|
|
|
|
|
BLUESFEST EUTIN (ALLEMAGNE)
|
|
|
|
|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 22 mai 2017
BluesFest Eutin 2017
BLUESFEST
EUTIN
MARKTPLATZ –
EUTIN (ALLEMAGNE)
Du 18 au 21 mai 2017
http://www.bluesfest-eutin.de
C’est avec toujours autant de plaisir que l’on se
retrouve à Eutin, tout au Nord de l’Allemagne,
près de la Mer Baltique, et quand bien même chaque
année nous réserve son lot de surprises pour nous
y rendre, c’est avec un enthousiasme jamais remis en question
que l’on brave les retards d’avion, les bagages qui
ne suivent pas et la longue route qui nous mène dans la
ville depuis l’aéroport d’Hambourg. A
l’arrivée, ce sont toujours les mêmes
visages sympathiques, ceux des bénévoles et de
l’équipe d’organisation mais aussi ceux
des amis invités venus de Pologne, de Lettonie, de
Norvège ou d’ailleurs !
Jeudi 18 mai 2017 :
A peine le temps de se poser en ville que l’on se retrouve
sur la place du marché au milieu d’une assistance
déjà conséquente pour
l’heure et venue pour assister à un
évènement un peu spécial puisque les
héros du cru, Georg Schroeter et Marc Breitfelder,
fêtent le trentième anniversaire de leur groupe.
L’occasion pour le pianiste chanteur et
l’harmoniciste qui avaient remporté
l’International Blues Challenge à Memphis il y a
quelques années de nous en proposer quelques-unes en solo,
en duo ou en trio, mais aussi d’inviter nombre de leurs amis
et anciens ou actuels complices à croiser le fer avec eux
sur des reprises toujours bien senties. Dès 16 heures,
c’est donc toute la place du village garnie de ses
échoppes et de ses badauds qui vibrera au son des standards
des Stones, de Robert Johnson et autres Mississippi John Hurt pour une
fête avant laquelle les deux comparses recevront un gros
gâteau d’anniversaire ! Et ce n’est que
le début …
On aurait presque pu dire qu’on prenait les mêmes
et qu’on recommençait si cette fois le projet
Spirit Of The Blues n’avait à sa tête le
guitariste et chanteur Abi Wallenstein, accompagné bien
entendu de Georg Schroeter au piano et au chant, de Marc Breitfelder
à l’harmonica et de Martin Roettger à
la batterie. Plus rhythm’n’blues que blues cette
fois, les reprises vont nous faire passer par quelques grands
classiques très appréciés
d’une assistance qui est encore plus nombreuse,
début de concert à 18 heures oblige. Des passages
chez Aretha Franklin, chez les Rolling Stones encore une fois, chez Led
Zeppelin et dans tout ce que la musique compte de grands artistes et de
grands classiques et voilà une fois encore une prestation
qui aura tenu toutes ses promesses ! Et toujours cette vieille guitare
Guild pleine de grain et cette voix éraillée au
possible qui colle on ne peut mieux au paysage …
On change maintenant de crèmerie et on accueille une grande
dame du Chicago Blues, Trudy Lynn, accompagnée pour cette
tournée de l’harmoniciste Steve Krase et des
membres de The Özdemirs, Erkan à la basse et ses
fils Kenan à la guitare et Levent à la batterie !
Une formation américano-germanique donc, pour un blues qui
ne s’encombre pas de nationalités ni de couleurs
et qui mélange avec talent le noir et le blanc. Chacun y va
de son petit morceau en attendant que la diva pointe le bout de son nez
sur scène et c’est un véritable feu
d’artifice que Trudy Lynn nous envoie dès
qu’elle se met à chanter, un feu
d’artifice qui sera malheureusement suivi au bout
d’une petite heure d’un gros orage qui enverra tout
le monde se mettre à l’abri, backstage pour les
uns, dans les cafés voisins pour les autres. On se demandera
un moment si le concert reprendrait ou pas, et finalement …
C’est finalement à Brauhaus, la brasserie juste en
face de la scène qui accueille les jams nocturnes, que Trudy
Lynn se repliera pour ses derniers titres, dont un rappel
consacré à son amie Mavis Staples,
celle-là même qui fêtera son
78ème anniversaire à Cahors en juillet prochain
et dont elle reprendra ce soir un des grands hits de chez Stax Records,
« I'll Take You There » … Suivra
bientôt la jam conduite par Georg Schroeter durant laquelle
on remarquera forcément le passage de Jonn Del Toro
Richardson à la guitare et au chant, accompagné
de sa team française avec Fred Jouglas à la basse
et Pascal Delmas à la batterie ! Pas
démonté par une corde de Si qui casse en plein
morceau, Jonn la changera en direct sur scène tout en
continuant à faire le show avec ses camarades du soir
… Quand on vous dit que ce gars est un des très
grands artistes et un entertainer hors pair !
Tout ça nous emmènera finalement vers les douze
coups de minuit, moment où nous jetterons
l’éponge après une journée
de vingt heures de voyage et de musique. Il faut se
préserver pour la suite …
Vendredi 19 mai 2017 :
Il règne une chaleur orageuse sur Eutin au moment
où le festival ouvre ses portes et on devine
déjà que l’on n’y coupera pas
avant la fin de la soirée, alors on croise très
fort les doigts et on se retrouve en face de Gaffoot dès 16
heures, le duo norvégien nous promettant de belles choses
avec son blues roots, pas très propre sur lui et surtout
plein d’échardes. Partis tranquillement sur les
chemins de traverse du Delta, Jonathan Fimland Kleven à la
guitare et aux percussions et son complice Vidar Seljen Melby aux
percussions et à l’harmonica vont très
rapidement monter dans les tours, associant une musique
tranchée à raz de l’os à une
imagerie rustique digne des groupes de Clarksdale, jerrican
d’essence et washboard à l’appui. Des
compos et des reprises que le groupe s’approprie pleinement,
il ne manque plus que des murs et des tonnes de graffitis pour que
l’on se sente comme au Ground Zero, chaleur
étouffante incluse ! Ceux qui sont arrivés en
retard ont manqué quelque chose …
La chaleur a quelque peu diminué à 18 heures pour
l’arrivée de Micke Bjorklof & Blue Strip
sur la scène du BluesFest et la probabilité
d’un orage commence à baisser dans les
statistiques, de quoi nous mettre de bonne humeur pour accueillir le
Finlandais qui comme à chaque fois va nous
régaler de sa voix, de son harmonica et aussi à
l’occasion de son jeu de guitare. Pourfendeur d’un
blues qui se laisse teinter de rock, mais point trop n’en
faut, Micke Bjorklof nous offre ce soir une prestation construite
autour de son excellent guitariste Lefty Leppänen, de son
bassiste Seppo Nuolikoski, du batteur Temu Vuorela et du
percussionniste Timo Roiko-Jokela. De la slide à ne plus
savoir qu’en faire, beaucoup de charisme et enfin une
musicalité de tous les instants, les Finlandais nous
embarquent dans leur crossover et nous en donnent autant
qu’ils peuvent, sans jamais compter et en
s’attachant à faire participer une assistance
compacte et réceptive. Ajoutez-y quelques touches funky, un
zeste de world et des accents psychédéliques et
vous comprendrez pourquoi on ne s’ennuie pas une seule
seconde !
On a de plus en plus de mal à mettre un pied sur la
Marktplatz tant la foule est compacte et c’est toujours au
sec que l’on peut assister à partir de 21 heures
à la prestation du Jonn Richardson Band. Tout
récemment auréolé d’un Blues
Music Award, cet ancien vainqueur de l’International Blues
Challenge est accompagné de ses Frenchies, Fred Jouglas
à la basse et Pascal Delmas à la batterie, et
c’est avec une vigueur et une foi jamais remises en cause
qu’ils nous conduisent toutes vitres baissées sur
les routes d’un blues qui va de Houston à Chicago
sans prendre le temps de respecter les limitations de vitesse. Capable
de briller dans tous les styles, Jonn et consorts assurent dans les
shuffles mais savent également sortir des sentiers battus en
nous emmenant vers un jeu qui n’est pas sans rappeler ceux
d’Albert King et de Freddie King mais aussi celui de Chuck
Berry ou encore Carlos Santana.
Et que dire alors lorsque le guitariste se laisse aller à
jouer un tango à sa façon, clin
d’œil à son nouvel effort «
Tengo Blues » … La voix solide et le jeu
précis, Jonn Del Toro Richardson s’appuie les yeux
fermés sur la complicité de sa section rythmique
et ne s’en laisse pas conter, quand bien même son
ampli le lâche au beau milieu d’un « Back
Door Man », imposant à Fred et Pascal un break
bien improvisé au milieu du morceau, encore un gage de
professionnalisme qui ne passe pas inaperçu
auprès des connaisseurs. Un tour dans le public pour
enfoncer encore un peu le clou de sa popularité dans ce
festival où il est un des habitués et
voilà une prestation rondement menée qui
n’aura laissé personne
indifférent.
On délaissera pour ce soir la Brauhaus où sont
attendus deux groupes, histoire d’être en pleine
forme pour demain où le programme de la journée
s’annonce bien chargé avec encore quelques grosses
têtes d’affiche et nombre d’amis sur
scène.
Samedi 20 mai 2017 :
C’est sous le soleil et à l’heure du
brunch que l’on commence cette troisième
journée en bonne compagnie puisque c’est
l’Américain Brian Keith Wallen, arrivé
en seconde position à l’International Blues
Challenge en 2015, qui essuie les plâtres devant une
assistance déjà conséquente. Un
artiste de grande qualité donc, qui se produit pour la
première fois en Europe et qui ne ménage pas ses
ardeurs puisque armé de sa seule guitare et d’un
footstomp, il va venir nous offrir ses propres compositions mais aussi
quelques reprises choisies dans le répertoire de Lynyrd
Skynyrd, de Stevie Ray Vaughan, de B.B. King ou tout simplement parmi
les standards du blues. Artiste complet, Brian Keith Wallen nous
régalera d’une voix bien posée et
d’un jeu de guitare particulièrement
étendu qui passe du blues au rock et du folk au
ragtime sans se poser la moindre question. Une bonne
entrée en matière qui donne bien le ton
d’une journée placée sous le signe du
métissage et de l’ouverture !
On passe ensuite à quelque chose d’un autre genre,
pas inconnu puisque on les a déjà
croisés à Horsens, au Danemark, où ils
représentaient l’Allemagne lors du dernier
European Blues challenge en avril dernier … Chris Kramer
& Beatbox’n’Blues fusionnent comme leur nom
l’indique le blues et la beatbox et le résultat
est sans appel puisqu’ils ont remporté le German
Blues Challenge en 2016, Kevin O’Neal apportant ses sons
très personnels au chant et aux harmonicas de Chris Kramer
et aux guitares de Sean Athens. Un blues moderne et
décomplexé dans lequel les sons vocaux et
gutturaux de Kevin jouent aussi bien le rôle de la batterie
que celui des platines, c’est selon le besoin du morceau. De
brûlots bien rock en titres plus posés, parfois
même instrumentaux, c’est tout le talent du trio
qui fait avancer les choses et que l’on soit adepte du
modernisme ou plutôt traditionnel, il y a
forcément quelque chose qui plait à un moment ou
à un autre dans le show de ces Allemands aussi bouillonnants
que brillants. La bonne impression qu’ils nous avaient
laissée au Danemark est définitivement
confirmée, Chris Kramer &
Beatbox’n’Blues ont atteint un niveau international
qui ne demande désormais qu’à
être mis en valeur !
Elle avait brillamment représente la Suède lors
de l’European Blues Challenge à Torrita di Sienna
en 2016, elle revient aujourd’hui à Eutin en
compagnie de ses Blues Tears et la foule désormais compacte
réserve un accueil chaleureux à Ida Bang qui
vient nous offrir une prestation très jazzy dans
l’esprit, avec toutefois de belles excursions dans le jump,
le Chicago blues et le rhythm’n’blues.
Portée par une section rythmique efficace, Partrick
Engström à la basse et Leo Sund à la
batterie, soutenue par une paire de guitaristes bien
réglée, Leo Henriksson et John
Bernström, la délicate mais
déterminée Ida Bang laisse sa voix aller
exactement là où elle en a envie et
c’est en s’accompagnant de quelques percussions
qu’elle habille de multiples petits détails une
prestation qui monte au régime au fur et à mesure
qu’elle avance. Et ça marche, la chaleur monte
d’un cran dans un public qui regarde le ciel
s’assombrir au fur et à mesure que la nuit
approche. Voilà un groupe qui bonifie avec les ans et qui
n’a pas fini de laisser des traces sur la scène
internationale !
On en arrive déjà à la tête
d’affiche de la soirée et quand bien
même tout ce qu’on a vu jusque-là aurait
mérité d’être une
tête d’affiche, c’est avec un petit
sourire en coin que l’on retrouve Shawn Holt & The
Teardrops, parce que après avoir été
fan du père, il est possible de devenir fan du fils et
même de partager quelques bons moments avec lui backstage.
Lancé par un groupe dans lequel on retrouve Tom Holland
à la guitare, Russell Jackson à la basse et Allen
Kirk à la batterie, le show verra bientôt arriver
le fils prodigue de Magic Slim chaussé ce soir non pas de sa
superbe Les Paul mais d’une Telecaster et d’une
Stratocaster qui feront efficacement le job sur une
sélection de titres rapportés autant de Chicago
que du rhythm’n’blues, avec en prime quelques
pépites héritées du Père,
l’autre grand bluesman de Grenada, Mississippi, cadet de six
mois de Magic Sam ! On ne coupera pas non plus à quelques
belles pépites comme « The Thrill Is Gone
» qui nous rappelle qu’il y a deux ans,
à une semaine près, on pleurait ici
même le grand B.B. King …
A grands coups de guitare mais aussi de charisme, Shawn Holt va
réussir le hold up parfait et se mettre dans la poche tout
le public de la soirée, s’offrant même
le luxe d’un énorme « Everybody Want To
Know Why I Sing The Blues » avec solos individuels
à la clef mais aussi d’un « Shake Your
Money Maker », d’un « It’s All
Right » ou d’un « Got My Mojo Working
» qui finiront de retourner l’assistance
… Pas de doute possible, quand ça joue vrai et
sincère, le public est toujours dans le coup et
l’Allemagne, traditionnellement exigeante en terme de
résultat, ne va pas manquer de signer le bon
d’admission dans la cour des très grands
à Shawn Holt & The Teardrops, mais il faut bien
admettre qu’ils n’avaient pas attendu
après ça pour y mettre les deux pieds
… Pour un peu, on aurait presque cru que la
soirée ne s’arrêterait pas tant les
Américains étaient lancés à
fond sur les rails du blues, et le meilleur s’il vous plait !
L’accès à Brauhaus étant
pour le moins bloqué, nous renoncerons ce soir encore
à l’after et aux deux groupes
programmés pour l’occasion … Il faut
parfois savoir être raisonnable !
Dimanche 21 mai 2017 :
Occupé à répondre à
diverses interviews, nous manquerons le brunch au Café
Klausberger où se produit Brian Keith Wallen à
l’heure de l’apéritif et c’est
directement sur la scène de la Marktplatz que nous
retrouverons un groupe que nous connaissons un peu mieux pour les avoir
découverts à Horsens lors de l’European
Blues Challenge, puis sur leurs terres à Chorzow
où ils participaient au fameux Bluestracje Festival.
Formation épatante emmenée par la chanteuse Eliza
Sicinska, le Hot Tamales Trio évolue quelque part entre le
blues et l’Americana, s’offre de temps en temps des
accents un peu jazzy et s’appuie solidement sur la guitare de
Kamil Solecki et l’harmonica de Lukasz Pietrzak pour nous
offrir un set luxueux et plein de relief. Heureux de se produire devant
une assistance nombreuse malgré l’heure un peu
précoce, les Polonais vont tout mettre sur la table et
c’est sous les acclamations du public qu’ils
quitteront la scène, légitimement fiers
d’un travail vraiment bien fait
!
Il n’y aura pas besoin d’attendre bien longtemps
avant de faire une nouvelle découverte puisque
c’est la première visite en Europe des Argentins
du Daniel De Vita Band, une formation originales qui va nous emmener
dans un style rétro fait de shuffle et de jump.
Accompagnés par l’harmoniciste JJ Cleanhead que
l’on connait bien pour le retrouver depuis des
années parmi les bénévoles du
festival, Daniel De Vita à la guitare et au chant, Freddy
Muñoz à la basse et Gabriel Cabiaglia
à la batterie vont nous ramener quelques années
en arrière, à l’époque
où le swing était une raison
d’être et où l’on
n’hésitait pas à mettre des nuances
dans sa musique pour la rendre encore plus sexy, un peu à
l’image de la pin-up que Daniel De Vita arbore
fièrement sur sa vieille Gibson SG Junior, une
antiquité à l’aspect basique mais au
son très évolué. Jouant
allègrement avec les changements de tempo et les ruptures,
les Argentins ne manqueront pas une occasion de partager le plaisir
qu’ils ont à être là avec un
public qui cuit tranquillement au soleil, mais c’est pour la
bonne cause ! Voilà encore une programmation à la
fois excellente et inédite comme Eutin sait si bien nous en
offrir …
On va maintenant redescendre vers la Suisse d’où
est originaire le Andy Egert Blues Band et s’efforcer de
suivre le trio dans un blues rock teinté de Texas, de
Chicago et de British blues ! A grands coups de standards, Andy Egert
au chant et à la guitare, Markus De Pretto à la
basse et Tosho Yakkatokuo à la batterie vont venir nous
offrir un grand tour dans les répertoires de B.B. Bing,
Freddie King, Johnny Winter et autres Robert Johnson, la liste est loin
d’être exhaustive, le tout de manière
assez classique mais pas mal faite du tout, Andy Egert
lâchant à l’occasion la guitare pour
s’emparer d’un harmonica, ce qui rend
l’ensemble plutôt sympathique … Habile
dans les saturations, jouant intelligemment avec la reverb et le delay,
le trio se fait plaisir dans les passages les plus rock et
psyché et si l’assistance semble avoir fait un
break pour tea time, qui correspond bien souvent à
l’heure du diner en Allemagne, ceux qui sont resté
devant la scène ne le regretteront pas grâce
à un groupe qui donne tout ce qu’il a en magasin
et qui n’hésite pas à payer de sa
personne pour en arriver à ses fins. Bien joué !
On en arrive maintenant aux Américains de The Steepwater
Band qui vont venir nous servir un bon gros blues rock
teinté de southern rock et de stoner, le tout avec des
accents psychés pas piqués des vers. On fonce
tout droit dans un style qui rappelle forcément Lynyrd
Skynyrd, Point Blank, The Allman Brothers ou encore ZZ Top mais aussi
occasionnellement Robert Johnson ou John Lee Hooker dont les gars se
réapproprient avec beaucoup de talent le «
Crossroads Blues » et le « Boom ». De la
reprise en veux-tu en voilà, Jeff Massey aux guitares et au
chant, Eric Saylors aux guitares, Tod Bowers à la basse et
Joe Winters à la batterie n’ont pas fini de nous
en donner et c’est sans se perdre dans les
méandres du blues qu’ils en arrivent à
nous proposer une ordonnance que l’on ne se fait pas prier
pour prendre, avec une musique faite de puissance et de feeling mais
aussi de beaucoup d’inspiration et de savoir-faire et
d’au moins autant d’attitude, des
ingrédients qui intelligemment associés
parviennent à vous mettre les nerfs en pelote et
à vous faire plier sous le poids d’un groupe qui
sait se donner les moyens de réussir. Quelques soli
individuels pour assurer le coup et nous voilà
lancés durablement sur les rails d’une fin de
soirée qui promet d’être dense ! Si vous
avez envie d’écouter du bon blues rock, The
Steepwaters Band sait ce qu’il faut vous proposer pour vous
rendre heureux …
On ne saurait se quitter sans la grande jam finale qui
clôture traditionnellement le BluesFest et à tout
seigneur tout honneur, c’est comme toujours Georg Schroeter
et Marc Bretfeilder qui vont se charger de l’animer en
invitant tous les groupes encore présents sur la Marktplatz.
On retrouvera ainsi Brian Keith Walden, Dani De Vita, Hot Tamales Trio
et nombre d’autres encore pour une fin de soirée
qui nous entrainera tranquillement vers la nuit … Les
derniers verres s’entrechoquent et c’est
déjà l’heure des au-revoir car une
chose est certaine, on se reverra très vite et les quatre
jours de convivialité qui nous ont été
offerts par nos hôtes ne sont que les prémices
d’autres grandes soirées de blues à
partager tous ensemble. L’Europe du Blues est en marche et
Eutin en est une des étapes incontournables au
même titre que Sierre en Suisse, Notodden en
Norvège, Hondarribia au Pays Basque ou encore Cahors en
France ! Un grand merci à nos hôtes, Nick et
Barbara, et bien entendu à tous les
bénévoles qui font de ce festival un incroyable
succès … Et rendez-vous en 2018 pour la
29ème édition !
Fred Delforge
– mai 2017
|
|
|
|