Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 30 juin 2017
God’s
Clown
(Pop The Balloon Records
– 2017)
Durée
62’17 – 19 Titres
https://www.facebook.com/johan.asherton
Ancien leader des Froggies, Johan Asherton s’est
retrouvé confronté à un choix
délicat à la fin des années 80, se
demandant s’il était plus judicieux de former un
nouveau groupe ou de voler définitivement de ses propres
ailes en commençant une carrière solo
… C’est finalement cette seconde option que le
chanteur et guitariste choisira, pour pouvoir rester libre de ses choix
et pour laisser libre cours à ses talents de songwriter, une
décision judicieuse puisqu’il sortait en 1988 un
premier opus personnel, « God’s Clown »,
qui restera un des incontournables de sa discographie, à
l’image du « Berlin » de Lou Reed, du
« Hunky Dory » de David Bowie ou encore du
« Hurt Me » de Johnny Thunders …
Près de trente années plus tard, cet effort
fondateur n’a finalement pas pris la moindre ride et
c’est dans une édition remasterisée
qu’il revient vers les bacs, mais pas dans une version
à moindre valeur ajoutée puisque Johan Asherton,
avec beaucoup de générosité, a
décidé d’adjoindre neuf titres
additionnels à la dizaine qui se trouvait sur la version
originale. Les fans les plus anciens reconnaitront sans doute parmi ces
bonus « The Visit », initialement paru en 1988 sur
l’EP « The Savage Amusement », mais aussi
cinq titres sortis uniquement au Japon et enfin trois pièces
inédites enregistrées en live lors
d’une session radio à Lille en 1987. De quoi
réjouir les plus difficiles puisque le tout est
accompagné d’un véritable livret
assorti de notes de l’artiste et qu’il
s’inscrit avec un véritable trait de
génie et au moins autant de talent dans le sillage de grands
songwriter comme Nick Drake, Leonard Cohen ou encore Bob Dylan, nous
permettant de revenir aux racines fondamentales d’un artiste
qui avait fait une entrée remarquable chez les disquaires
avec des titres de toute beauté comme « From
Blenheim Crescent To Cheyne Walk », « Look Like
Death (Song To Charlene) », « Phantom »,
« Across The Corridors Of Glass » ou encore
« Sally Was Not An Angel ». Rien n’a
bougé avec le temps, ni le charme de la voix, ni la finesse
du jeu, ni même la sobriété des
arrangements qui contribuent grandement à la formidable
qualité d’un album que tout amateur de folk ou
d’Americana se doit impérativement
d’avoir dans sa discothèque. Indispensable
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