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Ecrit par Yann Charles |
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dimanche, 28 mai 2017
7
WEEKS
http://7weeks.fr/
Un groupe de rock, de massive rock, comme on peut le lire sur leur page
Facebook, venu de Limoges, il n'y a pas tant que ça.
D'où l'envie d'aller les découvrir. C'est Julien,
l'un des fondateurs de 7 Weeks, qui a répondu à
nos questions et qui nous a aussi parlé de leur dernier
opus, « A Farewell to Dawn ».
Julien Bonjour
Bonjour
Peux-tu nous
présenter 7 Weeks ? Sa création, son histoire,
pourquoi ce nom de groupe ?
Alors le groupe a 10 ans. Je suis chanteur bassiste et on a
créé ce groupe avec Jérémy,
le batteur. Nous sommes les deux membres fondateurs. On a fait quatre
albums et deux EP, et on doit en être aux alentours des 250
concerts en France et en Europe. Et pourquoi ce nom de groupe ?
Ça fait longtemps qu'on ne me l'avait plus
demandé : en fait c'est le nom de notre première
démo, « 7 Weeks ». Du coup on a
décidé de garder ce nom là.
On va parler de l'album
« A Farewell to Dawn », votre dernier opus.
D'abord, pourquoi ce titre ?
On a eu pas mal de mouvements dans le groupe, de changements, avec
notamment le départ de Manu aux claviers qui
était là depuis quatre ans et qui avait
emmené tout le côté synthé
et ambiant que l'on n'avait pas au départ où on
était plus dans le stoner metal. Cette collaboration qui
devait être assez courte a finalement durée quatre
ans et ensuite il a décidé qu'il allait s'occuper
de sa vie de famille et donc il a quitté le groupe
à la fin de la dernière tournée. Du
coup, on s'est retrouvé avec Jérémy et
on a décidé de composer un album à 2.
Cela nous a permis de faire une sorte de synthèse des dix
années écoulées et le « A
Farewell to Dawn », c'est à dire «
L'Adieu à l'Aube », c'est un peu l'adieu au
début du groupe ou plutôt à la
première histoire du groupe. Un peu de la même
manière que quand tu regardes l'aube, tu te dis que la nuit
est passée et que tu attaques un nouveau jour.
C'est une
évolution du groupe forcément maintenant ?
En fait on était reparti sur des bases très
classiques. Pas de claviers, que des morceaux à la guitare.
Mais finalement, c'est plus fort que nous, on n'a pas pu s'en
empêcher, on a des instrumentaux où il n'y a
quasiment que du clavier. Et ça on les a
travaillé avec François
‘‘Shanka’’ Maigret, guitariste
de No One et des Dukes et qui a produit trois de nos albums, donc on se
connait bien. Et donc on lui a confié la partie claviers et
au final je trouve que c'est vraiment un bon
résumé de ce qu'on a pu faire sur album depuis
dix ans.
C'est ce que j'allais te
dire. Quand on regarde les chroniques de vos albums, tout de suite
c'est 7 Weeks égal stoner. Alors même
s’il y a du stoner, ce n'est pas que ça. Il y a
des morceaux très heavy comme « Kamikaze
» ou « Knots », « Ohka
» se rapproche plus du prog.
Stoner, ça nous colle depuis nos débuts. Tu sais
en 2006, la scène stoner n'existait pas vraiment, en tous
cas comme elle existe actuellement. En fait on y mettait les groupes
qui faisaient des trucs un peu mélodiques et lourds. Donc
beaucoup de groupes de metal se sont vus affilier à
ça à partir du moment où tu ne faisais
pas du growl ou un chant death. Et comme on a été
un des groupes de cette scène-là qui a le plus
tourné à l'époque, on nous a
identifié stoner. Par contre si tu vas sur les sites de
stoner, on ne nous trouvera pas car on n'est pas un groupe de Stoner.
Ca fait partie de notre culture, mais autant que Metallica ou
Motörhead par exemple. Maintenant, les dernières
chroniques que l'on peut lire sur 7 Weeks, c'est qu'on fait du 7 Weeks.
Combien de temps entre
les premières idées et la réalisation
pour cet album?
Les premières idées sont nées en
avril/mai 2015, puis on a laissé en stand-by et on y a
retravaillé à fond, tous les deux avec
Jérémy, à partir de septembre. Mais
vraiment à fond. Pendant trois mois, on n’a fait
que ça. Après, on savait une chose, avec
l'expérience que l'on avait, c'est qu'on n'allait pas
révolutionner le style, ni la musique, et donc on a
été très vite d'accord
là-dessus avec Jérémy et on s'est dit
qu'on allait faire ce qu'on voulait. Par exemple notre dernier EP sorti
il y a deux ans, on a eu envie de faire cinq titres avec de la musique
expérimentale. C'est quelque-chose qu'on ne joue plus sur
scène, mais on en avait envie donc on l'a fait. On ne se
refuse rien, à partir du moment où cela nous
semble cohérent et comme on est assez ouvert d'esprit,
musicalement et culturellement, beaucoup de choses nous semblent
cohérentes.
Les textes sont quand
même très noirs, qui écrit dans le
groupe ?
C'est moi principalement. Avec Jérémy on cosigne
tout parce qu'on est à l'origine du groupe mais les textes
c'est plutôt moi qui les écris. On en parle
beaucoup. Il les lit, me donne son avis. Mais c'est moi qui
écris. Et c'est vrai que c'est pas la fête !! (Rires)
C'est le moins qu'on
puisse dire. Je prends « Kamikaze » par exemple
…
Oui. « Kamikaze » c'est vrai. Cela parle d'un
kamikaze japonais. Cela ne parle pas du tout des
évènements qui ont pu se produire. Ce morceau et
ce texte-là a été composé
bien avant que ne se produisent ces dramatiques
évènements. C'est l'histoire d'un kamikaze
japonais, qui au moment de s'écraser a un doute …
Vous composez les
musiques en fonction des textes ou bien l'inverse ?
Ca dépend. Un morceau comme « A Well Kept Secret
» par exemple fait partie de ce que j'appelle "classique"
pour 7 Weeks. On a le morceau parce qu'on pense le riff et ensuite je
vais aller chercher un texte qui va aller dessus. Par contre un morceau
comme « The Ghost Beside Me », j'avais le texte
avant même d'avoir la moindre idée de la musique.
C'est un texte que je chante depuis trois ans, sans musique, pendant
mes balances, et là, on a fait la musique qui va dessus.
Pour décrire
l'album, si je vous dis "mélancolie et énergie",
ça vous convient ?
Oui, oui. C'est ça. « A Farewell to Dawn
» c'est aussi un adieu à
l'été. C'est pour ça qu'on a choisi
cette thématique noir et blanc dans le livret pour
représenter l'automne ou l'hiver. Ça colle bien
à cette espèce de mélancolie comme tu
dis, de froideur.
Et cette cover qui
représente un peu une feuille d'automne …
C'est ça. On est content que ça ait aussi bien
marché car on a travaillé avec deux personnes
pour ça. Une qui nous a fait l'artwork et qui effectivement
fait penser aux couleurs d'automne. Et l'intérieur qui est
tout en noir et blanc. Ce contraste, cette opposition qui vont bien
ensemble en fait.
Vous allez emmener cet
album sur scène. Est-ce qu'il a été
composé dans cette optique, en pensant live ?
Non. Lorsqu'on était en groupe, justement on travaillait
dans ce sens. Nos compos, notre son, notre rapport avec le public, on a
fait tout ça sur nos albums avant. Par exemple «
Carnivora » est un album qu'on voulait jouer sur
scène tel qu'il est sur le CD. Et ça a
très bien marché. Là, non. Comme je
t'ai dit tout à l'heure, on a fait la musique qu'on avait
envie de faire, sans se poser de questions. Il y a des morceaux, ce
sera impossible de les rejouer tels quels sur scène. Mais
peu importe. Les chansons ça s'adapte, ça
s'arrange. « January » par exemple, c'est quasiment
impossible. C'est un gros travail de prod, avec des machines, donc
très très difficile à reproduire live.
Quelles sont vos
références musicales ? Elles doivent
être multiples …
Oui. Mais le groupe a été fondé sur
des bases communes comme Queens Of The Stone Age, Foo Fighters,
Soundgarden. Après on a tous nos différences.
Moi, par exemple, je suis grand amateur de musique blues. Je suis aussi
fan absolu de David Bowie. Donc forcément ça doit
se ressentir dans le groupe, mais pas au premier degré je
pense.
Est-ce que vous pouvez
définir le groupe en deux ou trois mots ?
En deux ou trois mots : ténacité et force. Il
faut beaucoup de force pour faire ce qu'on fait depuis dix ans. Et
doute. Comme tout groupe autoproduit, forcément tu as
toujours des doutes.
Dernière
question : c'est quoi le dernier album que tu as
écouté ?
Le dernier Nick Cave, « Skeleton Tree ». Un album
très beau, très sombre, très
épuré.
Merci pour cette interview
Merci à toi
Propos recueillis par
Yann Charles
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