JASON RICCI & THE BAD KIND
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 19 juin 2017
Approved by snakes
(EllerSoul Records
– 2017)
Durée
76’21 – 11 Titres
http://www.mooncat.org
S’il a commencé son épopée
musicale en participant à divers groupes punks, Jason Ricci
n’a pas attendu bien longtemps pour quitter Portland et
rejoindre Memphis où il s’investira pleinement
dans le blues, sa voix et ses harmonicas devenant bientôt les
complices attitrés de David Malone Kimbrough ou encore de
R.L. Burnside. Malgré une jeunesse tumultueuse qui lui fera
faire un passage par la case prison, le jeune Ricci gagnera une
après l’autres ses multiples étoiles de
bluesman et c’est en décrochant nombre
d’awards qu’il deviendra une valeur sure de la
scène blues américaine et internationale, prenant
une première fois d’assaut les bacs avec un
premier effort éponyme en 1995 puis ne lâchant
plus le mors jusqu’à en arriver
aujourd’hui avec son nouvel album, « Approved By
Snakes », sur lequel il est accompagné
d’Adam Baumol, Andy Kurz, John Lisi et Sammy Hothckiss.
Provocateur intarissable, Jason Ricci nous délivre une fois
encore une ordonnance assez tumultueuse sur laquelle il
n’hésite jamais une seule seconde à
proposer des textes directs à ne pas mettre entre toutes les
oreilles, des chansons dans lesquelles il est question
d’amour, de sexe et d’homosexualité,
l’artiste étant un des seuls
représentants voire le seul de la scène blues
à avoir affiché clairement son appartenance
à la communauté gay. En neuf compositions et deux
reprises, « Listen Here » d’Eddie Harris
et « Terrors Of Nightlife » de Dax Riggs, Jason
Ricci & The Bad Kind nous font faire un grand tour de toutes
les musiques américaines ou presque, piochant
essentiellement dans leurs origines les plus noires mais
n’hésitant pas à l’occasion
à mettre un peu de country, de folk ou de hip hop dans des
pièces dont les racines sont clairement issues de Chicago,
de New Orleans ou encore de Memphis et plus largement du Mississippi.
On saluera l’intelligence des changements de style et de
rythme et cette capacité surnaturelle à briller
autant avec des titres comme « My True Love Is A Dope Whore
», « Demon Lover », « Broken
Toy / I Fink You Freaky », « Got Cleaned Up
» ou « Disconnect », des morceaux sur
lesquels rien n’est laissé à
l’approximation, que ce soit au niveau du groove, de
placements de l’harmonica ou encore d’une voix que
l’on retrouve avec le même plaisir dans les parties
chantées que dans les passages murmurés.
Surprenant à la ville, épatant à la
scène, Jason Ricci est incontestablement un artiste
à suivre de près. Qu’on se le dise !
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