des claviers et même des samples.
Autant dire que le fan des premiers albums risque quelque peu
d’être déstabilisé, quand
bien même le trio belge n’en renonce pas totalement
à ses premières amours. Du rock crade, puissant
et poisseux, on en retrouve dès le tittle track de
« Colossus » que la bande à Lemmy
Killmister aurait légitimement pu inscrire à son
répertoire, mais on ne se contentera pas de cette recette
efficace et bien rodée pour au contraire s’en
aller papillonner du côté d’un electro
rock, d’une folk aérienne ou encore d’un
blues carré et juteux voire même de titres aussi
progressifs que psychédéliques. On en passera
ainsi avec beaucoup d’intérêt mais avec
au moins autant d’interrogations légitimes par des
titres comme « Flesh Tight », le premier single de
l’album qui circule déjà en
vidéo, comme « Upstairs Box »,
« Breathlessness », « Bring Me Back A
Live Wild One » ou encore « Wollensak Walk
» qui signent l’arrivée de Triggerfinger
dans une sorte de quatrième dimension qu’il sera
sans doute difficile de transposer à l’identique
à la scène. On imagine que le trio va laisser les
moins ouverts de ses fans sur le bord de la route avec «
Colossus » mais il semble prêt à
l’assumer et il le prouve en proposant l’album
improbable que l’on n’attendait pas de lui. Il faut
savoir prendre des risques de temps à autres pour avancer !
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