Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 13 juin 2017
Une raison de vivre
(Autoproduction
– 2017)
Durée
46’13 – 13 Titres
http://leswitchdoctors.free.fr
Incontournable sur la scène blues et rock
française avec Les Witch Doctors dont il est le chanteur
mais aussi le bassiste, Jean-Christophe Pagnucco est une
véritable encyclopédie musicale qui
n’en finit plus d’épater son monde
dès qu’il attrape une guitare et qu’il
se met à interpréter à la demande des
morceaux rapportés parfois du plus loin du
répertoire de ses modèles, et il faut bien
reconnaitre qu’ils sont nombreux ! Songwriter parmi les plus
brillants, le Normand manie la langue de Brassens avec un talent tout
particulier et a tout compris de l’art de faire sonner le
blues en Français, trouvant toujours le verbe riche et la
rime juste pour faire de ses compositions de véritables
chefs d’œuvres, mais c’est cette fois
à un exercice un peu particulier qu’il
s’essaie en s’offrant un album solo pour lequel il
a fait appel à son ami Laurent Choubrac à la
réalisation, ce dernier ne manquant pas au passage de poser
quelques guitares de part et d’autres de l’effort.
Si la dominante folk et folk-blues de l’artiste est cette
fois mise en avant, Jean-Christophe Pagnucco n’en oublie pas
de proposer quelques adaptations françaises des titres de
ses idoles, de Bruce Springsteen à Hank Williams en passant
par Danny Dill et Marijohn Wilkin, par Kris Kristofferson ou encore
B.A. Reed, mais aussi des relectures de deux titres des Witch Doctors
qu’il installe confortablement au beau milieu de six
pièces originales pleines de relief et de bonnes vibrations.
La voix riche et le chant à fleur de peau, les cordes
précises et inspirées soutenues par quelques
parties de steel guitar dont Laurent Choubrac n’est jamais
avare, c’est en plein bonheur que Jean-Christophe Pagnucco
nous plonge tout au long d’un album qui donne le frisson tant
il est non seulement dense mais aussi et surtout
équilibré, l’infatigable musicien
semblant intarissable dès qu’il s’agit
de composer, d’écrire ou encore
d’interpréter de la musique. Difficile de ne
retenir que quelques titres tant c’est dans son ensemble que
cette « Raison de vivre » trouve sa vraie grandeur,
alors on s’essaiera peut être quand même
à en citer quelques-uns comme « Personne ne sait
», « Seul au monde », « Un
grain de poussière » ou encore « Combien
», mais il serait vraiment dommage de ne pas aller plus au
fond des choses tant elles sont bien faites ! Et si
c’était tout simplement l’album de
l’année ?
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