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STEVE HACKETT au TRIANON (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mardi, 04 juillet 2017
 

STEVE HACKETT
LE TRIANON – PARIS (75)
Le 26 mars 2017

http://www.hackettsongs.com/

Remerciements à Margaux Cassier et Fawzi Meniri de Live Nation

Étant tombé dans le chaudron Genesis tout petit et possédant la collection (quasi) intégrale des originaux enregistrés en studio, ainsi que les différents live, il était de mon devoir d'assister à ce concert au Trianon, dont l'attente fut quasi-obsessionnelle. Steve Hackett, c'est en dehors d'un immense musicien, cette pierre angulaire, personnalité double d'un certain Peter Gabriel, influente de l'immense Genesis.

Certains diraient que Steve Hackett ferait mieux de se remettre à l'ouvrage de sa carrière solo plutôt que de continuer à puiser dans le vivier des compositions de la formation qui fit de lui ce qu'il est aujourd'hui. Oui mais, ayant (re)pris à bras le corps l'entreprise de continuer à faire vivre une musique référentielle et bénéficiant ce faisant, il est vrai, d'un retour d'affection peu prévisible, Hackett se voit avant tout comme un archiviste, voire un concertiste, donnant aux foules progressives ce qu'elles demandent depuis trop longtemps : une reformation du vrai Genesis, celui qui, de 1970 à 1977, jusqu'au départ du présent maître de cérémonie, éblouit par une musique complexe, alambiquée mais toujours mélodique. Alors, certes, il en est le seul composant restant mais, bien entouré, il fait le métier avec une précision, un allant et une passion absolument incontestables.

Côté groupe, une seule nouveauté avec Nick Beggs, ex-Steve Howe et Porcupine Tree, qui remplace Lee Pomeroy à la basse. Du classique avec Roger King, vieux compagnon d'Hackett aux claviers, un Nad Sylvan au timbre Gabrielo-Collinsien tout à fait approprié, Gary O'Toole dont les facultés percussives et vocales sont essentielles à l'exercice et enfin Rob Townsend aux claviers, chœurs, flûte et saxophone en complément idéal. Et Hackett en mage guitaristique « intersidérant » évidemment, fallait-il le préciser ? Parfait. La prestation, ne déborde pas d’effusions superflues, et il en va de même pour le groupe qui se montre sous une réserve toute britannique, et ce en dépit d’un Steve Hackett pour une fois bavard et affable. Techniquement parfaite, un petit manque peut-être de folie visuelle, trop statique, mais quelle merveille sonore.

Côté set list, là encore, ce bon vieux Steve ne fait pas dans la fantaisie, l'expérimental ... Steve Hackett débute ce concert par des titres solos tirés de ses albums des années 70 dont « Voyage of the Acolyte » ou « Spectrum » mais aussi de son dernier opus « Wolflight ». S’en suit un second set qui vaut son pesant de fish & chips ! Ces braves gens veulent du bon gros Genesis classique ? Donnons-en-leur !

De « Dance on a Volcano » à « Los Endos », c'est attendu mais efficace avec les obligatoires passages par une certaine « Musical Box », de jolis « Horizons » acoustiques, « I Know What I Like » pure écriture Gabriel, le titre comprenant LE solo d'Hackett dans Genesis (« Firth of Fifth »), et l'épopée progressive de référence (« Supper's Ready », trente minutes de bonheur). On retrouve, de plus, « The Fountain of Salmacis », rare en concert dans une interprétation magistrale, et pour la première fois « The Cinema Show » dont Steve était habituellement exclu sur la seconde partie instrumentale réservée au trio Banks-Collins-Rutherford ...

Lors de la dissolution effective du groupe, je n'aurais jamais imaginé que tous ces morceaux mythiques du début (avant 1977) puissent revenir avec autant d'exactitude. Une musique écrite à l'origine de toute évidence, mais que les interprètes ont si bien intériorisée que tous jouent de mémoire sans partition.

Le discret Steve Hackett qui maîtrise tous les styles, allant du classique au rock en passant par la pop et le flamenco, ne figure même pas (à ma connaissance) dans les classements des meilleurs guitaristes et c'est bien dommage.

Donc au final, que du plaisir à entendre et voir Steve Hackett faire revivre la musique de Genesis une nouvelle fois, dans cette atmosphère ou le public – y compris moi – a frôlé la ferveur christique !

Fred Hamelin – juillet 2017