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CAHORS BLUES FESTIVAL 2017
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Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 16 juillet 2017
Cahors Blues Festival 2017
CAHORS
BLUES FESTIVAL
ESPACE BESSIERES
– CAHORS (46)
Du 11 au 15 juillet 2017
http://www.cahorsbluesfestival.com
C’est avec un certain plaisir que nous retrouvons Cahors qui,
comme chaque année, est le grand rendez-vous blues de la
saison avec peu ou prou tout ce qui compte de la communauté
blues nationale et internationale. La devise de cette 36ème
édition est claire, Cahors Blues Festival est «
Born To Be Soul » et il va le prouver cette semaine mais en
attendant, on se retrouve à la Villa Malbec pour une
soirée de chauffe placée sous le signe de la
qualité c’est Jersey Julie qui se charge de
chauffer le public en attendant le dîner.
Le saxophone bien accroché et la voix très
chaude, la plus Américaine des Biterroises et son compagnon
guitariste qui n’en est pas moins virtuose vont nous emmener
dans un bon blues riche et subtil, parvenant à capter
l’attention d’un public qui se régale
avec les grillades qui lui ont été
préparées et avec les crus que la Maison Rigal
lui fait déguster. Une grosse heure d’un bon blues
plein de relief et de sensibilité, c’est ce que
nous proposeront Julie et Olivier qui comme toujours donnent sans
compter à un public qui le leur rend bien. On
espère les revoir dans les années à
venir dans le « In » du festival !
On continue la soirée avec les
Québécois du Ben Racine Band qui vont venir nous
expliquer comment ils ont remporté l’International
Blues Challenge en janvier dernier, parvenant à faire lever
le public et à le faire danser devant la scène
grâce à une musique bouillonnante de groove et de
talent grâce à une section de cuivres bien
présente et à un frontman qui ne
fléchit jamais, quand bien même il se met
à reprendre dans le texte du Ray Charles et autres grosses
pointures du blues. Le deuxième set nous
réservera même une surprise puisque Ben Racine
invitera la délicieuse Dawn Tyler Watson à venir
nous offrir quelques titres dont son superbe « Take It
Outside » avec lequel elle ramasse tous les succès
depuis une grosse dizaine d’années.
Voilà une belle initiative qui aura permis à tout
le monde de se retrouver avant le jour J pour une mise en jambes des
plus réussies. Un peu de repos avant la grosse semaine qui
nous attend ne sera pas du luxe …
Mardi 11 juillet :
La journée commence sur les coups de 17 heures avec nos amis
Suisses de The Two, anciens lauréats du Swiss Blues
Challenge et du Mississippi Blues Trail Challenge qui profitent
aujourd’hui de leur récompense pour se produire
sur la belle scène du Village du Blues devant un public
conséquent qui n’a pas
hésité à se déplacer pour
une affiche de qualité. Des compositions personnelles sur
lesquelles le duo fait bouger la foule jusqu’aux morceaux en
Créole que le Mauricien de la bande interprète
avec une élégance folle, The Two aura
remporté la partie ce soir grâce aux slides
effrénés de Thierry Jaccard et à la
voix de fou furieux de Yannick Nanette. Plus on avance dans le temps et
plus ces deux-là prennent de l’envergure !
Ce qui va suivre dépasse tout ce que l’on peut
imaginer et la foule conséquente l’a bien compris
! La Stax Music Academy est là pour couronner les
50ème anniversaire de la tournée de ses
ainés et elle va le faire de a plus belle des
manières avec un groupe soigneusement placé mais
aussi et surtout avec des chanteurs qui vont rivaliser de talent pour
nous emmener vers le meilleur de la soul en
général et de la Stax en particulier. Jamais en
manque d’inspiration, ces jeunes gens de seize ans en moyenne
vont nous démontrer que les James Brown, Aretha Franklin,
Carla Thomas, Eddie Floyd et autres Booker T & The
M.G.’s ont laissé planer sur Soulsville USA une
ombre qui n’est pas prête de s’effacer.
Il suffira de regarder le public qui chante et qui danse à
tout va pour comprendre que le pari fait par le Cahors Blues Festival a
été gagnant mais ça, ceux qui
étaient à Memphis en janvier dernier pour les
répétitions en étaient
déjà convaincus. Il est un peu tôt pour
se prononcer mais le show de la Stax Music Academy risque fort de
rester dans les mémoires comme le plus émouvant
de cette 36ème édition …
Même s’il reste de belles choses à venir
!
A peine le temps de se sustenter que l’on passe
déjà à la grande scène sur
laquelle Kathy Boyé & The DTG Gang vont venir ouvrir
la soirée. Le virage blues de la chanteuse connue pour ses
prestations dans le gospel se fait de plus en plus sentir et
c’est portée par un groupe solide
emmené par le guitar hero Sam Tchang que la diva du
Sud-Ouest va nous emmener sans aucune retenue faire un grand tour dans
le Mississippi, et plus si affinités. La grande
scène vient de connaitre ses premiers émois et
nous sommes loin d’en être au bout ! Ceux qui ont
un peu trop vite mis une étiquette sur la chanteuse vont en
être pour leurs frais car Kathy Boyé a
entamé une vraie carrière de blueswoman et
qu’elle compte bien aller le plus haut possible dans ce
registre …
Le temps de changer de plateau et nous voilà avec Mavis
Staples qui a fêté hier soir ses 78 ans et qui
arrive plus que fringante sur scène pour nous offrir un show
soul dont elle a le secret. La mythique chanteuse qui s’est
fait connaitre avec les Staple Singers ne va pas manquer un seul
instant de prendre le public dans le creux de sa main pour
l’emmener se promener avec elle près des eaux
boueuses d’un Mississippi et luis offrir des
trésors de blues et de soul dont elle seule à le
secret. L’assistance parmi laquelle on retrouve les jeunes de
la Stax Music Academy n’en perd pas une bouchée et
se régale comme il se doit de la prestation d’une
des dernières légendes vivantes du blues. Vous en
rêviez, Cahors l’a fait
!
La première soirée du Cahors Blues Festival a
fait le plein et c’est la toute nouvelle Marraine du
Festival, Dawn Taylor Watson, qui va venir nous régaler avec
le Ben Racine Band pour une troisième et dernière
partie de soirée. Avec un show rodé à
la perfection mais avec quand même encore une grosse part
d’improvisation qui confère un
véritable charme à son show, la
Québécoise va à son tour tenter le
hold up du siècle en volant la vedette à la
légende qui l’a
précédée. Difficile de dire si Dawn
Tyler Watson a remporté la partie ou non, mais une chose est
certaine, c’est qu’elle a définitivement
gagné son ticket pour revenir l’année
prochaine se produire sur la belle et grande scène du Cahors
Blues Festival. Déjà de belles choses en
perspective pour 2018 donc car à n’en point
douter, la chanteuse ne manquera pas là non plus de nous
sortir le grand jeu ! Une belle satisfaction pour toute la team Zicazic
qui la suit depuis plus de dix ans et qui a eu la chance de la
féliciter en janvier lorsqu’elle a
remporté l’International Blues Challenge
à Memphis
On quitte le site pour aller prendre le repos du juste car demain la
journée promet d’être belle mais
également chaude. Et comme de nouvelles retrouvailles sont
programmées, il faudra jouer la carte de la
solidité puisque le Cahors Blues Festival a encore de belles
cartouches en réserve !
Mercredi 12 juillet :
Ce qui est bien à Cahors, c’est qu’il y
a toujours les amis de la communauté blues et que
l’on peut y passer de bons moments pleins de
convivialité en attendant le début des concerts.
C’est donc pour 17 heures que nous rejoignons le Village du
Blues pour y retrouver un évènement un peu
spécial puisque ce sont les élèves du
conservatoire de musique du Grand Cahors qui viennent pour le concert
qui suit la master class qu’ils ont suivie avec Bernard
Sellam, chanteur et guitariste du célèbre groupe
Awek. L’occasion de passer à la moulinette
quelques grands standards du blues que ces musiciens ont parfaitement
assimilés en seulement quelques jours. C’est pour
certains d’entre eux la première occasion de
monter sur scène et c’est aussi une des actions
importantes à mettre au crédit du Cahors Blues
Festival !
Difficile de résister à l’appel de nos
amis d’Awek qui, justement, assurent le concert
apéritif du jour à 19 heures et qui, comme
à leur habitude, vont venir nous proposer un blues riche et
savoureux dans lequel on trouve une grande dose de guitare, une section
rythmique de luxe et un harmonica porté par
Stéphane Bertolino qui a été
élu meilleur harmoniciste de l’année en
2011 à l’International Blues Challenge de Memphis.
Jamais à court d’une belle phrase musicale mais
aussi d’une parole aimable, Bernard Sellam rendra hommage
à ses amis de France Blues mais aussi à B.B. King
et nous gratifiera des parties de guitare dont il a le secret.
Soudé depuis plus de vingt ans et plus de 1.500 concerts,
Awek nous aura sorti ce soir encore le grand jeu et nous aura offert un
très bon concert ! Comme toujours pourrait-on dire
…
Le temps de partager le repas avec notre ami Jacques Morgantini et nous
revoilà déjà devant la grande
scène pour le show de la Music Maker Foundation Revue qui va
nous offrir l’opportunité d’accueillir
tour à tour le tromboniste Lil' Joe puis les guitaristes
Albert White, Alabama Slim, Robert Lee Coleman et Robert Finley
réunis autour de Nashid Abdul à la basse et Ardie
Dean à la batterie. Découverts grâce
à la perspicacité de Denise et Tim Duffy, ces
grands bluesmen jusqu’alors méconnus ont eu
l’opportunité sur le tard de se faire connaitre,
de sortir de la misère et de tourner tout autour du monde
où ils transmettent au quotidien leurs connaissances du
blues souvent acquises auprès des grands noms du genre. On
n’évitera pas quelques gros standards trop bien
connus du grand public mais c’est
présentés par un groupe plein de charme
qu’on les écoute avec un certain plaisir puisque
ces musiciens ont en eux l’authenticité et la
légitimité nécessaires pour le faire !
Sur les rails depuis 1994, Music Maker Relief Foundation n’en
finit plus d’apporter du bonheur au public mais aussi
à des artistes auxquels elle donne les moyens de vivre
décemment de leur musique … Un projet louable que
chacun peut soutenir à sa manière !
C’est avec un artiste doublement
récompensé cette année aux Grammy
Awards que Cahors va terminer la soirée et c’est
riche de sa jeunesse passée à Bâton
Rouge, en Louisiane, que Kenny Neal va nous abreuver de son jeu de
guitare très racé et de sa voix qui ne
l’est pas moins. A la fois puissant et subtil, le bluesman va
nous emmener vers des trésors que lui seul connait et ne va
pas se priver de nous les expliquer dans le texte, soutenu par une
section rythmique de gros calibre mais aussi par deux claviers qui font
bien plus que de la figuration. Le public qui a osé tenter
l’expérience n’aura pas à le
regretter car c’est dans un élan de
générosité que Kenny Neal va lui en
donner tant qu’il en demande, voire même plus
encore, et ce jusqu’après les douze coups de
minuit. Mélangeant talent, virtuosité,
inspiration et charisme, voilà un artiste qui gagne
à être connu et qui sait à merveille
tirer son épingle du jeu quand on lui en donne les moyens.
En perspective de la journée de demain qui nous offrira la
demi-finale du Mississippi Blues Trail Challenge dans
l’après-midi puis le blues dans la ville le soir,
nous ne nous attardons pas et allons prendre un peu de sommeil,
histoire d’être en forme pour cette
journée qui s’annonce riche en
découvertes.
Jeudi 13 juillet :
La journée promet d’être riche en
émotions puisqu’elle est en majeure partie
consacrée à la demi-finale du Mississippi Blues
Trail Challenge avec pas moins de huit groupes ou solos qui vont en
découdre, mais en parfaite amitié, durant des
sets limités à 25 minutes chacun. On commence
donc avec Daddy MT & The Matches qui vont nous
régaler avec leur gros blues bien fignolé qui
emprunte énormément à celui de Chicago
mais aussi par moment à celui de Memphis ! On appelle
ça un départ bien négocié
…
On continue avec le duo Do The Dirt qui délivrera une
prestation homogène mais peut être
marquée par un peu trop de stress et par une attitude
statique qui nuit forcément à une
plénitude que le groupe semble près
d’atteindre. Un peu moins de changements de guitares et
quelques morceaux debout seraient assurément un plus !
C’est maintenant le one man band Louis Mezzasoma qui
s’y colle et qui nous séduit avec un show
à la fois plein et chargé en émotions.
Des chansons autobiographiques qui sont très vite
partagées pas l’assistance et une vraie
musicalité feront le reste et personne ne regrettera
d’avoir assisté à la confirmation en
live des multiples talents du jeune homme sur album.
Flo Bauer est un ovni de la jeune scène blues nationale et
c’est avec deux vieux briscards bien en place qu’il
se produit, nous offrant des compositions en Anglais mais aussi en
Français et réussissant à attraper le
public par le cœur avec un jeu de guitare digne des meilleurs
et avec une voix qui a su trouver sa place la plus adaptée.
Transfuge d’un célèbre
télé-crochet, Flo Bauer a aujourd’hui
l’étoffe des meilleurs et il le prouve
à chacune de ses sorties !
Vicious Steel était à Memphis en janvier pour
défendre les couleurs de la France, ils sont à
Cahors cet après-midi pour mettre le feu au festival et
essayer d’aller encore un peu plus haut que tout ce qui leur
a été offert ces dernières
années. En véritable pile électrique,
Cyril Maguy emmènera la foule vers des strates inattendues
tandis qu’à ses côtés, le
métronome Antoine Delavaud fera bien plus
qu’assurer le rythme. A l’image de certains des
cols du Tour de France, on pourrait quasiment classer Vicious Steel en
« Hors Catégorie » !
C’est déjà à King Biscuit de
venir nous présenter un set quelque peu brouillon qui,
malgré ses petites imperfections, réussira
à nous attirer l’oreille grâce
à des percussions omniprésentes et à
un jeu de guitare à la fois roots et recherché.
Un peu de stress là aussi aura quelque peu nui à
la qualité d’ensemble, ce qui
n’enlève rien au potentiel des Normands qui ont
à coup sur la capacité de nous surprendre
!
Avant dernier candidat, Cory Seznec arrive dans une configuration trio
plus qu’intéressante avec ses percussions
africaines que l’on aura un peu de mal à percevoir
durant une grosse moitié de son set et avec un harmonica
déluré tenu par l’excellent David
Chalumeau qui ne parviendra pas à combler un certain manque
de concision de la part d’un groupe donc c’est
paradoxalement le point fort d’habitude !
On termine avec Rumble 2 Jungle qui va littéralement mettre
le feu à la scène du Village du Blues avec un
show explosif à plus d’un terme, par le son
déjà, qui ne souffre d’aucun manque,
mais aussi par l’attitude positive qui pousse le quartet
à donner et à donner encore
jusqu’à ce que le public, rassasié,
croule sous le poids de sa musique et soit définitivement
sous le charme ! Et quand on sait que les connaisseurs nous parlaient
d’un show à 80% des possibilités du
groupe, on a vraiment envie d’en découvrir plus
très vite.
Le temps de la compilation des résultats, on s’en
va se restaurer et commencer à profiter du Blues dans la
Ville au Coin des Halles où se produisent les amis de
Vicious Steel qui vont petit à petit sentir monter la
pression au fur et à mesure que la foule va grossir en face
d’eux. L’annonce des résultats de la
demi-finale leur mettra un peu de baume au cœur
puisqu’ils sont qualifiés au même titre
que Daddy MT & The Matches, Flo Bauer Blues Band et Rumble 2
Jungle pour la grande finale de demain soir.
Et comme rien n’est jamais « banal » au
Coin des Halles, ce sont bientôt quelques guests comme
Sofaï ou encore Johnny Gallagher qui viendront participer
à la fête tandis que dans la ville, les autres
bars accueillent The Pathfinders, Brian Harpwood Trio, The Fabulous
Trio et nombre d’autres groupes qui ont
déjà participé cet
après-midi au Challenge … Voilà encore
une journée qui aura tenue toutes ses promesses !
Vendredi 14 juillet :
C’est une avant dernière journée
quelque peu exceptionnelle qui nous attend aujourd’hui car
nous allons la commencer de bonne heure en compagnie de Jacques
Morgantini qui va nous offrir une conférence sur le
thème « Musique et Paroles du Blues » en
compagnie du guitariste Tonky De La Peña et de son bassiste.
En deux heures pleines d’intensité, ce grand
connaisseur des musiques noires américaines
emmènera une salle comble à la
découverte des grands thèmes du blues, mais aussi
des grands artistes et des subtilités souvent
imagées de leurs textes. De belles phrases et de belles
notes qui nous conduiront prendre un peu de repos avant
d’aborder la suite.
On reste avec Jacques Morgantini qui va recevoir officiellement sur la
scène du Village du Blues le Keeping The Blues Alive Award
qui lui a été décerné par
la Blues Foundation en janvier dernier. Encore un grand moment
d’émotion qui nous emmènera cette fois
jusque dans les salons du Festival où
l’organisation complètera cette distinction par
quelques cadeaux qui feront très plaisir à ce
personnage haut en couleurs qui, malgré la fatigue, ne fera
pas l’économie des plaisanteries et des bons mots
dont il a le secret.
Pendant ce temps, les Cotton Belly’s vont chauffer
l’atmosphère sur la scène du Village du
Blues en y déversant une partie de la somme de talent dont
le groupe dispose. Demi-finalistes à
l’International Blues Challenge, les Franciliens ne vont pas
se contenter de jouer la carte de la facilité et vont au
contraire mettre tout leur poids dans la balance pour la faire pencher
de leur côté. Et il faut bien
reconnaitre que les nombreuses personnes de l’assistance vont
littéralement craquer pour ce quartet au feeling incroyable
et à la musicalité particulièrement
poussée. Difficile de résister au charme des
Cotton Belly’s, le public cadurcien en a fait ce soir
l’expérience
!
Après les Cotton Belly's, on continue sur la
scène Village avec un trio venu de Bretagne : The Fabulous
Trio. Et à travers leurs chansons, ils nous
emmènent dans leur univers rockabilly. Beaucoup
d'énergie pour ce groupe aux influences diverses que l'on
retrouve dans l'interprétation de grands titres de Johnny
Cash, Bill Haley ou Chuck Berry. Une guitare et un chant
très efficace, le tout bien soutenu par une contrebasse et
une batterie. Un public ravi qui n'a pas hésité
à se lever et à danser aux rythmes
effrénés proposés par le trio breton.
Une belle entrée en matière avant une
soirée qui, elle aussi, s'annonce tout aussi belle.
On retrouve déjà la grande scène avec
la finale du Mississippi Blues Trail Challenge et c’est ce
soir Vicious Steel qui essuie les plâtres avec un show
toujours aussi consistant et avec la folle énergie qui
caractérise le duo. Jamais avare d’une
plaisanterie ou d’un petit clin d’œil,
Cyril Maguy pilote le duo à la force de ses guitares et
résonateurs tandis que le métronome de service,
Antoine Delavaud, habille l’ensemble d’une touche
de génie. On aime toujours autant !
Place à Daddy MT & The Matches qui vient nous
proposer un bon gros blues de derrière les fagots, un de
ceux qui vous mettent les nerfs à vif et qui arrosent le
tout d’une voix bien épicée, histoire
d’être certain que la force de conviction soit
telle qu’il est impossible d’y résister.
Virtuose, Daddy MT n’en n’est pas moins un
excellent chanteur qui sait exactement comment faire pour que sa
musique touche droit au cœur, et plus si
affinités.
Flo Bauer prend ensuite le relais et nous dévoile un show un
peu moins à l’aise que celui de la veille, non pas
qu’il ne soit pas aussi bon mais peut-être
qu’à cause de la présence sur la grande
scène, les marques sont un peu plus difficiles à
faire. De l’avis des fans croisés dans le public,
la set list aurait dû être corrigée mais
cela, n’enlèvera rien au bout du compte et le Flo
Bauer Blues Project saura s’attirer la bienveillance de
l’assistance.
Dernier candidat du Challenge, Rumble 2 Jungle va une fois encore nous
offrir un gros show électrique avec une guitare pleine de
saveur et une rythmique solide à souhait. Ajoutez-y le
charme et la voix de Kissia San et vous aurez rapidement compris
pourquoi le quartet aura remporté trois prix (Cahors Blues
Festival, Benicassim Blues Festival et Billy Bob's Disney Village)
tandis que Flo Bauer Blues Project en décrochera deux
(Toulouse Blues Society et European Blues Cruise), deux
également pour Daddy MT & The Matches (Cahors Villa
Malbec et France Blues) et enfin un pour Vicious Steel (All That Jazz).
Après tant de bonnes choses, le public du Cahors Blues
Festival méritait bien un cadeau de choix et c’est
de la part de Johnny Gallagher qu’il le recevra,
l’Irlandais nous offrant une Marseillaise avant
même les premières notes de son show, nous
emmenant ensuite de blues rock en slow blues en passant même
par une « reggae irlandais » que le guitariste,
toujours très inspiré, nous servira avec une
belle dose de brio. N’hésitant jamais à
faire participer la foule, Johnny Gallagher n’aura pas besoin
de beaucoup de temps pour s’attirer la sympathie du public et
n’aura plus dès lors qu’à
dérouler un show bien structuré mais jamais lisse
!
Fidèle à la tradition de partage qui
l’anime, Johnny Gallagher aura ce soir quelques
invités de marque avec pour commencer Sofaï qui le
rejoindra pour deux titres dont un traditionnel « Sweet Home
Chicago » et enfin Bernie Marsden, ex-guitariste de
Whitesnake, avec qui il nous offrira un superbe « Key To The
Highway » avant de nous faire cheminer de classiques en
classiques avec entre autres « Walking By Myself »
et de terminer en rappel avec des titres comme « House Of The
Rising Sun » et autres « Can’t Stop
Falling In Love With You ». Cahors, conquis, en redemandera
encore et encore !
Voilà encore une belle journée qui a tenu toutes
ses promesses avec son lot de découvertes et de
retrouvailles … C’est aussi ça
l’esprit du blues, donner la même chance aux jeunes
formations qu’aux vieux routiers déjà
endurcis !
Samedi 5
juillet :
Même s’il nous reste encore quatre concerts, et non
des moindres, ça commence un peu à sentir
l’écurie pour cette 36ème
édition qui nous a concocté un final en forme de
feu d’artifice avec pour commencer The Pathfinders qui vont
nous séduire avec la voix puissante et
déterminée de Lilou Hornecker et la guitare
inspirée de Max Genouel. Soutenus par une rythmique efficace
où l’on reconnait Igor Pichon à la
basse, The Pathfinders vont nous faire une démonstration de
blues, de rhythm’n’blues et de
rock’n’soul dont ils ont le secret et personne dans
le public ne le regrettera, quand bien même il fait encore
très chaud en cette fin d’après-midi
où l’on dépasse allègrement
les 30 degrés !
Le soleil décline un peu pour l’arrivée
de John Nemeth que nous avions croisé par hasard en janvier
dernier à Memphis alors que nous allions déjeuner
au Cozy Corner et c’est accompagné de sa dream
team française, Anthony Stelmaszack à la guitare,
Antoine Escalier à la basse et Fabrice Bessouat à
la batterie, que le chanteur et harmoniciste va nous propulser dans son
univers qui s’inspire de différents blues
puisqu’il a vécu longtemps sur la Côte
Ouest avant de rejoindre Memphis où il réside
aujourd’hui. Littéralement emballé par
le bluesman américain mais aussi par son groupe de
Frenchies, le public n’en perdra pas une bouchée
jusqu’à ce qu’Angel Forrest vienne
partager un morceau sur la scène du Village du Blues !
Ça promet pour la suite …
On retrouve maintenant Angel Forrest sur la grande scène et
c’est accompagnée d’une
équipe de riffeurs à gages qu’elle se
présente à nous puisque l’on reconnait
à ses côtés son compagnon Denis
Coulombe mais aussi Ricky Paquette et Jean-Sébastien
Chouinard, de quoi nous offrir un gros son pour un set durant lequel
Angel ira de compos en reprises, prenant même le temps de
renvoyer l’ascenseur à John Nemeth en
l’invitant à partager sa scène pour un
duo. Encore un passage par « House Of The Rising Sun
», par « Crossroads Blues » ou encore par
« Whole Lotta Love » et par « Me And
Bobby McGhee » et voilà un concert rondement
mené qui aura su fédérer
l’assistance autour d’une seule et même
passion du blues, celle que l’on entrevoit dans les yeux
d’un public venu pour se régaler d’une
programmation sans la moindre faille. Cahors serait devenue la capitale
du blues pour 2017 qu’elle ne s’en sortirait pas
mieux !
Quoi de mieux pour terminer cette 36ème édition
qu’on concert de Mister Sipp, le Mississippi Blues Child qui
a remporté l’International Blues Challenge
à Memphis en 2014 et que l’on retrouve depuis sur
les plus belles scènes des plus grands festivals au monde.
En power trio, Mister Sipp n’hésite pas une
seconde à mettre du Chicago Blues et du rock dans sa musique
mais c’est en respectant une tradition de qualité
très forte sur les rives du Big Muddy que le chanteur et
guitariste nous laissera entrevoir toute l’étendue
de son talent. Charismatique au possible, celui que
l’état civil connait sous le nom de Castro Coleman
n’aura pas grand mal à plier convenablement cette
ultime soirée d’un festival qui aura tenu toutes
ses promesses !
Au moment de quitter l’équipe du Cahors Blues
Festival, on remerciera forcément toute une
équipe d’organisation mais aussi ses
bénévoles et ses techniciens qui se sont mis en
quatre pour que tout soit si ce n’est impeccable, au moins
très proche de la perfection. On regrettera un
léger manque de fréquentation devant la grande
scène alors que la scène du Village du Blues aura
fait le plein chaque jour, signe que si le festival a su attirer le
public vers sa musique mère, il n’a pas encore
tout à fait réussi à transformer
l’essai et en le faisant passer du côté
payant de la barrière ne serait-ce que pour le remercier
pour tous les spectacles gratuits qui lui sont offerts …
Difficile d’équilibrer un bilan quand on ne
souhaite proposer que du blues, qui plus est de très grande
qualité ! Contre vents et marées, Cahors tiens
bon la barre et c’est quand même assez rassurant
…
Fred Delforge – juillet 2017
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