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UMAGOBLUES à UMAG (CROATIE)
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 07 août 2017
UMAGOBLUES
WRONG BUSINESS
– LAURENCE JONES – SUNNYSIDERS
PIAZZA LIBERTA
– UMAG (CROATIE)
Le 5 aout 2017
https://www.facebook.com/Wrong-business-943352789037299/
http://www.laurencejonesmusic.com/
https://www.facebook.com/Sunnysiders-official-271563829547008/
https://www.facebook.com/UmaGo-Blues-1615076628773716/
A force de trainer sur les routes du blues européen, on
finit forcément par connaitre pas mal de monde et par
retrouver des amis dans des endroits parfois inattendus …
Toujours à l’affut d’un bon plan pendant
les voyages, nous avons découvert que l’Istrie
comptait quelques beaux festivals de blues parmi lesquels Umagoblues
qui organise cette année sa dixième
édition, ce qui n’est pas rien ! Impossible
d’aller retrouver Corey Harris le vendredi soir mais
l’affiche du samedi se montrait pour le moins
alléchante avec deux formations que l’on connait
bien, Laurence Jones et surtout les Sunnysiders, un groupe croate
où nous comptons quelques amis parmi lesquels Boris,
récent organisateur du 1er Thrill Blues Festival dont nous
avons eu l’occasion de vous parler fin juillet
grâce à l’ami Jerry T qui a fait
spécialement le déplacement pour
Zicazic.
Direction Umag donc, petite ville côtière
élégante posée à une
vingtaine de kilomètres de la frontière
Slovène et à moins du double de la
frontière italienne … Autant dire que
l’on est presque à Trieste et que les accents
transalpins sont nombreux dans le public quand les locaux de Wrong
Business, puisqu’ils viennent de Novigrad, à une
vingtaine de kilomètres de là,
démarrent un peu poussivement avec une cover de «
Everyday I Have The Blues » ... Motivé, le quartet
avec ses claviers nous emmène très vite faire un
tour du côté des trois King en partant bille en
tête du côté de Freddie, un
modèle pour le chanteur et guitariste du groupe ! Plus le
temps avance et plus les Croates se débrident et si leur
musique n'est pas la plus originale du monde, loin s'en faut, le groupe
ne manque jamais de mettre du cœur à l'ouvrage et
invite un des organisateurs du festival à placer son
harmonica en fin de set sur un « Have You Ever Love A Woman
» qui en devient explosif ! Un ultime « Bullfrog
Blues » pour finir de plier une grosse heure de concert et on
verra bientôt Laurence Jones apparaître
à l’arrière de la scène avec
quelques minutes de retard dues à la circulation.
Vainqueur du 1er UK Blues Challenge en 2014 à Sutton,
finaliste de l’European Blues Challenge à
Bruxelles en 2015, Laurence Jones et déjà un
solide routier de la scène internationale et on ne compte
plus ses concerts dans des lieux prestigieux tout autour de monde. On
est quand même quelque peu surpris de ne pas
retrouver Roger Inniss à la basse et Miri
Meittenen à la batterie, mais il faudra s’y faire,
le guitariste et chanteur est désormais avec un nouveau
groupe, plus jeune et avec des claviers, et il se lance bille en
tête dans un show pop rock pas mauvais du tout mais assez
loin de ce que l'on connaissait de lui ! Si l’on est un peu
scotché par le changement radical, il faut quand
même bien reconnaitre que chaque musicien a des belles
aptitudes individuelles et que le quartet propose un show
très collectif et particulièrement bien construit.
Laurence Jones resserrera quand même un peu les boulons sur
la fin de son concert avec un épisode funky qui vire au
reggae avec le riff de « I Shot The Sheriff » en
plein milieu. Un passage obligé par « Thunder In
The Sky » dédié aux victimes de Londres
et de Manchester nous ramène Jones dans un style plus proche
de Gary Moore, un style que l’on retrouvera
d’ailleurs un peu plus tard avec une ballade
dégoulinante de guitares ... Bien
décidé à tenter de faire bouger le
public, Laurence Jones nous offrira bientôt une version
très Clapton de « Cocaine » dans
laquelle il placera forcément un riff de « Layla
» avant de nous emmener vers les douze coups de minuit avec
un « Everyday I Have The Blues »
traficoté avec des plans de « Sweet Home Chicago
» durant lequel tout le groupe, debout, poussera chacun dans
ses derniers retranchements. Un double rappel plus tard,
c’est avec une partie de l’assistance que les
Anglais prendront congé de nous …
Près de deux heures de route nous séparent de
notre lieu de villégiature mais il n’est pas
possible de se quitter sans avoir apprécié au
moins une partie du show des Sunnysiders tant ceux-ci sont rayonnants
de talent et de bonne humeur. Antonija et Boris aux voix, percussions,
guitares et autres harmonicas, Goran à la guitare
électrique et Igor au cajon vont s’attacher
à prendre le public dans le creux de leurs mains et
à l’emmener se promener de covers et compositions
avec des relectures pleine de bonnes vibrations et de grand moments
d’humour que le groupe offre à
l’assistance. Et ça marche, si les danseurs du
premier rang sont partis se coucher, les autres sont
présents et bien présents et ils ne vont pas se
priver de participer à la fête, quand bien
même votre serviteur se retrouvera invité
à faire l’attraction exotique venue de France avec
entre autres un micro puis un tambourin …
L’avantage de la ville d’Umag est qu’elle
est presque entièrement dévolue au tourisme et
que même tard dans la nuit, elle ne manque pas
d’animation, ce qui permettra aux Sunnysiders de terminer
leur set tardivement et dans un format plus électrique avec
basse et batterie et même de lancer une jam finale
à laquelle nous ne participerons malheureusement pas puisque
une route longue et tortueuse nous attend pour le retour. On gardera de
cette escapade croate d’un soir le plaisir d’avoir
découvert un festival qui ne se prend pas au
sérieux, preuve s’il en faut avec sa devise
« Take No Prisoners », mais qui sait faire les
choses très sérieusement pour réussir
à mettre devant une scène plusieurs centaines de
spectateurs, pas forcément tous très connaisseurs
mais très rapidement conquis par la qualité du
programme qui leur est offert puisque en plus
l’entrée de tous les concerts est totalement
libre. Que demander de plus ?
Fred Delforge
– aout 2017
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