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BARE TEETH pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 26 juillet 2017
 

BARE TEETH

https://www.facebook.com/bareteeth/

Une belle rencontre avec Greg, le guitariste et chanteur du groupe Bare Teeth. Ce nouveau groupe aux accents punk rock a les crocs, et a bien envie de s'imposer sur la scène française, mais pas que ... Greg nous parle de leur EP « First The Town, Then The World » (Chronique Zicazic), et du groupe. Un moment fort sympathique au Doctor Feelgood Les Halles à Paris.

Salut Greg ! Comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi ce nom de Bare Teeth ?
Salut à vous. A la base, on s'est rencontrés en 2014. Titouan venait d'arriver sur Lille dans le cadre de ses études, et aussi par l'intermédiaire d'un pote qui est organisateur de concerts qui le connaissait déjà. Mon précédent projet venait de capoter et de fil en aiguille on s'est rencontrés. Le courant est bien passé, et on a commencé à jouer quelques morceaux ensemble. Ensuite, pourquoi ce nom de Bare Teeth ? Disons que cela veut dire montrer les dents, les crocs. Et cela représentait bien notre état d'esprit. Disons qu'on ne montre pas les dents parce qu'on est méchant, mais parce qu'on a les crocs (Rires).

D'où le titre de votre album « First The Town, Then The World ». Vous partez à la conquête musicale du Monde ? (Rires)
Oui, c'est un peu ça. Tout en gardant à l'esprit qu'il faut démarrer petit et ne pas avoir un égo démesuré par rapport à ça. On est un nouveau groupe, on sort un premier disque, si ce n'est une démo l'an dernier, donc on garde les pieds sur terre.

Musicalement, on parle de Bare Teeth comme un groupe de punk rock, pourtant on se rapproche plus du trash par moments, heavy, bref musicalement vous êtes où ?
Alors clairement, notre plus grosse influence reste le punk rock, mais on n'a pas envie de se retrouver avec une étiquette. On a envie de jouer pour des gens qui veulent découvrir notre musique et qui veulent surtout se laisser surprendre par notre musique, même si ce n'est pas leur style à la base.

Pour votre release party, vous avez demandé aux gens de venir costumés. Pourquoi ?
Pour faire la fête. Notre musique n'est pas forcément très festive, on ne fait pas du Blink 182 ou ce style. Et puis on s'est dit, on va voir combien de mecs vont oser se pointer costumés. (Rires)

Pourquoi uniquement 7 titres + un bonus ?
Je pense, à titre personnel, qu'un EP c'est mieux pour une première sortie. Et puis, à la base, on ne voulait faire que 4 ou 5 titres. Mais on s'est dit, c'est dommage de pas mettre ce morceau, puis cet autre morceau. Et à la fin, on s'est retrouvé avec 7 titres, et on s'est dit que ce serait sympa de rajouter un petit bonus, la cerise sur la gâteau si tu veux. Et comme j'avais un morceau acoustique, on s'est dit qu'on avait notre bonus. Il restait juste à ajouter une basse et quelques voix. Finalement pour un EP, les gens en ont pour leur argent. On est entre le gros EP et le petit album, avec un artwork qu'on a travaillé. Un bel objet finalement.

Puisque tu en parles, cet artwork original, c'est vous qui l'avez bossé ou vous travaillez avec quelqu'un ?
On travaille avec un illustrateur, je ne vais pas l'appeler graphiste sinon il va me tuer, qui s'appelle Pierre Philippe et qui avait déjà fait la couv d'un EP que j'avais fait avec mon précédent groupe … Et on aime bien ce qu'il fait ! On aime bien son approche. Je lui ai donné les idées directrices et j'aime bien sa manière de travailler en diptyque avec l'avant et l'arrière de la pochette qui fait qu'une fois ouvert, cela te donne un aspect fresque.

Qui a écrit les textes ? Quelle est la trame de cet album, si trame il y a ?
Principalement moi. On trouve un peu de tout sur cet EP. Par exemple « First The Town, Then The World », « Tomorrow Starts Today » parlent d'ambition, d'accomplissement. Quand t'as envie de quelque chose, ben il faut un peu se sortir les doigts du cul et y aller. Dans mon premier groupe, quand je disais au chanteur que je voulais faire un disque puis des concerts ou des tournées etc., il me répondait d'arrêter mes conneries, que ça marcherait jamais ... Moi, je lui disais qu'on pouvait faire quelque chose si on s'en donnait les moyens, et surtout si on se bougeait. Donc voilà, ces deux morceaux parlent un peu de ça. « Behind The Wall » est un morceau que j'ai écrit lorsqu'on est allé jouer en Roumanie. Ce sont des gens qui t'accueillent chez eux, qui partagent ce qu'ils ont et tu es toujours super bien reçu, en particulier lorsque tu vas jouer dans les pays de l'Est. Ils te filent leur chambre pour que tu puisses te sentir au mieux. Les mecs n’ont pas grand-chose, mais ils le partagent. On a aussi des sujets plus graves comme « Always Rain » ou « Down » qui parlent de dépression ou de suicide. « Down » par exemple, c'est quelqu'un qui pense au suicide, et toi, tu n'es pas là parce que tu n'as pas le temps, et finalement il passe à l'acte.  Voilà, tout ce ressentiment, cette culpabilité parce qu'à un moment je me suis dit que j'en avais marre, mais j'aurais peut-être pas dû. Et pour finir « These Towns Need Guns » qui parle des armes à feu. Ces arguments qui disent que s’il y avait plus d'armes on s'en sortirait mieux. C'est ce qu'on dénonce : ces gens qui ne comprennent pas ces causes à effets. Plus il y a d'armes, plus il y a de crimes, ça n'arrange rien, bien au contraire !

Pourquoi ce choix de « Parted Ways » pour votre clip ?
Je pense que musicalement, cela représente bien ce que l'on fait. C'est un morceau très classique punk rock. Et c'est celui qui a la structure musicale la plus évidente, avec peut être « Behind The Wall ». Ce titre parle d'amitié qui s'étiole avec les années. J'ai 36 ans, et je suis resté assez fidèle à ce que j'écoutais avant. Mon pote qui m'a introduit dans ce milieu, punk rock skate board, par exemple, a de son côté retourné un peu sa veste, est devenu plus adulte. Le travail, une copine qui partage pas les mêmes centres d'intérêt que toi, des responsabilités et au final tu prends des chemins différents et c'est qu'on a voulu montrer à travers cette chanson et à travers ce clip.

Vous travaillez comment les morceaux, chacun apporte, vous bossez seul ?
Alors généralement, on compose des morceaux tout seul, aux trois quarts. Et ensuite on soumet ce morceau au groupe. Et si tout le monde accroche, on le bosse tous ensemble.

Tu dois faire la promo de cet album, tu dis quoi ?
Que c'est le meilleur disque du monde, et qu'il faut l'acheter ! (Rires) Ca va, ça fait assez modeste ? (Rires)

Quelles sont vos références musicales ?
A Wilhelm Scream, Propagandhi qui ne sont pas des références punk rock très connues, mais ils ont emmené cette musique à un autre niveau ces 10 ou 15 dernières années. On a quitté les trucs plus classiques, genre Pennywise, pour arriver sur des morceaux plus techniques, avec des structures plus élaborées. On a eu la chance d'avoir notre EP mixé par Trevor Reilly le guitariste de A Wilhelm Scream. On se connaissait un peu, je lui ai dit qu'on avait un EP en préparation. Il m'a dit qu'il faisait du mixage, donc voilà, les choses se sont faites naturellement. Il n'arrêtait pas de s’excuser et nous disait que si on voulait bosser avec quelqu'un d'autre … Mais nous on le voulait lui, et on est super satisfaits du résultat.

Vous êtes quand même un groupe de punk rock moins engagé que d'autres groupes du même style ?
Effectivement. On a moins ce côté engagé comme peuvent l'avoir certains groupes punk français, mais surtout britannique des années 70 ou 80.

C'est dépassé ce style de punk ?
Je ne dirais pas ce que c'est dépassé. Ça correspond à une certaine esthétique, à un certain engagement social à leur époque. Je suis un grand fan des Clash. Mais le contexte social reste violent donc je comprends les groupes qui continuent à s'engager dans cette voie.

Est-ce que tu peux définir le groupe en 2 ou 3 mots ?
En 2 ou 3 mots ? Tu ne veux pas qu'on aille boire une bière plutôt. (Rires) Trash, Pop, Fun. C'est pas mal ça.

Si tu avais la possibilité de jouer un morceau avec un artiste vivant ou décédé, avec qui et quel morceau ?
Ah, avec ce genre de question, tu n'as pas envie de ne donner qu'une seule réponse. C'est ça le problème. Je te dirais bien Clash et Joe Strummer. N'importe quel morceau.

Dernière question. Quel est le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier album de PMX, groupe de rock écossais qu'on a rencontré à Anvers. Du bon punk rock, assez technique. Des très bons musicos, et adorables.

Merci pour cette interview !
Merci à toi …

Propos recueillis par Yann Charles