|
|
|
|
|
THRILL BLUES FESTIVAL (CROATIE)
|
|
|
|
|
Ecrit par Jerry T. |
|
|
mardi, 18 juillet 2017
THRILL
BLUES FESTIVAL
GRADSKI PARK - TRILJ
(CROATIE)
Le 14 juillet 2017
https://www.facebook.com/thrillbluesfestival/
Le 14 juillet 2017 à été un jour
important pour la petite ville de Trilj, à l'est de la
Croatie. Placée à une demi heure en transport des
grandes stations balnéaires et touristiques de Split, la
ville de Trilj qui se trouve sur le bord de la rivière
Cetina à accueilli la première édition
du festival entièrement dédié au blues
: The Thrill Blues Festival. Avec cinq groupes programmés,
un parc entier pour accueillir les festivaliers, et des
activités toute la journée, centrées
autour du blues et de son histoire.
L'événement démarre dés le
matin, avec deux heures de « Blues at School ».
Organisé comme une conférence musicale pour
expliquer aux enfants les véritables racines du blues, puis
son évolution musicale. Quelques photos typiques, et
quelques vidéos entremêlant les clins
d'œil. Du ramassage du coton jusqu'au Million Dollar Quartet
en train d'enregistrer dans les mythiques Sun Studio de Memphis. La
représentation est entrecoupée par quelques
reprises de classiques en live avec des sonorités
acoustiques par le guitariste assis sur le bord de la scène
et avec l'harmonica et le chant non amplifié de Boris,
organisateur de ce festival et maitre de conférence pour ce
début de journée. Les sujets sont
évoqués et mélangés
à la musique, jusqu'à la reprise de «
That’s Alright Mama » en clin d'œil
à Elvis ou « Sweet Home Chicago » en
clin d'œil au son typique du Chicago Blues. Finalement, c'est
Eric Sardinas, artiste tête d'affiche de ce festival, qui
viendra faire une intervention au micro pour évoquer ce que
la musique et le blues sont pour lui. Avant de faire monter les enfants
sur scène et d'entamer une jam blues très joyeuse
avec eux … Un beau moment d'apprentissage sur ce qu'est le
blues, placé sous le signe du partage et de la bonne humeur.
Il fait beau à Trilj et la température monte
doucement sur le site du festival. Un nouvel
évènement s'annonce, la projection en
intérieur du documentaire réalisé par
l'équipe qui a accompagné les groupes jeunes
talents ayant participé à
l’International Blues Challenge de Memphis cette
année. Une sorte de rétrospective sur la route du
blues, entre Atlanta et le Delta du Mississippi, bien sur le tout
génialement monté et orchestré avec
quelques grands titres qui viennent donner de la profondeur aux images
sélectionnées. Une première partie de
leur route à été
dédiée à suivre les traces des
légendaires Allman Brothers via la Georgie et l'Alabama,
avant de se concentrer sur le Blues et les live pendant le Challenge de
Memphis. On y aperçoit même nos amis
français des Cotton Belly's dans un grand moment de concert.
Puis la dernière partie de ce documentaire, digne de passer
sur des chaines thématiques, se concentre sur le voyage
initiatique vers les racines du Mississippi, jusqu'au passage sur le
Crossroads de Clarksdale.
Après une dégustation de produits locaux
très frais, et alors que les groupes enchainent les
soundchecks, la température devient insoutenable. Au dessus
de 35 degrés, il devient difficile pour les techniciens de
faire leur travail correctement, et la scène
n'étant pas couverte, les musiciens suent des litres pour
faire les balances. La décision est donc prise de
décaler le running order de deux heures pour laisser le
temps aux gens d'arriver tranquillement et pour ne pas faire s'amasser
devant la scène le public attendu en masse alors que la
température serait excessive.
C'est finalement vers 20 heures que les concerts commencent, et le
public est venu en nombre. Déjà un millier de
personnes prend du bon temps sur le site, dans le parc et sur le bord
de la Cetina. Un petit marché sur les abords du festival
propose quelques goodies locaux et aux couleurs du « Thrill
Blues Festival ». Et quelques tentes proposent des boissons
croates et des repas façon festival. L'organisation de ce
festival s'est bien faite. Dbluz, le premier groupe, qui joue
à domicile, s'avance sur la scène. C'est un power
trio, qui enchaine les classiques du blues, de « Hoochie
Coochie Man » à « Got My Mojo Working
», avec son chanteur à la dégaine comme
on l'aime. Chapeau de cowboy, guitare quart de caisse et collier
d'harmonica sur la bouche. L’enchaînement des
classiques et le jeu avec des cuivres fait son effet pour
démarrer la soirée. En effet, une section de
trois saxophones viendra pousser de la note et des solos en folie sur
les derniers morceaux de leur set.
Le second groupe de la soirée s'avance. Ozone
démarre sur un gros riff, une bonne distorsion et le soleil
en train de se coucher pour un « Foxy Lady »
d'anthologie. Le show est de qualité et l'ambiance commence
à prendre, les lumières de qualité
commencent à se faire prenantes. Le groupe enchaine les
titres majeurs, dont un « You Can Leave Your Hat On
» de Joe Cocker très chaud. Les solos de guitares
sont inspirés années 80 et très
techniques. La chanteuse, très sexy derrière sa
paire de Ray Ban, entonne à gorge
déployée un grand « Give Me a Reason to
Stay Here ». « Walking By Myself » de
Gary Moore viendra mettre le feu au public avec Boris en guest
à l'harmonica. Le final de ce show réussi se fait
avec la montée sur scène d'un quartet de
chanteuses en habits croates typiques. Super
rock’n’roll et complètement inattendue
cette combinaison sur un hymne croate qui vire au titre dans la trempe
des meilleures power ballades heavy rock.
Troisième groupe de la soirée, alors que le
festival se remplit à son plein potentiel, HAL, musicien
guitariste solo. Il interprète ses titres acoustiques,
uniquement des compositions instrumentales virevoltant entre les sons
jazzy et des sont plus typiques du blues en utilisant un slide sur ses
guitares 12 cordes. Light Under The Black Mountain, venu tout droit du
Monténégro, un des talents émergents
de cette zone de l'Europe, vient faire monter la tension. La
température monte dans le public devant la scène.
Les notes rock’n’roll s'envolent et les bends
d'harmonica donnent la touche bluesy qui justifie la
présence du groupe ici. Les compositions du groupe font leur
effet, bien fait et très en place. La soirée
s'avance, et c'est au tour de Sunnysiders, le groupe dont
l'organisateur du festival est musicien, guitariste, chanteur et
harmoniciste. La première partie du show se fait assise, en
intimité avec le public qui se prend au jeu. Batteur qui
joue du cajon, chanteuse et chanteur à la guitare
acoustique, et guitare électrique jouée en
douceur. Le groupe interprète ses propres titres, issus de
leur dernier album « Click Play » sorti il y a tout
juste quelques jours. Les musiciens finissent le show sur quelques
titres électriques et debout, pour mettre le feu,
« Delirium » et « In Case You Miss It
» résonnent dans le parc de Trilj, et
l’énergie est donnée pour la fin de cet
événement, la tête d'affiche : Eric
Sardinas.
Il est déjà une heure du matin et il se murmure
que ce sont quatre milliers personnes qui ont fait le
déplacement pour venir assister à cette
première édition du festival. Le public est
amassé sur les barrières et c'est
l'arrivée d'Eric Sardinas sur scène !
Dés les premiers instants du groupe sur scène,
c'est le feu. Le premier titre se fait lourd et puissant, dans le cri
strident du dobro à fond dans un Marshall en distorsion sur
« Treat me Right ».
Au second titre, petit problème technique sur le micro du
bassiste qui démonte son SM58 avant de le balancer sur
scène. Ce qui emporte les encouragements du public, un petit
changement de micro et un petit message de la part du groupe. Puis Eric
balance le riff de « Mississippi Baby ». Le gros
blues qui tâche, et qui surprend par ses rythmes ultra
efficaces, sera le credo ce soir. Eric s'adresse beaucoup au public, ce
qui n'a pas été le cas pour beaucoup de groupes
jusqu'a maintenant. Les mots de l'artiste trouvent leur écho
avec les cris des fans. Quelques changement d'ambiances, entre riffs
typiques et poisseux façon Louisiane, puis l'appel des
grands espaces sur des ballades typées mountain music.
« Cant Be Satisfied » en clin d'œil
à l'œuvre de Muddy Waters est
entièrement revisité par le groupe et en devient
très groovy. Présentation des musiciens et le
public est en feu. Le groupe joue avec le public et le fait
répondre sur « Which Kind of Whisky ? ».
Les musiciens s'expriment chacun leur tour avec des solos supers
efficaces de basse et de batterie. Certains membres du public essaient
de monter les grilles pour aller sur scène, et l'ambiance
reste très bon enfant. Eric Sardinas & Big Motor
seront rappelés deux fois, l'occasion
d'interpréter de gigantesques versions de « Back
Door Man » et de « Road House Blues ». Le
show à été véritablement
bluffant.
Il est presque 3 heures du matin, et on va résolument
rentrer se coucher en se disant que cette première
édition du Thrill Blues Festival est une
véritable réussite. Désormais, on
n’attend plus qu'une seule chose, l'annonce de la seconde
édition pour 2018 !
Jerry T. –
juillet 2017
|
|
|
|