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Ecrit par Yann Charles |
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mardi, 30 mai 2017
ULTRA
VOMIT
http://www.ultra-vomit.com/
Remerciements : Sabrina (Verycords), le Hard Rock Café Paris.
Neuf ans que l'on n'avait plus eu de leurs nouvelles. Neuf ans depuis
le mémorable « Objectif : Thunes ». Et
voilà qu'enfin les membres d’Ultra Vomit nous
reviennent avec un album aussi fou que les
précédents. Parodies, gros délires et
surtout gros son pour un album qui annonce quelques concerts
complètement furax. On a rencontré Le Roi Fetus
et Le Farfadet Bausson, alias Nicolas et Mathieu, qui nous parlent de
leur retour, de leur album et de leur life …
Mathieu et Nicolas, bonjour !
Bonjour.
Je sais que ça
remonte à longtemps maintenant, mais comment vous
êtes-vous rencontrés et pourquoi ce nom de Ultra
Vomit ?
N : Il faut remonter en l'an 2000 où j'ai
commencé à écrire des petites chansons
et des textes gore en cours pour faire peur aux filles de ma classe. On
écrivait ça avec un pote, Brian, qui est lui
aussi aux origines de Ultra Vomit, mais en fait personne ne le
connaît. Et d'ailleurs c'est même lui qui a
trouvé le nom de Ultra Vomit. Par la suite j'ai
rencontré Manard via les réseaux sociaux car je
cherchais un batteur, et on a mis ça en forme, en duo
guitare/batterie. Un pote à lui nous a rejoints pour faire
la basse et c'est à partir de ce trio qu'on est vraiment
devenu un groupe. C'est à dire qu'on a commencé
à bosser, à composer.
Et vous aviez
déjà dans l'optique de devenir un groupe ou
c'était plus un délire ?
N : A l'origine, on n'avait pas trop d'ambition
particulière. Notre premier concert, c'était le
27 avril 2001, et on s'est dit que si on ne prenait pas de plaisir sur
scène, tant pis, on ne referait pas l'expérience.
On voulait faire un truc marrant, sans aucune autre
prétention. Et comme du coup ça s'est bien
passé, que les gens ont aimé et se sont
amusés, ça nous a donné envie de
continuer.
Neuf ans depuis le
dernier album de Ultra Vomit, vous étiez en prison ou quoi ?
Pourquoi autant de temps ?
N : (Rires)
Pas loin, pas loin tu vois. Tu as vu « Interstellar
», ben pareil pour nous, on s'est approchés d'un
trou noir !!! (Rires)
On a été happés comme des spaghettis.
M : Ca va, ça n'a duré que neuf ans !!
N : C'est vrai, que neuf ans … ça aurait pu
être pire !! Mais en fait la vraie raison, car le trou noir
c'est une connerie (Rires)
c'est que Mathieu, ici présent …
M : En fait je devais passer mon brevet des collèges ... Et
que j'arrive à maturation.
N : Voilà, il fallait attendre que le petit passe ses
examens. Bon, sinon plus sérieusement, ça a
été difficile de faire un album après
« Objectif : Thunes ». On avait l'impression
d'avoir fait un best of sur quasiment 50 compos. Et on s'est dit :
« Comment on va faire pour continuer ce filon, trouver
d'autres trucs dans cet esprit-là ». Et
là, ça a été la page
blanche. On avait bien des trucs, mais pas suffisant pour se dire
« Allez, on y va ». Et puis on a beaucoup
tourné, on ne se voyait plus trop après tout
ça. De mon côté, j'ai
rencontré Andréas avec qui on a fait
Andréas et Nicolas.
Justement, entre Ultra
Vomit et Andréas et Nicolas, c'est un sacré
laboratoire de délires. Ce que vous ne jouiez pas avec un
groupe, vous le faisiez avec l'autre ?
N : Dans mon esprit, j'arrive à cerner les deux groupes. Je
trouve qu'ils n'ont rien à voir. Par contre, les
premières répétitions de
Andréas et Nicolas se faisaient avec le reste de Ultra Vomit
et donc on a fait quelque titres bien cool tous ensemble comme
« Je collectionne les canards vivants » ou de
« Boulangerie Pâtisserie ». On s'est dit
que ça passait bien en metal. Donc ça c'est du
pur Andréas & Nicolas en version
métalisée. Quand ensuite, Andréas
& Nicolas s'est affirmé comme un truc bien
à part, c'est vraiment là que les deux choses
sont devenues vraiment différentes.
On parle de «
Panzer Surprise », votre album, pourquoi ce titre ?
N : Bon là, je vais totalement me contredire car c'est
Andréas qui a trouvé le titre (Rires). On avait
déjà pas mal de morceaux et je balisais un peu
car on n'avait pas de titre pour cet album.
M : On avait trouvé un truc mais bon.
N : Oui, on avait « La Bible de … », qui
était un bon titre mais ça aurait fait un truc
dans le même style que « Objectif : Thunes
». Et puis avec tout ce qu'il se passe avec les religions,
les interviews où on reviendrait là-dessus,
pourquoi la Bible, etc. On voulait faire un truc délire, pas
un truc qui prend la tête. Et puis « Panzer
Surprise » est arrivé et on s'est dit que
c'était pas mal. Ca collait bien au truc. Le Tank, le
morceau « Kammthaar », et puis ça sonne
un peu comme « Kinder Surprise ».
Qui a eu
l'idée de cet album ? Ça vous trottait quand
même un peu dans la tête de revenir ?
N : Oui carrément. Ça te manque de ne pas pouvoir
jouer. Il y a deux ans, notre tourneur, Nico (de Tagada Jones NDLR)
pour ne pas le citer, nous a proposé de venir faire quelques
dates avec eux. Et on s'est dit qu'on ne pouvait pas aller sur
scène sans rien, sans album, et surtout pas envie de rejouer
tout ça. Et c'est lui qui nous a convaincu, à
travers ça, de nous y remettre. Comme on ne savait pas trop
comment on allait repartir, avec quelle équipe, et c'est
là qu'on a décidé de prendre ce fameux
Mathieu à la basse. Et du coup ça a
créé une nouvelle dynamique car on est parti en
tournée avec lui, et donc on s'est retrouvé avec
une nouvelle équipe, une nouvelle envie, et comme on l'a dit
avant une nouvelle dynamique. Et puis, il faut savoir que pour moi,
Ultra Vomit a été mis en pause, mais
ça ne s'est jamais arrêté. J'y pensais
tous les jours. Par contre, dur de trouver des idées pour ne
pas replonger dans la facilité et faire un «
Objectif : Thunes 2 ». Et puis l'autre motivation, le
côté "auto pipe" (Rires). Heu je
veux dire s'auto-encenser bien sûr. On pensait vraiment
qu'après « Objectif : Thunes », il y
aurait pas mal de groupes qui s'enfonceraient dans ce truc qu'est le
metal parodique, si on peut appeler ça comme ça.
Mais personne ne l'a fait. C'est un peu comme si il y avait une place
inoccupée et que, enfin, c'est quelque chose que tu sais
faire et ça te démange un peu de t'y remettre.
Vous parodiez pas mal de
groupes, bon pour les groupes étrangers on s'en fout, mais
les groupes français le prennent comment ?
N : Il n'y en a pas eu tant que ça au final de groupes
français.
M : En tous cas avec Calogero on ne sait toujours pas. (Rires)
N : Gojira par contre, ils l'ont bien pris, c'est sûr. La
preuve, ils ont partagé la chanson sur leur Facebook.
Tagada Jones ?
N : Alors Tagada, je ne sais pas si tu sais, mais c'est un peu nos
patrons. Quand on parlait de Nico tout à l'heure, c'est lui
notre tourneur. Alors tu les connais bien, mais tu te demandes comment
ils vont bien pouvoir le prendre, s’ils ne vont pas se vexer,
on ne sait pas comment les gens peuvent réagir. Et puis au
final, ça s'est bien passé. Et puis quand tu
parodies, c'est quelque chose que tu apprécies. Tu ne vas
pas parodier un truc que tu n'aimes pas.
Il y a un gros travail
d'écoute avant de jouer "à la manière
de" ?
M : Manard (le batteur), c'est une grosse bible en matière
de musique metal. Il écoute de tout.
N : C'est vrai que les gimmick de batterie sont importants et comme lui
il écoute beaucoup, ça lui permet de nous mettre
dedans. Par contre, ce qu'il y a de bien c'est que tous les riffs ne
sont pas des copies ou des parodies. C'est marrant de voir les gens
chercher à quel groupe se raccroche ce riff ou ce solo,
alors qu'en fait il y a beaucoup de chose que l'on a fait en
répète et qu'on a mis sur l'album. Sur certains
morceaux il n'y a même pas de parodies.
Genre « Batman
vs Predator » ?
M : Eh bien non, c'est bien les musiques de films
métalisées.
N : C'est vraiment le thème que l'on a
métalisé, oui.
M : Bon, pour « Predator », j'ai revu le film
récemment, et le thème il est pas
évident, évident !!!
N : On brouille les pistes et c'est vraiment marrant de voir les gens
chercher. On en parlait avec Manard. En fait tu te rends compte que si
tu fais le même travail qu'un groupe de metal "normal", tu
retrouves très vite les mêmes riffs à
quelque chose près. La preuve, on a des morceaux
où les gens sur YouTube disent que ça leur
rappelle ça ou ça, alors qu'en fait, c'est nous
qui avons composé le truc. Tu vois qu'il est vraiment
très difficile de trouver du nouveau ou de
l'inédit, même dans le metal.
Comment ça se
passe au niveau de l'écriture ?
N : Ca dépend. J'ai besoin d'un cadre où on soit
tous ensemble pour pouvoir sortir un truc. Un peu comme quand tu es
entre potes et que tu sors des vannes ou des conneries. Si je suis seul
chez moi, alors oui, je peux les travailler, les affiner, mais pour les
trouver, j'ai vraiment besoin d'un cadre particulier. Par exemple
« Kammthaar », c'est un truc que j'avais
travaillé chez moi, mais c'est un titre qu'on avait depuis
longtemps. Après quand on est ensemble, tu te dis que
ça fait penser forcément à un truc
allemand, donc là tu pars dans la parodie de Rammstein. Et
le fait d'être validé par les autres,
ça t'aide bien. Par contre pour tout ce qui est
arrangements, là, tout se fait au
répètes.
Il y a un gros travail de
studio sur cet album. Combien de temps entre, on va dire la fin des
premières compos et l'enregistrement final ?
N : En fait il y a eu un gros travail en amont du studio
d'enregistrement. Au « Chipolata Framboise » qui
est le lieu d'enregistrement du guitariste Flockos qui a son propre
studio d'enregistrement. Et là, tu pourrais me poser la
question : « Mais alors pourquoi ne pas avoir
enregistré tout chez lui hein ??? ». Et tu aurais
bien raison (Rires).
En fait, il ne se sentait pas prêt pour un tel travail. Je ne
le vexerais pas en disant ça. Il est en train de
démarrer et il n’a pas encore
l'expérience et tout le matos pour pouvoir nous donner le
gros son qu'on voulait. Il en joue d'ailleurs en disant : «
Mon studio c'est pas le meilleur, mais ton groupe non plus alors
… » (Rires)
Par contre on a fait toute la préparation chez lui, et
là ça a vraiment été
très très utile. Ca nous a permis
d'éviter plein de soucis qu'on aurait eu ensuite pendant
l'enregistrement. Car pour tout te dire, le studio, on a
trouvé ça très dur. Bon faut dire
qu'on est tombé sur un gars hyper exigeant, et tant mieux
car le résultat est là. Mais heureusement qu'on
avait bien préparé avant du genre qui fait quoi,
quelle gratte pour jouer quoi, bref tout ce qui te fait perdre un temps
fou si tu ne l'as pas organisé avant. Et même
là, ça a été dur.
Après, je ne sais pas combien de temps. Peut-être
deux semaines en pré-prod et un bon mois en studio.
Tous les titres vont
être interprétés sur scène ?
N : Tous non, peut-être pas. Il y en a comme ceux
interprétés par Manard qui ne seront pas
évident à chanter en même temps que
jouer de la batterie. Mais potentiellement oui, on pourrait tous les
jouer. On a pensé à ça lorsqu'on a
composé, que tout soit jouable en concert. C'est la vocation
du groupe que d'être sur scène, donc
forcément nos compos aussi.
M : Après on a des délires d'album comme les
« Bouillies ».
J'allais y venir. C'est
quoi ce délire des « Bouillies ». C'est
quatre fois la chanson dans l'album, interprétée
différemment. C'est pour avoir des fins de concerts
différentes à chaque fois ?
M : Oui, une espèce de délire. Elles sont
là pour faire un peu « entracte »
N : En fait, je ne sais pas du tout quelle était l'ambition
de ce truc là (Rires).
Une sorte de fil rouge. Un peu comme une page de pub comme on l'a
toujours fait. Bon pour l'instant en live on ne les joue pas, mais bon
pourquoi pas !!!
Est-ce que vous avez
déjà pensé à faire un album
mais uniquement avec des compos à vous, mais pas
délires, plus "sérieuses", ou bien ce
serait la fin de Ultra Vomit ?
N : Franchement je ne me sentirais pas de parler de politique ou
d'elfes ou de religions …
M : T'as dis quoi ? Des Elfes ? (Rires)
N : Oui, des Elfes. Pourquoi, y a pleins de groupes de heavy qui
parlent des Elfes. (Rires).
Plus sérieusement, le seul truc que je sais faire, c'est
écrire des trucs où tu débranches ton
cerveau. Tu viens pour t'amuser, pour délirer.
Voilà, moi c'est ce que je fais. Des groupes
sérieux, qui écrivent des textes
engagés ou à messages, il y en a plein, et ils le
font très bien. Ou alors, faire juste des instrumentaux.
Faire un album de reprise de thèmes de films, mais
arrangés metal. Un peu comme pour « Batman vs
Predator ». Mais un album sérieux ... A la limite,
si je devais en faire un, je pense que je n'utiliserais pas le metal
comme musique. Tu sais j'écoute pleins d'autres choses. Je
ne me sens pas viscéralement métalleux. J'aime
ça, mais j'aime aussi d'autres choses. Et donc si je devais
faire un album sérieux, ce serait plus dans le style Simon
& Garfunkel par exemple.
Vous devez faire la promo
de cet album, vous dites quoi ?
N : « Si vous en avez marre d'entendre parler tout le temps
de politique, de religion ou d'autres problèmes en tous
genres, débranchez vos cerveaux et éclatez-vous
avec nous ».
Et si vous deviez
définir Ultra Vomit en deux ou trois mots ?
M : Alors là, j'en sais rien. Délires, Alcool ...
N : Alors parle pour toi là. Nous on est soft.
Heu t'es sûr
là ?
N : Moi, oui. (Regards
inquiets de Nicolas) Où ?
Z : Au Hellfest.
N : (Rires).
Alors là, oui mais non. Le Hellfest ça ne compte
pas. Voilà ce qui se passe au Hellfest reste au Hellfest. Ce
sont trois jours qui ne comptent pas. Ca n'existe pas !! Sinon, comment
tu veux qu'on définisse Ultra Vomit. Rien que le nom nous
définit bien finalement. On arrive à faire passer
des choses horribles à travers notre musique et notre
délire. Des fois, même moi, en chantant je me dis
que j'ai quand même dis une belle saloperie. Et
ça, tu arrives à le faire passer parce que la
musique est suffisamment béton. Donc le troisième
est la connerie, mais faite sérieusement.
Si vous aviez la
possibilité de jouer un morceau avec un artiste vivant ou
décédé, avec qui et quel morceau ?
M : Toi, tu vas me dire une connerie. Genre Michel Blanc dans les
Bronzés (Rires)
N : Non c'est pas vrai. Je peux dire ce que je veux ? Alors
Michael Jackson, c'est sûr. Bah oui, c'est obligé.
Je prends Michael Jackson, et on chante « Smooth Criminal
» en metal. Là, là, c'est la gifle
absolue.
M : Moi, ce serait Kurt Kobain. N'importe quel morceau avec Kurt Kobain.
N : Ah oui Kurt. Y a Lemmy aussi, ou Freddy Mercury.
Pour terminer, quel est
le dernier album que vous ayez écouté,
à part le vôtre bien sûr ? Au fait vous
écoutez votre album ?
N : C'est la référence à l'auto pipe (Rires).
D'habitude, je ne suis pas du genre à écouter des
trucs à fond, mais là, oui. Je me suis surpris
à l'écouter pas mal de fois. Peut-être
que dans quelques temps, je ne te dirais plus ça. Mais
là, oui, j'écoute « Panzer Surprise
».
M : L'album de Last Train, « Weathering », pour
moi. Groupe de rock français. Ils sont vraiment bons.
N : Alors récemment j'ai écouté Diego
Palavas, un groupe punk des Vosges. C'est un groupe qui n'a pas la
reconnaissance qu'ils mériteraient. Si tu aimes les Wampas,
ils sont un peu dans ce style là. Un timbre de voix
particulier. J'aime bien ce groupe là.
Merci les gars pour cette
interview
N : Merci à toi.
Propos recueillis par
Yann Charles
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